• ECOLE D'ARBORICULTURE

     

    *** Les insignes qui encadrent le titre ci-dessus ne sont qu'une représentation des activités principales du Centre. Ils ne sont en aucun cas la reproduction de l'insigne qui aurait pu exister, inconnu par nous à ce jour.

     

     Son Histoire

    Le Centre d'apprentissage arboricole des Mechtras est situé à 130 kilomètres à l'est d'Alger, en Haute Kabylie, face au massif montagneux du Djurdjura dont le point culminant est le Lalla-Khatidja (2 308 m).

    Mechtras est à mi-distance entre Borghni et Ouadhias, construit dans un domaine de 14 hectares en bordure de l'oued Mechtras qui grossit l'oued Borghni affluent du Sebaou. Le centre abrite l'internat, l'enseignement, les ateliers du fer et du bois, écurie, étable, huilerie, magnanerie, poulailler, clapier, garages et appartements du personnel enseignant et d'encadrement des élèves.

    Sa situation, en grande partie en plaine, sur un lit d'anciennes alluvions, comportait un verger d'essences diverse (figuiers, pruniers, abricotiers, pommiers, poiriers, agrumes, néfliers, pacaniers, et noyers), ainsi qu'un vignoble de raisins de table ( cépages kabyles dont Ameur bou Ameur).

    Le domaine annexe du Centre, d'une centaine d'hectares, situé à une dizaine de kilomètres des bâtiments centraux, dans le massif montagneux de Bou-Mahni, près de Borghni, entièrement restauré en banquettes par le service  de la Défense et Restauration des Sols, comportait plusieurs milliers d'oliviers greffés sur une cinquantaine  d'hectares dont les récoltes ( principale variété : l'Azeradj) alimentaient l'huilerie expérimentale du Centre.

    Indépendamment de la formation d'élèves et de stagiaires dans les disciplines de l'arboriculture fruitière et des industries en découlant ou de l'apiculture, le centre a débordé des missions qui lui étaient imparties pour rayonner très largement en Kabylie dans les activités les plus diverses:

    Séchage des fruits : de nombreux arboriculteurs kabyles sont venus se documenter au Centre pour améliorer leurs pratiques de séchage des figues. C'est ainsi que le SAR (secteur d'amélioration rural) de Tizi-Ouzou, face à la demande grandissante, fut amené à créer une coopérative de séchage de figues dans ce chef-lieu avec des ateliers ambulants de traitement des fruits.

    Huilerie : De nombreux arboriculteurs kabyles et européens ont suivi  cours et applications pratiques à l'huilerie expérimentale de Centre en vue d'améliorer, dans leur huilerie de type artisanal, les méthodes d'oléïfication et le remplacement de leur matériel vétuste et peu rentable par des appareils modernes et de meilleur rendement. Il en est résulté la création d'une huilerie coopérative à Borghni par la section agricole du Paysanat  et une usine d'extraction d'huile de grignons, pour les oléiculteurs de la région.

    Apiculture : L'action de Centre a permis une modernisation des ruchers en passant du rucher cylindrique en liège traditionnel au rucher à cadres beaucoup plus rationnel et rentable.

    Magnanerie : L'installation d'une magnanerie moderne et pratique, réalisée entre les années 1950-1952, a intéressé des  agriculteurs kabyles proches de Mechtras leur permettant de se lancer dans de petits élevages de vers à soie afin d'améliorer leurs modestes revenus agricoles.

    Pépinières : Les pépinières d'arbres fruitiers du Centre ont produit et fourni à bas prix aux arboriculteurs de la région des milliers d'arbres  (figuiers et oliviers principalement)  ainsi que la distribution de baguettes-greffons d'espèces diverses, de vigne ou de boutures de figuiers.

    Le Centre d'apprentissage arboricole de Mechtras a également collaboré avec les agents du service de l'arboriculture, ceux de la station expérimentale de Boufarik et les conseillers agricoles, à l'étalonnage d'arbres(figuiers) en Kabylie destinés à la production de boutures pour les plants dans les meilleures variétés convenant au séchage(Taaranimt et Tamériout notamment).

    - Elevage : En matière de production laitière le Centre a importé des vaches de race Tarentaise qui se sont avérées des bêtes de parcours aussi aptes que la race locale mais avec de meilleures performances laitières.

    Ces résultats ont servi au Secteur d'Amélioration Rurale (SAR)  des Ouadhias qui a importé un taureau de race tarentaise destiné à l'amélioration, par croisement de la race locale.

    Défense et restauration des sols : C'est l'intervention du Service de la Défense et Restauration des Sols (DRS) sur l'oliveraie de montagne de cinquante hectares en créant des banquettes de plantation qui a permis d'étendre cette technique de Génie rural en Haute Kabylie pour le bénéfice des arboriculteurs locaux.

    L'action bénéfique pour l'arboriculture kabyle du Centre de Mechtras a pu être menée grâce à son encadrement:

    Créé par l'Inspection de l'enseignement agricole dans les écoles primaires, le Centre d'apprentissage arboricole de Mechtras a été dirigé par M. Vergé, Instituteur agricole dépendant alors de M. Truet, Inspecteur de l'enseignement agricole.

    A la suite de la réorganisation de l'enseignement agricole en Algérie le Centre  dirigé par M. Teisseire* fut rattaché à la Direction des Services Agricoles en Algérie, élevé en 1954 au rang d'École Départementale d'Agriculture.

    En résumé, outre la formation de plusieurs centaines d'élèves et stagiaires de tous horizons ( communes mixtes, S.A.P., S.A.R.) dans les disciplines de l'arboriculture et de la technologie agricole, le Centre a contribué largement au développement agricole de la région caractérisée par un tissu de petites exploitations familiales et à l'implantation de structures coopératives telles que l'huilerie coopérative de Boghni dirigée par M. Jean Laffanour, la coopérative de séchage de figues à Tizi-Ouzou dirigée par M. Bonetto (I.A.A. 1924), tous deux dépendant de M. Schaeffer (I.A.A. 1931) directeur du Service du Paysannat.

    *voir dans la rubrique "Ils étaient là pour nous" le parcours de Paul Teisseire et sa contribution au développement di Centre des Mechtras.

    Texte tiré de " L'œuvre agricole française en Algérie" A.A.E.E.A.A. éd Gandini

    Le bâtiment principal dans un cadre verdoyant abrite toutes les fonctions administratives, l'enseignement, l'habitat des élèves et de l'ensemble du personnel. Au premier plan, une partie de la grande retenue artificielle d'eau, aménagée pour l'arrosage des cultures.

     

     

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    Ils étaient là pour nousCette formule pourrait paraître pompeuse, un brin démagogue, mais pour nous elle traduit une réalité qui échappe tout naturellement à l'esprit de l'étudiant et à fortiori de celui du pensionnaire, privé d'une part de liberté, mais situation ô combien bénéfique pour un certain nombre d'élèves à l'humeur vagabonde.(sic)

    Ils étaient là pour nous. Cela recouvre l'ensemble des intervenants, depuis le directeur de l'établissement, les professeurs, les moniteurs et pourquoi pas le personnel de l'administration...et même de l'intendance.

    Quels qu'ils soient, ces pages sont consacrées à ceux qui ont laissé leur empreinte par leur engagement au service de la formation des élèves à devenir des adultes responsables.

     

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    A la fin de la seconde guerre mondiale, Paul Teisseire, Ingénieur Agricole de l'Institut Agricole d'Algérie ( 35-37) présente le concours de Directeur d'École d'Agriculture.

    Reçu, il rejoint le Centre d'Apprentissage Arboricole.

    Là, Paul Teisseire va donner toute la mesure de sont talent à enseigner mais aussi à communiquer, à former les praticiens.

    De son passage, alors qu'il était élève à l'école d'Agriculture de Philippeville, puis à l'Institut Agricole, il a compris que l'enseignement prodigué aux élèves doit concomitamment servir au    développement des agriculteurs, surtout dans une région d'agriculture familiale aux techniques parfois obsolètes.

    Il va réorganiser le Centre, l'agrandir, créer des ateliers, développer des activités agricoles en conformité avec le milieu humain.

    Les techniques de séchage des figues et les traitements de désinsectisation sont améliorées.

    Il crée une usine expérimentale d'huile d'olive.

    Il transmet le savoir-faire de l'école et apporte son concours et ses conseils à l'huilerie de Boghni et aux usines de séchage de figues de Tizi Ouzou et de Bougie- Bejaïa.

    Dès son arrivée au Centre, il agrandit le domaine avec 100 hectares d'oliveraie complantés de 1000 oliviers qui vont être restaurés.

     Il fera appel au Service de la Restauration des Sols pour ouvrir des banquettes nécessaires à la rétention des eaux de pluie et lutter contre l'érosion.

    Sur le terrain, il fait intervenir l'école dans les conseils aux agriculteurs locaux comme par exemple pour la taille et l'entretien des oliviers de "Forêt de Tineri", sur 1000 hectares et sur des sujets de 100 à 300 ans.

    Mai 1950 aux Ouadhias. Paul Teisseire est là au milieu des agriculteurs et des élèves lors d'une démonstration de greffage sur un olivier.

    Il développera également des productions de complément comme la magnanerie et le rucher, activités adaptées aux petites exploitations locales et pourvoyeuses de finances bienvenues.

     

     1952 . Les cocons de vers à soie dans la magnanerie de l'école.

     

    A gauche, c'est l'extraction du miel des cadres en 1948, à droite un cours d'apiculture en 1953

    Les élèves pourront également, en dehors des deux principales spécialités du Centre, aborder l'élevage avec le troupeau de vaches Tarentaises de l'école.

    De plus, toujours soucieux de favoriser le développement intellectuel aussi bien pour les élèves que pour la population environnante, Paul Teisseire ouvrira deux centres socioculturels, l'un dans l'enceinte même de l'école, l'autre dans Mechtras.

    Toutes ses activités en Kabylie, de 1946 à 1954, sont récompensées par sa promotion au grade d'Ingénieur en Chef d'Agronomie à seulement 32 ans . Ce fut le plus jeune promu de l'époque pour la Métropole, l'Afrique du Nord et des colonies.

    Merci Monsieur Teisseire.

     

    * Le parcours professionnel de Paul Teisseire est relaté sur ce site  dans les pages  de l'Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie d'Alger, à la même rubrique.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Arezki Ahmed
    Mercredi 15 Septembre 2021 à 02:40
    Pour commencer un grand bonjour à toute la population de ce beau village voilà je suis de sidi-daoud j’ai faite quelque formations a l’e les années 1983 j’a vraiment adoré ce centre de formation et les gens de méchtras ils sont très accueillant très généreux à chaque fois quand j’all prend mon café ☕️ en ville il ya toujours quelqu’un qui me le paye et depuis 1989 j’ quitter l’Algérie pour immigrer au Canada
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