• 3 juin 2011 / le quotien d'Algérie.

    MECHTRAS, LE VILLAGE DE LA GENDARMERIE ET DES QUARANTE BARS

    Par A. M’hand Akli.

    Selon Mouloud Mammeri Mechtras grand carrefour de la vallée du Djurdjura, est le nom d’un gladiateur berbère qui aurait fui l’armée romaine…

    C’est l’un des plus beaux villages de la vallée du Djurdjura. A peine 12000 habitants. Les quarante fontaines qui l’entourent lui donnent un charme particulièrement resplendissant. Chaque fontaine à sa propre légende. Les zaouïas et les écoles coraniques y ont fleuri jusqu’à une date récente. Si Mohand U M’hand, Cheikh Mohand sont venus chercher la bénédiction de Sid Ali Outoumi et de Cheikh Mohand El Mokhtar dans la fontaine du « Roi ». L’Emir Abdelkader,  Ben Badis, Messali, Ben Boulaid, El Ouartalani et la famille de cheikh Belhadad y ont séjourné durant plusieurs jours… Mais aujourd’hui, les « quarante saints » du Djurdjura qui veillaient jadis au bonheur de toute la vallée semblent proscrits. Plus qu’aucun village en Kabylie, Mechtras est précédé par une réputation de bourgade dangereuse à l’insécurité importante. La réalité, c’est que Mechtras, jadis royaume des Igjdal  dont l’autorité religieuse et militaire planait de la confédération des Ait Sedka ( Ouadhias) jusqu’à  Tizi Nait Aicha (aujourd’hui Tenia-Boumerdes), en dépit de la législation en vigueur, compte plus de lieux de débauche et de bars que d’habitants.

    Selon de nombreux témoignages, ces lieux de débauche sont à la solde de hauts dignitaires de la gendarmerie nationale. « Nous avons saisi la presse et le Wali pour mettre un terme à cette humiliation, mais aucune suite n’a été donnée à notre démarche », raconte un membre de la Djemaa de Tazrout. « Plus que cela, la presse, notamment les journaux Liberté et La dépêche de Kabylie ont rapporté des versions invraisemblables selon lesquelles on soutient les propriétaires de ces lieux de débauche », a-t-il encore ajouté. Déjà au lendemain de l’enlèvement du citoyen Hamouni, de nombreux villageois ont décidé d’attaquer  la brigade de gendarmerie accusée publiquement de protéger ces lieux de débauche qui empoisonnent la vie au village. Ce climat particulièrement explosif  a conduit la sûreté de wilaya de Tizi ouzou a procédé à la fermeture de certains lieux de débauche. Cependant, selon de nombreux témoignages, des délinquants encouragés par les éléments de la gendarmerie nationale, ont fait une expédition punitive contre le commissariat de la ville de Boghni, au cours de laquelle plusieurs policiers ont été blessés. « Ici à Mechtras, nous sommes les prisonniers de la gendarmerie », explique à son tour un membre de la Djemaa des Ait Ali Aissa. Hier encore, alors que la police de Boghni procédait à la fermeture d’autres lieux de débauche avec en guise l’arrestation de plus d’une cinquantaine de filles de joie venues pour la plupart de l’Ouest du pays, la ville de Boghni a été le théâtre d’affrontements entre policiers et délinquants armés qui réclamaient la libération des filles et la réouverture de ces maisons de pass

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