• La Bataille de Boumahni.

    La Bataille de Boumahni.

     Extrait d'un témoignage de S Azrourou / la bataille de Boumahni ( 1960 )

    Notre infirmier était, si Belkacem haddid. Au bout de quelques jours, si m’hidin avait pris le soin de nous prendre en photos (voir ci-dessus) qui ont été développées chez un photographe de la ville de Boghni. Les douleurs persistaient ; elles étaient si présentes qu’on ne pouvait pas baisser les bras, comme le montre la photo ci-dessus. Aussi, ne pouvant pas mettre la main à la bouche, nous mangions des mains de nos frères de combat.

               Quelques jours après, je revenais sur les lieus, en compagnie d’autres djounoud, à la recherche de ma sacoche que j’avais enfouie sous une grosse pierre au moment du bombardement. Elle contenait 2 millions de francs anciens, des rapports mensuels d’activités ainsi que d’autres documents. Nous marchions prudemment sur un sol calciné ou l’on voyait du napalm qui ne finissait pas de brûler, çà et là. Après une fouille minutieuse, nous  étions parvenus à trouver la sacoche à moitié brûlée. Les paquets d’argent ficelés  en billets de 10.000 francs anciens  ainsi que les documents étaient à moitié brûlés. L’argent avait été distribué à des personnes de confiance dans l’espoir d’échanger quelques billets non endommagés gravement. Quelques billets furent quand même échangés à la banque.

                Notre séjour dans l’infirmerie était assez long ; la nourriture ne manquait pas, les soins aussi ; c’était un moment de récupération pour nous. Cependant, les douleurs étaient toujours présentes. Notre infirmier Si Belkacem haddid  était constamment présent pour nous changer les pansements. Oh combien c’était douloureux  lorsqu’il enlevait les anciennes plaques de tulle gras lumière qui collaient sur note chaire. Pendant plusieurs jours, nous ne pouvions pas   manger avec nos propres mains ; c’était nos compagnons d’armes qui nous faisaient manger, comme le montre la photo ci-dessous.

     

     (G. à D. : Chibane Hocine - X - X - Haddid Belkacem, notre infirmier, avec sa carabine US, Ahcéne Iverkouken - Ouzrourou Salah, accroupi, mangeant du raisin).

           

             Cette photo a été prise après notre guérison, histoire de me faire rappeler mon séjour à l’infirmerie où je ne mangeais que des mains de mes frères de combat. Manière également de se faire des adieux, avant de rejoindre, chacun de nous, sa nouvelle affectation. Je tiens à souligner à cet effet, que malgré la situation difficile vécue dans les maquis face à l’ennemi, l’humour était toujours présent.

            Nous venions de recevoir à l’infirmerie, la visite du commandant de la wilaya III, si Ahcen Mahyouz « dit batih », également brûlé au napalm, au niveau des mains depuis déjà quelques jours dans la foret d’Amejout, du coté de Maatkas, en zone III. Il avait les doigts des deux mains  courbés et collés aux paumes. Il avait entendu parler de nous, au sujet de nos brulures et que nous nous étions sortis sans trop de dégâts, avant de nous rendre visite, dans l’espoir de trouver de meilleurs soins possibles. Hélas, Si Belkacem ne pouvait rien faire pour lui, étant donné que ses brûlures avaient atteint un stade de guérison assez avancé, (voir photo ci-dessous).

     

    (De G.à D. : Haddid Belkacem, responsable sanitaire région II zone IV - Mahyouz Ahcen, dit Batih, Cdt. Wilaya III - Ouzrourou Salah, intendant région II zone IV)

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