• Zerda de Sidi Salem

    Mechtras : Les villageois célèbrent la Zerda de Sidi Salem Ou Makhlouf

    Tighilt perpétue la tradition

     

    Pour rejoindre le mausolée de Sidi Salem, au village Tighilt, dans la commune de Mechtras, il y a plusieurs chemins.

    Celui que l’on nous a indiqué prenait racine à partir des 4 chemins au chef-lieu communal. Pour y arriver, il faut quelques minutes puisque le mausolée n’est loin que de quelques centaines de mètres. La route est comme partout ailleurs dégradée et étroite, la pollution saute aux yeux. Qu’à cela ne tienne, puisque ce n’est pas là, l’ordre du jour. En avançant, des processions de personnes, femmes, hommes, enfants, se dirigent vers le mausolée du saint. Les bénédictions des sages du village se faisaient entendre. L’affluence est nombreuse. «C’est la zerda du cheikh Sidi Salem», nous disait un jeune garçon qui a bien voulu nous montrer le chemin. En Arrivant, les organisateurs ont tenu à nous faire goûter leur couscous à la viande de bœuf. «Il faut d’abord manger et goûter à la baraka de Sidi Salem. Ensuite, on répondra à toute vos questions», insistera Mr Ejkouane. Le repas fut pris et nous avons bien sûr cherché après les organisateurs qui nous ont conduits dans un coin tranquille. À la question de savoir qui est Sidi Salem, Mr Haroun Mouloud, un des organisateurs répondra : «Sidi Salem Ou Makhlouf était dans un premier temps petit berger chez une famille du village, il était venu vers la fin des années 1600. La légende raconte qu’il était toujours berger jusqu’à ce qu’il soit vu par une petite fille qui l’accompagnait se faire épouiller par des perdrix alors que son troupeau était gardé par un tigre. La fillette n’a pas pu garder le silence et a raconté ce qu’elle a vu à son père, qui décida d’interdire au saint de garder de nouveau le troupeau. Le saint non content maudit la famille de ne jamais avoir de filles du nom de Ouerdia (car la petite qui a raconté le secret s’appelait Ouerdia) et s’envola pour ne plus revenir. Depuis et à ce jour, la famille en question n’a jamais donné ce nom à leurs filles». Questionné sur l’organisation de cette Zerda, Amirouche, un autre organisateur, indiquera : «Cette Zerda se tient toujours vers la fin du mois de Radjeb, et ce, depuis fort longtemps. Les anciens du village, en arrivant à proximité du mausolée, descendent de leurs montures en guise de respect. Les mariées, les pèlerins et même les enfants circoncis rendaient toujours visite au site». Concernant les sources de financement, Ammi Saïd nous apprendra : «Nous ne comptons que sur les villageois. Les habitants cotisent et offrent des dons. Pour l’organisation de l’événement, nous tenons des assemblées générales et consultons les plus anciens non seulement par respect mais pour aussi bénéficier de leur expérience». Signalons que, cette année, un taureau et une dizaine d’agneaux ont été offerts par les villageois et ont été immolés pour la circonstance. Les «locaux» ainsi que les visiteurs auront tous droit aux repas offerts pendant les 2 jours que dure la fête. «Les handicapés, les vielles personnes et ceux qui ne pourront pas effectuer le déplacement auront leur part qui leur sera acheminée jusqu’à chez eux», précisera Ammi Saïd. Rappelons que vers la fin de la fête, les villageois iront en procession vers la première habitation construite dans le village de Tighilt, où se liront la Fatiha et les daawates El Khir, en attendant la prochaine Zerda qui se tiendra l’année prochaine à la même période.

    Hocine T.

    « La grotte du TidjerNoirs de Kabylie »
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