• ILOU N'WAMEN

    Par DDK |7 fev 2016

    ATH ILLITEN À L’INITIAVTIVES DES FEMMES ET EN L'HONNEUR DE " ILOU N'WAMEN" (DIEU DE LA PLUIE)

    Anzar ressuscité

    La sécheresse qui sévit depuis la fin de l'automne et qui commence à inquiéter sérieusement la population ne laisse personne indifférent.

    C’est le cas à Ath Illiten, l'un des derniers villages en haute montagne sur les hauteurs de Saharidj, où les femmes ont, d'un commun accord, organisé Anzar, avant-hier vendredi. Cérémonie à laquelle ont participé tous les villageois sans exception, y compris ceux qui résident hors région. L'une des principales initiatrices et organisatrices de la circonstance, Madame Abbas Malika, épouse Merzouk, qui nous a accueillis sur place, raconte qu'elle et un groupe de femmes ont commencé, la veille, par faire du porte à porte pour collecter des denrées alimentaires en compagnie des enfants qui brandissaient thislit Bunzar "Ilou n'wamen" (la mariée d'anzar, le dieu de l'eau). La mariée est, en fait, une grande louche habillée et parée en mariée. Les denrées alimentaires collectées sont destinées à faire un grand couscous auquel seront conviés tous les villageois, hommes et femme, et les voyageurs de passage. Une offrande qui a été préparée selon une ancienne coutume au lieu-dit Tighrathin buli, en périphérie nord du village où se trouve un grand rocher appelé azrou n'yemma Khelidja où, jadis, les femmes allumaient des bougies pour conjurer le mauvais sort qui pourrait frapper le village. C’est l'une des croyances populaires kabyles qui veut que chaque village en désigne un lieu dénommé «a3asas» (le gardien spirituel) du village. Une enseignante de tamazight qui nous aborda sur les lieux, Madame Tassadit A, dira pour sa part que Anzar est l'une des plus anciennes croyances de la communauté kabyle, laquelle consiste à offrir la plus belle fille du village à Ilou n'wamen en la parant comme une mariée et en la conduisant dans le lit du plus proche ruisseau ou rivière en guise d'offrande. Et cela se répète à chaque fois que sévit la sécheresse, et ce, pour l'implorer de libérer l'eau sous forme de pluies. Le cortège de la mariée s'ébranle vers le cours d'eau en chantant «Anzar Anzar a rebi eswitsid a razar» (oh !! Ilou n'wamen, que la pluie arrose la terre et l'irrigue jusqu'aux racines). L'un des sages d'Ath Illiten, membre du comité de village, dira pour sa part que ce rituel a disparu dans leur localité depuis plus de trente ans. Il ne cache pas sa joie de le voir ressuscité par les femmes qui se sont rassemblées en ces lieux pour préparer le grand couscous. Les femmes, parées de leurs plus belles tenues et parures kabyles, égayaient les lieux par des chants folkloriques entrecoupés par de stridents you-you qui donnent la chair de poule. Le plat est composé de couscous mélangé avec des œufs durs, du raisin sec et arrosé de lait caillé ; un véritable régal. La cérémonie qui a duré toute la journée, a été clôturée par un chant «ourar l khalath» qui a vu les vieilles femmes s'impliquer pour reprendre toutes les chansons et danses anciennes.

    Oulaid Soualah

     

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