• Ernesto Guevara dit «le Che»

    Il y a 50 ans, la jeunesse du «Che» racontée au Figaro par l'un de ses proches

    Il y a 50 ans, la jeunesse du «Che» racontée au Figaro par l'un de ses proches

    LES ARCHIVES DU FIGARO - À l'occasion de l'anniversaire de la mort d'Ernesto Guevara dit «le Che», le 9 octobre 1967, découvrons le témoignage en deux parties d'un de ses amis argentins, paru dans nos colonnes quelques jours après. Il raconte le jeune Ernesto et comment celui-ci a construit sa pensée politique.

    «Un merveilleux copain, sensible, plein d'humour. Je ne comprends pas bien comment ce garçon réservé a pu se transformer en héros de la révolution.» Voilà résumé le «Che» par un ami de la famille qui se confie au Figaro à l'automne 1967. Celui-ci a souhaité garder l'anonymat, et nous n'avons pas pu l'identifier à ce jour. 
    Le journaliste, Georges Dupoy, qui recueille ses souvenirs intimes replace ces données dans le cadre politique de l'époque. 
    L'ami nous décrit l'enfance choyée d'Ernesto dans une famille bourgeoise et politiquement située à gauche. Il dépeint la vie bohême de ses parents.
    Pour soigner leur fils souffreteux et asthmatique, les parents déménagent de nombreuses fois. Le jeune Ernesto apprend à vivre avec la maladie. Il tente de maîtriser son handicap en faisant du sport. Passionné de vélo, il entreprend un voyage dès l'âge de 17 ans: il souhaite découvrir toute l'Argentine. En recherche d'aventures, toute sa jeunesse est jalonnée de nombreux périples initiatiques où il découvre les inégalités, et prend conscience des réalités socio-politiques des pays qu'ils traversent. Ces voyages forgent ses convictions et élaborent son avenir politique.
    Découvrez dans son intégralité le premier volet du récit.

    Lire aussi: «Che» Guevara, voyageur insatiable, sillonne les routes de l'Amérique latine (2ème volet)


    Article paru dans Le Figaro du 12 octobre 1967

    Mon ami «Che Guevara…

    «Tu sais, j'ai reçu une lettre d'Ernestito. Il va très bien» m'a dit la dernière fois que je l'ai vu- c'était en février dernier- le viel Ernesto Guevara Lynch, le père du «Che».

    Moi qui connais depuis longtemps Guevara et toute sa famille, j'avais l'impression qu'il me racontait des histoires et qu'en fait il n'avait pas eu de nouvelles de son fils depuis sa disparition de Cuba en 1965. Tout d'ailleurs chez lui démentait son propos. Il y avait une tristesse inhabituelle chez ce joyeux vivant qui se plaisait naguère à scandaliser Buenos Aires par les injures dont il couvrait le quotidien conservateur La Nacion, lequel avait osé annoncer la mort du commandant «Che» Guevara au cours de la bataille de Las Villas à Cuba, à la veille de la fuite de Batista. 
    Les événements lui avaient donné raison. Quelques jours plus tard, les photos de presse montraient le «Che» vainqueur, bien vivant et souriant, sur la place de la Révolution à La Havane, aux côtés de Fidel Castro. Il avait seulement le bras en écharpe.

    Mais, ce jour-là, chez le vieil Ernesto, cette foi furibonde était morte. S'il savait qu'Ernestito n'était pas mort, il comprenait sans doute qu'il ne le reverrait plus à ses côtés à Buenos Aires. Son fils était perdu pour lui. Si un miracle le sauvait, il ne tarderait pas à repartir ..

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