•  Aujourd’hui, les fervents adeptes du maraboutisme en Kabylie semblent saisis de stupeur, en proie à une terrible inquiétude d’être montré dans leur vraie nature de derniers héritiers d’une lignée esclavagiste séculaire ! De fervents légats auto missionnés pour une croisade musulmane contre de supposés apostats kabyles alors que leur inconscient les révèle comme les représentants nostalgiques d‘une secte, violement gagnés par un « Spleen et idéal », une sensation déchirante d’un paradis perdu, d’une grandeur passée ayant fait la gloire esclavagiste de leurs aïeuls !
     

    Une aisance matérielle de chefs, aujourd’hui sérieusement menacée, construite sur la manipulation maraboutique des Textes pour asservir de pauvres bougres kabyles auxquels leurs ancêtres n’ont jamais daigné apprendre les Écritures pour les maintenir dans l’ignorance, dans la peur absurde du sacré, faisant du pauvre vieux paysan kabyle leur serviteur obligé, privant ses enfants et toute sa famille des meilleures cerises, des figues fraîches et sèches charnues, des plus succulentes grappes de raisins blancs, rouges et noires qu’aucune abeille n’avait encore abîmé ou encore cette huile d‘olive dorée de la Haute et verte de la Basse Kabylie, seule remède à ses courbatures nocturnes,… et, tout cela, transporté à dos d’âne ou sur le sien, faute du luxe de posséder cette bête de somme, pour aller les offrir au cheikh Si Ahmed ou Si M’hand de leurs villages, avec prière d’attendre indéfiniment au seuil de la porte du « saint » homme pour prétendre récolter un peu de sa « baraka ».

    Faut-il rappeler que si leurs aïeuls, et même leur descendance aujourd’hui d’ailleurs, préservaient et gardaient jalousement tout le monopole sur la connaissances des Textes, c’était pour ne jamais prendre le risque d’ébranler leurs positions de maîtres devant l’éternel fidèle serviteur Kabyle, délibérément maintenu dans l’exclusion totale des connaissances qui l’auraient sans aucun doute conscientisé et lui permettant de se rendre compte de sa condition d’esclave. Et si le pauvre serf est frappé d’un quelconque malheur, par trop de peine et de labeur, il trouve toujours un « taleb » pour exorciser Satan de son corps possédé contre acquittement rarement en espèce, car étant le plus souvent pauvre, mais en nature.

    Aujourd’hui, l’on dégaine à tout bout de champs contre la descendance kabyle qui ose dire non ! les traitant de tous les qualificatifs du « Koufre » pour avoir osé remettre en cause l’ordre séculier superstitieux du maraboutisme en Kabylie ! S’ils prétendent défendre l’islam, leur inconscient, lui, les montre comme de farouches adeptes d’une secte en pleine désuétude !

    Faut-il, encore, que je rappelle par quels moyens leur tributs « saintes » (iderman) continuent à soutirer des milliards de dinars aux pauvres femmes kabyles par l’appât de la célébration annuelle des mausolées de « Akkal Avarkane, Si M’hand Ou l’Hadj, Sidi Moh d’Ouamar,… » ? Mais un gain pécuniaire se rétrécissant comme une peau de chagrin à mesure que nos femmes trouvent d’autres destinations plus scientifiquement thérapeutiques que la perte de leur argent dans celles, superstitieuses et inutiles, de leur tourisme religieux vers de faux lieux sacrés. Et à mesure qu’ils sentent leur héritage de maître menacé et, se prétendant comme musulmans, mais pris d’une folle panique « sectuelle » , ils tirent sur quiconque ose mettre sous ses pieds leur « laanaya », et qui ose leur crier aussi : « aujourd’hui, je n’ai plus de jougs aliénants. Je suis libre ! ».

    C’est aux Kabyles de leur demander des comptes pour avoir berné, pendant des siècles, leurs grands et arrières grands parents, par une interprétation irrationnelle du Texte, déphasant le vieux et la vieille kabyles en les transportant dans une vision exclusivement superstitieuse et pseudo fataliste de leur misérable vie de serviteurs paysans naïfs !

    Par Timecriwect

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  • Ali Elhadjen : « l’officialisation de Tamazight, donne l’espoir d’une ouverture de toutes les portes à l’Algérie, vers un avenir très brillant »

     
     
    Dans cet entretien,  Ali Elhadjen, poète et écrivain algérien d’expression amazighe, ouvre son cœur à infotime, et  nous parle de sa vie et son parcours avec la plume, ainsi que divers sujets d’actualité.

    infotime : Qui est Ali Elhadjen ?

    Tout d’abord, je tiens à remercier et saluer en même temps, l’équipe du Journal « Info Time » qui a pensé à moi. En ce qui me concerne, je suis né le 30 janvier 1941. Cette date vous dira que je suis bien né au début de la 2ème guerre mondiale. Ma famille n’était ni plus aisée ni plus malheureuse que les autres. En Octobre 1948 je suis rentré à l’école primaire où j’ai étudié durant 7 (sept) années. En Juin 1955 j’ai passé le certificat d’études primaires, et en octobre de la même année je me suis inscrit au Centre d’apprentissage de Tizi-Ouzou. Suivant l’exemple de mon frère ainé « Arezki », je me suis  engagé dans le ravitaillement des moudjahidines, puis en 1956 je me suis un peu plus engagé dans la lutte. Vers la mi-février 1956, Notre maison fut détruite par l’armée coloniale. Après  l’indépendance, les Colons ayant retiré leurs cadres, l’Algérie se trouvait dans une situation où il y avait un vide qu’il fallait tout de suite combler et le pays était dans le besoin. Pour cela nos dirigeants ont démarré avec les moyens de bord.  Alors avec un niveau aussi faible que le mien, par voie de concours, je me suis engagé dans le premier corps d’enseignants. Sept années après j’ai repris le métier de menuisier. C’était sans doute pour reconstruire un petit logis et entretenir une famille composée de femmes et d’enfants.

    infotime : Pouvez-vous nous raconter le début de  votre expérience avec l’écriture ?

    Mon premier poème, je l’ai composé en 1956. Il parle d’un hadj, chef d’un groupe, tombé au champ d’honneur et enterré au sud de Mechtras au lieu-dit « Tala Boumghar ».Vers 1970, j’ai écrit une cinquantaine de pages environ qui ont disparu avec mon déménagement. En 1979,  j’ai fait un autre essai qui a aussi disparu je ne sais comment.  En 1987, je suis entré en contact avec « lexwan » ou fidèles qui chantaient des chansons religieuses au cours des veillées funèbres (tradition pour tenir compagnie aux proches du défunt, la plupart du temps jusqu’à l’aube). J’ai trouvé que tout est basé sur la bonne conduite et des paroles qui exhortent les gens à ne faire que du bien et à pardonner.  Je ne sais comment c’est venue, j’ai composé mon premier poème édité «  Ay ul-iw tezha ddunit ». Tout en accompagnant le groupe de fidèles là où il allait, les poèmes venaient à moi et je ne faisais qu’arranger certains mots. Et c’est toujours de la poésie religieuse. Quand au choix, il venait selon les situations que je vivais ou ce que j’observais.

    infotime : Avez-vous été encouragé ou découragé pour écrire?

    Durant les quinze premières années, j’ai été encouragé par deux fidèles qui étaient souvent à mes côtés pour me donner leurs avis sur ce qui concerne mon travail. Et ce n’est qu’après avoir connu l’édition El-Amel, que j’ai commencé à écrire avec beaucoup plus de volonté (bien sûr avant d’aller voir l’édition, j’ai lu le contenu de mon livre à quelques personnes qui ont apprécié mon travail). Puis au cours du premier festival en Septembre 2002, j’ai eu beaucoup d’encouragements  de la part du public à Tizi-Ouzou (Notamment de la part de Monsieur Hadj Mouhand Elhassene Alili).

    infotime : Pouvez- vous nous parlez de vos publication?

    Mon premier livre est intitulé «  Poèmes Religieux ». Édité par l’édition El-Amel, j’ai écrit un autre livre «Tudert d Usirem », qui a été pris en charge par le H.C.A. Il est édité en 2007 dans la collection Idlisen-nnegh.  Et  j’ai écrit d’autres ouvrages tels que « Aêekkar di ddunit » ou regard sur la vie, « Asiwel i Lehna » ou appel à la paix, « Abrid gher talwit » ou la route vers l’apaisement.

    Vers 2012 j’ai édité un C.D Financé et distribué (4000) par Cheikh Si hadj Mouhand Mohemed Tayeb ben Ali ; Cadre dans les services des  affaires Religieuses, qui a interprété le Coran vers la langue Amazighe. Dans mon C.D. j’ai fait graver 25 Poèmes  (actuellement en circulation) intitulé « Snat n tmerwin d Semmus( 25 ) isefra n ddin », ce qui veut dire 25 Poèmes Religieux.

    infotime : Avant la publication de votre premier livre avez-vous proposé des textes à des revues ou bien des journaux ?

    Non, j’ai été peut-être  un peu timide ou je manque de courage.

    infotime : Avez-vous participé à des concours littéraires ou bien à des manifestations culturelles?

    En ce qui concerne les concours, j’ai participé en chorale maintes fois avec deux groupes ; avec le premier « firqet n lmuminin », nous avons eu la chance de remporter le championnat d’Algérie. En 2013 le 5 Octobre, je fus invité par Radio-Soummam et ai eu un entretien au studio avec Monsieur Mehrouche. Après ça, j’ai été invité plusieurs fois à la Maison de la culture de Tizi-Ouzou, soit pour passer individuellement; réciter des poèmes, soit pour chanter en chorale avec un groupe de fidèles, et été invité en d’autres circonstances telles que « Yenneyer n imazighen »Puis à Bouira lors des salons du livre par le H.CA.  Puis à Boumerdès et à Alger, Enfin, je fus invité un peu partout aussi lors de la remise des prix à Sidi Ali ou Yahia…

    infotime : Ecrivez-vous des choses que vous ne montrez à Personne ?

    Tout ce que j’écris, est destiné à être lu par ceux qui voudraient bien le lire; je publierais tout mes écrits.

    infotime : Que pensez-vous à propos de l’officialisation de Tamazight ?

    Le jour de l’officialisation de« Tamazight »est la 3ème meilleure journée de ma vie. La première meilleure journée, est le premier Novembre 1954; journée où tout le peuple s’est mis d’accord qu’il est bien Algérien, et refuse d’être maltraité par des colons, qui lui suppriment beaucoup de ses droits, alors il a décidé d’arracher sa liberté, en faisant parler les armes (puisqu’il le fallait)  contre le Colon.

    La Deuxième, c’est la victoire par laquelle s’est soldée cette lutte qui a abouti à l’indépendance le 5 Juillet 1962; le drapeau Algérien flottait librement de l’est à l’ouest et du Nord au Sud; le peuple fêtait, uni, cet événement tant attendu. La Troisième journée c’est celle de l’officialisation de Tamazight en tant que langue Nationale et Officielle; une journée qui donne l’espoir d’une ouverture de toutes les portes à l’Algérie vers un avenir très brillant.

    infotime: Que va porter pour vous cette officialisation en tant que poète et écrivain en Tamazight ?

    Cette officialisation nous permettra de communiquer plus facilement avec le ou les peuples où « tamazight »sera enseigné. Et j’aurai l’occasion de distribuer beaucoup plus de livres, et le plus grand apport sera la compréhension entre toutes les régions, du point de vue littéraire, traditions…etc.

    infotime : Vos Projets à l’avenir :

    Editer quelques livres déjà prêts et un CD de 27 Chansons intitulé « Ddker d Cna ». Si je trouve encore quelqu’un qui puisse m’aider. Puis achever et réviser les deux Romans ;   « Tawacult n Da Amar » et « Tasebart».

    infotime : Un mot pour conclure.

    Tout ce qu’on entreprend doit être sérieusement étudié, il doit être dans l’intérêt du peuple voire même des peuples. La conscience est  la base.

                                                                                                                   Toufik LARBANI 

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  • Culture/ ddk

    Par Saliha Laouari | 25 Avril 2012

    Entretien Elhadjen Ali attend la publication de son 3e recueil du genre

    «La poésie religieuse, un appel à la sagesse»

     

    La Dépêche de Kabylie : Qui est Elhadjen Ali ?

    Elhadjen Ali : Je suis né le 30 janvier 1941 à Mechtras ; issu d’une famille modeste, orphelin de père à l’âge de neuf ans, j’ai été élevé dans des conditions sociales difficiles. J’ai étudié de 1948 jusqu’à 1955 date où j’ai subi les épreuves du C E P. En Octobre de la même année, j’ai été au C.A. (centre d’apprentissage) de Tizi-Ouzou. Au début de l’année 1956, au moment des grèves des étudiants, j’ai cessé de fréquenter cette école pour entrer ensuite dans l’organisation civile du FLN. En 1963, je suis entré dans l’enseignement (premier corps de moniteurs de l’enseignement en Algérie). Puis j’ai travaillé comme menuisier-charpentier. En 1987, je suis entré parmi les fidèles et c’est là que j’ai commencé le chant religieux.

    Depuis quand êtes-vous attiré par la poésie ?
    Mon premier poème, je l’ai composé en 1956 ; il parlait d’un Moudjahid tombé au champ d’honneur, de la résistance de ce dernier face aux soldats de l’armée coloniale. En 1970, j’ai écrit une cinquantaine de pages environ qui ont vite disparu avec le mouvement du travail et le changement d’habitation. En 1987, mon entrée parmi les fidèles et le fait de chanter en chorale avec eux m’a remis sur la voie de la poésie. Au départ, ma poésie était orientée uniquement vers la religion ; selon le peu que je connais, j’appelais à la pratique religieuse et à la sagesse.

    Qu’est-ce que la poésie religieuse ?
    La poésie religieuse est un appel à la sagesse, comme je l’ai dit plu haut, et aussi un appel à la pratique. Les poèmes sont chantés au cours des récoltes de figues ou d’olives, ou même lors de travaux pénibles. Ils sont aussi chantés au cours des veillées funèbres afin de tenir compagnie aux proches du défunt et soulager un tant soit peu leur souffrance. Bien entendu, chaque poème est adapté à l’une de ces circonstances.

    Quelle en est votre source d’inspiration ?
    Tout ce que je ressens ou ce que je vois peut être une source d’inspiration. Je n’ai fait aucun choix, je suis seulement croyant. Il m’arrive de me réveiller en pleine nuit pour me mettre en face de mon ordinateur, suite à une inspiration.

    Parlez-nous de vos publications.
    Mon premier livre intitulé «Poèmes Religieux ou isefra n’Ddin» a été édité par l’édition El-amel Tizi-Ouzou ; Edition qui a contribué à la publication de mon ouvrage. Mon deuxième livre Intitulé «La vie et l’espoir ou Isefra n’tesôevt» édité par le H C A (Haut Commissariat à l’Amazighité) a été aussi un grand encouragement de la part du HCA ; J’y ai déposé un autre ouvrage intitulé «Aêekkaô di Dunit ou Regard sur la vie» et j’attends sa publication. J’ai deux autres ouvrages en instance d’édition : L’un intitulé «Asiwel i Lehna ou Appel à la paix» l’autre, «Abrid $er talwit ou la voie vers la paix». J’ai en outre un CD audio, actuellement en circulation, intitulé «Snat n tmerwin d’Semmus ( 25) n Isefra n’Ddin – ou deux dizaines et cinq poèmes religieux». Et en ce moment je suis en train d’écrire un roman.

    Et quel en sera le thème ?
    C’est un roman dans le genre socioculturel. La trame de l’histoire tourne autour de quatre familles qui aboutiront à une alliance, d’abord économique, par le biais d’une fabrique. Cette alliance s’étendra en parallèle par des mariages qui finiront par sceller les liens de cette communauté.

    Quel sera son titre ?
    J’en suis presque à la fin de l’écriture du livre, En fait, il ne reste plus que quelques corrections à terminer. Quant au titre, je peux vous le donner, d’autant plus que je ne compte pas le changer. Ce premier roman sera intitulé : Tawacult N’Da Amar.

    Parlez-nous de vos projets réalisés.
    C’est un début ; j’aurai voulu faire mieux . Mes ouvrages sont quand même appréciés par ceux qui en ont pris connaissance, malgré le manque de publicité.

    Quelles sont vos différentes participations à des manifestations culturelles ?
    J’ai participé à trois festivals dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Le premier et le troisième à la maison de la culture de Tizi-Ouzou, respectivement en 2002 et 2004, le deuxième en 2003 à Sidi Abderrahmane Iloula. J’ai souvent été également invité pour la vente dédicace du livre à Tizi-Ouzou, Bouira, Alger (Bibliothèque Nationale) et à Boumerdès (Maison de la Culture) Ainsi que des invitations à Alger par le HCA pour récits de poèmes.

    Après trois participations successives,
    pourquoi votre absence en 2005 ?
    On ne m’a pas appelé.

    Les projets qui vous tiennent à cœur ?
    Continuer à écrire, avoir une équipe qui m’encouragerait à élargir les activités du groupe, et bien sûr avoir des contacts avec ceux qui pourraient nous aider.

    Le mot pour conclure.
    Aimer le travail pour le travail, aimer le pays et le peuple, aimer et aider son prochain. Et qu’il faut toujours espérer.

    Saliha Laouari

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