• Ali Elhadjen

    Ali Elhadjen : « l’officialisation de Tamazight, donne l’espoir d’une ouverture de toutes les portes à l’Algérie, vers un avenir très brillant »

     
     
    Dans cet entretien,  Ali Elhadjen, poète et écrivain algérien d’expression amazighe, ouvre son cœur à infotime, et  nous parle de sa vie et son parcours avec la plume, ainsi que divers sujets d’actualité.

    infotime : Qui est Ali Elhadjen ?

    Tout d’abord, je tiens à remercier et saluer en même temps, l’équipe du Journal « Info Time » qui a pensé à moi. En ce qui me concerne, je suis né le 30 janvier 1941. Cette date vous dira que je suis bien né au début de la 2ème guerre mondiale. Ma famille n’était ni plus aisée ni plus malheureuse que les autres. En Octobre 1948 je suis rentré à l’école primaire où j’ai étudié durant 7 (sept) années. En Juin 1955 j’ai passé le certificat d’études primaires, et en octobre de la même année je me suis inscrit au Centre d’apprentissage de Tizi-Ouzou. Suivant l’exemple de mon frère ainé « Arezki », je me suis  engagé dans le ravitaillement des moudjahidines, puis en 1956 je me suis un peu plus engagé dans la lutte. Vers la mi-février 1956, Notre maison fut détruite par l’armée coloniale. Après  l’indépendance, les Colons ayant retiré leurs cadres, l’Algérie se trouvait dans une situation où il y avait un vide qu’il fallait tout de suite combler et le pays était dans le besoin. Pour cela nos dirigeants ont démarré avec les moyens de bord.  Alors avec un niveau aussi faible que le mien, par voie de concours, je me suis engagé dans le premier corps d’enseignants. Sept années après j’ai repris le métier de menuisier. C’était sans doute pour reconstruire un petit logis et entretenir une famille composée de femmes et d’enfants.

    infotime : Pouvez-vous nous raconter le début de  votre expérience avec l’écriture ?

    Mon premier poème, je l’ai composé en 1956. Il parle d’un hadj, chef d’un groupe, tombé au champ d’honneur et enterré au sud de Mechtras au lieu-dit « Tala Boumghar ».Vers 1970, j’ai écrit une cinquantaine de pages environ qui ont disparu avec mon déménagement. En 1979,  j’ai fait un autre essai qui a aussi disparu je ne sais comment.  En 1987, je suis entré en contact avec « lexwan » ou fidèles qui chantaient des chansons religieuses au cours des veillées funèbres (tradition pour tenir compagnie aux proches du défunt, la plupart du temps jusqu’à l’aube). J’ai trouvé que tout est basé sur la bonne conduite et des paroles qui exhortent les gens à ne faire que du bien et à pardonner.  Je ne sais comment c’est venue, j’ai composé mon premier poème édité «  Ay ul-iw tezha ddunit ». Tout en accompagnant le groupe de fidèles là où il allait, les poèmes venaient à moi et je ne faisais qu’arranger certains mots. Et c’est toujours de la poésie religieuse. Quand au choix, il venait selon les situations que je vivais ou ce que j’observais.

    infotime : Avez-vous été encouragé ou découragé pour écrire?

    Durant les quinze premières années, j’ai été encouragé par deux fidèles qui étaient souvent à mes côtés pour me donner leurs avis sur ce qui concerne mon travail. Et ce n’est qu’après avoir connu l’édition El-Amel, que j’ai commencé à écrire avec beaucoup plus de volonté (bien sûr avant d’aller voir l’édition, j’ai lu le contenu de mon livre à quelques personnes qui ont apprécié mon travail). Puis au cours du premier festival en Septembre 2002, j’ai eu beaucoup d’encouragements  de la part du public à Tizi-Ouzou (Notamment de la part de Monsieur Hadj Mouhand Elhassene Alili).

    infotime : Pouvez- vous nous parlez de vos publication?

    Mon premier livre est intitulé «  Poèmes Religieux ». Édité par l’édition El-Amel, j’ai écrit un autre livre «Tudert d Usirem », qui a été pris en charge par le H.C.A. Il est édité en 2007 dans la collection Idlisen-nnegh.  Et  j’ai écrit d’autres ouvrages tels que « Aêekkar di ddunit » ou regard sur la vie, « Asiwel i Lehna » ou appel à la paix, « Abrid gher talwit » ou la route vers l’apaisement.

    Vers 2012 j’ai édité un C.D Financé et distribué (4000) par Cheikh Si hadj Mouhand Mohemed Tayeb ben Ali ; Cadre dans les services des  affaires Religieuses, qui a interprété le Coran vers la langue Amazighe. Dans mon C.D. j’ai fait graver 25 Poèmes  (actuellement en circulation) intitulé « Snat n tmerwin d Semmus( 25 ) isefra n ddin », ce qui veut dire 25 Poèmes Religieux.

    infotime : Avant la publication de votre premier livre avez-vous proposé des textes à des revues ou bien des journaux ?

    Non, j’ai été peut-être  un peu timide ou je manque de courage.

    infotime : Avez-vous participé à des concours littéraires ou bien à des manifestations culturelles?

    En ce qui concerne les concours, j’ai participé en chorale maintes fois avec deux groupes ; avec le premier « firqet n lmuminin », nous avons eu la chance de remporter le championnat d’Algérie. En 2013 le 5 Octobre, je fus invité par Radio-Soummam et ai eu un entretien au studio avec Monsieur Mehrouche. Après ça, j’ai été invité plusieurs fois à la Maison de la culture de Tizi-Ouzou, soit pour passer individuellement; réciter des poèmes, soit pour chanter en chorale avec un groupe de fidèles, et été invité en d’autres circonstances telles que « Yenneyer n imazighen »Puis à Bouira lors des salons du livre par le H.CA.  Puis à Boumerdès et à Alger, Enfin, je fus invité un peu partout aussi lors de la remise des prix à Sidi Ali ou Yahia…

    infotime : Ecrivez-vous des choses que vous ne montrez à Personne ?

    Tout ce que j’écris, est destiné à être lu par ceux qui voudraient bien le lire; je publierais tout mes écrits.

    infotime : Que pensez-vous à propos de l’officialisation de Tamazight ?

    Le jour de l’officialisation de« Tamazight »est la 3ème meilleure journée de ma vie. La première meilleure journée, est le premier Novembre 1954; journée où tout le peuple s’est mis d’accord qu’il est bien Algérien, et refuse d’être maltraité par des colons, qui lui suppriment beaucoup de ses droits, alors il a décidé d’arracher sa liberté, en faisant parler les armes (puisqu’il le fallait)  contre le Colon.

    La Deuxième, c’est la victoire par laquelle s’est soldée cette lutte qui a abouti à l’indépendance le 5 Juillet 1962; le drapeau Algérien flottait librement de l’est à l’ouest et du Nord au Sud; le peuple fêtait, uni, cet événement tant attendu. La Troisième journée c’est celle de l’officialisation de Tamazight en tant que langue Nationale et Officielle; une journée qui donne l’espoir d’une ouverture de toutes les portes à l’Algérie vers un avenir très brillant.

    infotime: Que va porter pour vous cette officialisation en tant que poète et écrivain en Tamazight ?

    Cette officialisation nous permettra de communiquer plus facilement avec le ou les peuples où « tamazight »sera enseigné. Et j’aurai l’occasion de distribuer beaucoup plus de livres, et le plus grand apport sera la compréhension entre toutes les régions, du point de vue littéraire, traditions…etc.

    infotime : Vos Projets à l’avenir :

    Editer quelques livres déjà prêts et un CD de 27 Chansons intitulé « Ddker d Cna ». Si je trouve encore quelqu’un qui puisse m’aider. Puis achever et réviser les deux Romans ;   « Tawacult n Da Amar » et « Tasebart».

    infotime : Un mot pour conclure.

    Tout ce qu’on entreprend doit être sérieusement étudié, il doit être dans l’intérêt du peuple voire même des peuples. La conscience est  la base.

                                                                                                                   Toufik LARBANI 

    « Entretien Elhadjen AliAmin Zaoui »
    Partager via Gmail Yahoo!

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :