• Par M. I. | 12 Octobre 2010

    Awal D Wuzzal : Oumeri, le justicier

     

     

    En tuant Oumeri devant un plat de couscous, Oucel avait souillé la plus noble des traditions. Le respect du sel”. On n’assassine jamais, c’est le plus méprisable des crimes. Aucune excuse ne peut justifier, car “le sel est sacré”.


    Par Moumouh Icheboudène
    :

    Ahmed Oumeri, paysan, originaire d’Ath Jimâa des Ouadhias. Durant la Deuxième Guerre mondiale, la France mobilise beaucoup d’Algériens, qu’elle envoie se battre, contre les Allemands. Après sa mobilisation, il se retrouve à Sedan, à la frontière franco-belge... Ne se sentant pas concerné par cette guerre, il prend conscience que son combat devait se faire chez lui, il déserta en 1941. Depuis, il mène une vie de rebelle ; contre le colonialisme français.
    Arrêté puis emprisonné, la cadence de Belfort (El Harrach) où il fut réincorporé au régiment de “La marche des levants”, où après des tractations et après avoir eu le soutien du PPA, Ahmed Oumeri organise une mutinerie...
    Oumeri réussit son évasion et opta pour le maquis contre le colonialisme à la manière des ancêtres. Il rançonne les amis, les alliés de l’aroumi* dont les rançons allaient tout droit aux démunis. Il arrêtait les cars pour crier à plusieurs dizaines de voyageurs : “Vive le PPA, vive l’Indépendance...” et ce, treize ans avant le déclenchement de la Révolution de Novembre 1954.
    Pendant ce temps-là, la propagande coloniale associée aux différentes pressions de ses ennemis, dans une époque où les seuls canaux d’information censées éclairer des populations, dont la majorité écrasante était illettrée, étaient propriété de l’administration coloniale, ont fait que les plus illuminés ont cédé et les diffamations les plus invraisemblables et les plus immorales avaient pris des allures de vérité.

    Ouacel et le complot du commissaire

    Dans le but de démystifier le héros, des manchettes telles que “les bandits en Kabylie”, “les autorités aidées de la population mettent tout en œuvre pour capturer mort ou vif le bandit Oumeri”, “Des hors-la-loi qui ne sont que des malfaiteurs et dont on voudrait faire des héros de légende”, ne parviennent pas à ternir aux yeux des paysans la réputation de célèbre bandit d’honneur. Bien au contraire, pour les petites gens, Oumeri s’acheminait inexorablement vers la légende en dépit des allégations généralement semées par le système en place.
    Ouacel Ali, il eut à essuyer des attaques violentes se rapportant à l’amitié qui le fait liait au proscrit. On le contraignit d’éviter et de rompre définitivement sa liaison qui, prétendait-on, ne pouvait que lui valoir les prés ennuis. Ali, résiste, affirmant qu’il était trop tard pour songer à une telle solution, néanmoins, il n’écarte pas l’éventualité d’espacer progressivement ses entrevues avec Oumeri pour finir, à moyen terme, pour relâcher ses relations comme le désirait son clan. L’autorité coloniale a essayé toutes les combines pour éloigner le peuple du duo sans résultat, jusqu’au jour, où, le commissaire de police concocte une diabolique affaire d’honneur et de trahison, qu’aucun kabyle ne peut supporter : qu’un homme, un ami de surcroît, tente de salir son honneur en projetant d’encrer clandestinement chez un ami en son absence.
    Le commissaire travail minutieusement Ouacel, il lui fait un accueil qui laisse Ali ébahi. Le commissaire de polie lui fait savoir qu’il était au courant de l’aide qu’il apporté à Oumeri et son acolyte Hadj Ali, le duo qui rodait la nuit devant sa maison pendant son absence. pendant les trois jours qu’il passa au commissariat en compagnie des inspecteur et leur commissaire, créèrent le doute dans le cœur d’Ali au troisième jour Ouacel était persuadé qu’Oumeri pouvait effectivement commettre son déshonneur. Quand le doute creuse, il rend ce qui théorique en réel, palpable. Pour enlever le doute, Ouacel accepte le traquenard élaboré par le commissaire de police, tuer Oumeri et son ami Hadj Ali.
    Pour nous, dit le commissaire, Oumeri et Hadj Ali sont des bandits sans scrupules qu’il faut éliminer et pour toi, ce sont des traîtres qui caressent le rêve de te déshonorer. Ne vois-tu pas que nous sommes des alliées placés du mêmes côté de la barrière.
    Ouacel Ali invite son parent Ouagni Arezki à prendre un couscous chez lui.
    - Arezki, depuis que nous sommes entrés, tu n’as pas dit un mot concernant Oumeri. Cela m’étonne, aurais-tu changé de sentiments ?
    - Non, Ali, je suis resté celui que tu as toujours connu, rien n’a changé et le seul nom d’Oumeri m’irrite, c’est un enfant du péché et il a, à mes yeux, perdu toute considération. Comment es-tu amener à l’héberger, à la renseigner, alors que tout en lui respire la fourberie et la méchanceté ?
    - Tu le déteste, je le vois, mais je ne crois pas que ta haine pour lui soit aussi forte que la mienne.
    - Quoi ?
    - “Embrasse la main que tu ne peux pas mordre”, affirme un dicton populaire et c’est ce que je fais depuis plusieurs mois. Maintenant j’ai décidé d’agir. Si tu consens à me prêter main forte, je t’avoue sincèrement que je suis décidé de le tuer. Son parent Arezki lui confirme son aide avec enthousiasme. Ouacel Ali lui décrit le complot qu’il compte exécuter contre Oumeri et son ami Hadj Ali où et comment il envisage l’exécution.
    - Je vais les inviter à souper : Oumeri à l’habitude d’occuper ma place et Hadj Ali où tu es assis en ce moment. Quand je reviendrais avec le couscous, tu te lèves pour fermer la porte, contre laquelle, tu trouveras suspendu un fusil de chasse chargé et sans sécurité. Tu t’en saisiras pour tirer sur Oumeri et moi j’abattrai Hadj Ali avec mon revolver que je tiendrais caché sous le plat en bois.
    - Tout se tient.
    - Je dois te mettre en garde et te prier de ne pas ébruiter ce secret.
    - Je ne suis pas un enfant. Je sais que c’est grave et je dois me taire.

    Après qu’Ouagni prit congé de son parent. La femme d’Ali entre dans la pièce où se trouvait Ali et s’assit à ses côtés. Il lui apprend qu’il doit se rendre à Tizi N’Tlata pour assister à une fête avant la levée du jour. En réalité, Ali est allé voir Oumeri et Ahdk Ali pour les inviter. Une fois de retour, à la maison, au moment du repas du soir, Ali dit sa femme :
    - Hier, j’ai e le plaisir de rencontrer deux anciens amis, je les ai invités à souper à la maison. Peut-tu m’excuser de l’avait fait sans ton consentement ? Elle tressaillit, la figure assombrie, interrogea :
    - Qui sont ces amis ? Quand dois-tu les recevoir ?
    Il s’agit d’Oumeri et son compagnon Hadj Ali, je les attends pour la fin de la semaine.
    Elle lui fait remarquer qu’il avait tort de s’afficher encore avec ces deux individus. Que partout où ils sont passés, ils ont semé la discorde et le deuil. Nos parents et alliés l’on bien, compris qu’ils se sont dressés contre toi pour te convaincre à rompre avec eux. Mais... Je suis la femme, je ne puis te juger et encore mois te condamner. Je te garderai les mêmes sentiments de fidélité et de dévouement...
    Mais, je ne t’approuverai jamais lorsque tu m’apprends que tu fréquentes encore ces deux damnées.
    Il faut leur fuir, ils sont galeux : Tu risque d’être contaminé ou compromis.
    Ali médita longuement ces paroles empreintes de noblesse et eut la conviction, que son épouse avait sauvegarder. Ali dit à son épouse, ne crains rien, ils mangeront pour la derrière fois dans cette maison et ne remettront plus jamais les pieds ici.
    Ouacel prit contacte avec la personne, qui au commissariat de Tizi Ouzou lui avait promis un précieux appui avec ses dix hommes qui devaient se tenir à proximité de sa maison, dès qu’Oumeri et son ami franchiront le seuil de la maison, le jour J au cas où lui et son parent Arezki échoueraient pour qu’ils interviennent.

    La traîtrise

    A l’heure prévue, Ouacel regarde sa montre. Il se leva, alla derrière la maison, les deux invités qui étaient au rendez-vous de la mort à leur insu, étaient allongés sur l’herbe, à une cinquantaine de mètres, sous un grand figuier. Il leur fit signe de le rejoindre. Après avoir discuté un moment, Ali dira : “Je crois que c’est l’heure de manger.” Oumeri lui répond : “Oui, nous sommes affamés nous n’avons rien avalé depuis hier soir. Ouacel sort dans la courette, derrière le mur, il enleva sa chéchia, calotte blanche et l’agita en direction d’un frêne, il remarqua une tache blanche qui bougeait entre les branches de l’arbre, c’était le signal convenu entre les conspirateurs. Il revient quelques minutes après avec un grand plat de couscous, sous lequel il tenait un revolver, balle au canon. Il pousse la porte d’un coup de pied. Arezki Ouagni se redressa vivement, comme le lui avait demandé son parent Ali. Ali s’approche des deux invités et au moment où il commence à s’incliner pour déposer le plat de couscous, il pressa sur la détente de son arme en direction de Hadj Ali, qui fut tué sur le coup. Oumeri malgré cette insoupçonnée trahison, saisit son Parabellum et tire sur Oucael, c’est en glissant qu’il fut sauvé, la balle lui traça un sillon dans le cure chevelu. Ouagni Arezki qui s’était emparé du fusil de chasse fit feu sur Oumeri qui quoique blessé gravement prit appui sur le mur, retourna son arme contre l’agresseur et lui brisa le bras. Ouacel en se relevant vida son chargeur dans la poitrine d’Oumeri.
    C’est ainsi que fut assassiné Belaidi Ahmed dit Oumeri, le 16 février 1947. Que Dieu ait son âme.
    La maison d’Ouacel Ali fut envahie par la foule, attirée par les détonations. Oumeri avait la main droite sur le couscous, Hadj Ali Mohd Arezki était allongé sur le dos, ses pieds contre le plat de couscous. Les personnes regardèrent la scène en silence, la mine méprisante, elles se retirèrent. De petits groupes se forment dans la ruelle, à Tajemaath et l’intérieur des foyers. Les langues se délièrent, allèrent de bon train. L’acte accompli avait été sévèrement critiqué et qualifié d’impardonnable. Aucune excuse ne peut justifier, car “le sel est sacré”.
    En tuant Oumeri devant un plat de couscous, Ouacel avait souillé la plus noble des traditions. Le respect du sel. On n’assassine jamais un invité, c’est le plus méprisable des crimes. Ali chargea son frère d’informer les autorités qui ne tardent pas à défiler au village Ath Jimaâ.
    Ouagni fut transporté à l’hôpital de Thénia (Menerville).
    Ouacel Ali est condamné à mort par le village et le frère d’Oumeri fut désigné pour exécuter la sentence. Ali se rendit à Tizi Ouzou, quitte clandestinement le village. Là, il se crut en sécurité jusqu’au jour où un de ses proches parents lui apprit l’arrivée imminente du frère d’Oumeri qui s’était lancé à sa poursuite, il gagna, alors, Marseille par bateau y vécut quelques jours, avant de prendre le train pour Paris. Attaché à ses pas son ennemi le suivi en France. Il ne devait jamais le retrouver.

    M. I. Écrivain

    *Aroumi, le français
    Documentation : Tahar Oussedik, Oumeri.

     
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  • Proverbes kabyles

     Proverbes (Inzan) kabyles.

     Sommaire

     

    Relations familiales, mariage et voisinage

    • Ur ḥemlaɣ gma ur ḥemlaɣ wara t-yewten.
      Je n'aime pas mon frère mais je n'aime pas que quiconque l'agresse.
      Wur n-uriw yugad nger, win yurwen yeṛwa amdegger.
      Celui qui n'a pas d'enfants redoute la ruine, celui qui en a est rassasié de bousculades.
      Temlal tasa d way turew. 
      Les entrailles et leurs fruits se sont retrouvés.
      Ixxamen n medden waɛṛen, ma ur n-ɣin ad sḍaɛfen.
      Les maisons des étrangers sont pénibles, si elles ne tuent pas elles font maigrir.
      Ssendaɣ fell-as, Yaɣl-id fell-i.
      Je me suis appuyé sur lui, il est tombé sur moi.

    Indiscrétion, bavardage

    • Tasusmi d dwa n-tmusni.
      Le silence est le moyen d'acquérir la connaissance.
      Awal am uskfel n wezru , mi tekksed yiwen, ad d-yeɣli wayeḍ.
      La parole est comme un agencement de pierres, dès que tu en enlèves une, l'autre suit.
      Kra n win yesuguten awal, ala tikarkas i deg yețnawal.
      Toute personne trop bavarde, ne se fait que du tort.
      Dacu t-teffeziḍ a εemmi? d llazuq n y-ilindi.
      Que mâches-tu mon oncle? la glu de l'an dernier.
      Yiwen waεrab yaεmar ssuq.
      Un arabe suffit à remplir le marché.
      Tasusmi d-zyen n-yimi.
      Le silence embellit la bouche. "La parole est d'argent, le silence est d'or".
      Iles yetthawalitent aqarru yettaɣitent.
      la bouche dépasse les limites et la tête paye pour.

    Exigences excessives et fausses promesses

    • Yettnadi ɣef iẓuran n tagut.
      Il cherche les racines du brouillard.
      Thevgha thağğeguith n tagut.
      Elle veut la rose du brouillard.
      Yebɣa ad tt-yeẓzeg, ur turiw.
      Il veut la traire, elle n'a pas vêlé.

    Courage, témérité et prétention

    • D lqella n yirgazen i k-yerran, a bu t-xutam d-argaz.
      C'est le manque d'hommes, qui fait des effeminés des hommes.
    • Axiṛ tidet yesseqraḥen, wala lekdeb yessefraḥen.
      Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit.
    • A vu snat, bru i yiwet.
      Toi qui cours après deux choses, tu en perdras une.
    • Ulac win izegren asif ur yelxis(yebzig).
      Personne ne peut traverser une rivière sans se mouiller.
    • Ibeddel adrum, s-weɣrum.
      Il a changé de clan, pour une bouchée de pain.
    • Win imumi teεreq tikli n tsekkurt, ad yetbaε tin n tyaziṭ.
      Qui a perdu la démarche de la perdrix, acquiert celle de la poule.

    tikli n tyaziṭ tɛerq-as, tin n tsekkurt ur as yezmir

    Fatuité, relativité et mauvaise foi

    • Adfel yekkat deg udrar, semm-is di swaḥel.
      La neige tombe en montagne, son poison est dans la plaine.
    • A y'aɣyul a bu ccama, yeğğan leḥbab ɣer tama.
      L'âne à la cicatrice indélébile, a écarté tous ses amis.
    • Llan leḥbab ukellex, llan leḥbab ukexkax, yella weḥbib n tidet
      il y a des faux amis et d'autres pour s'amuser mais il y a un seul vrai ami.
    • Tayaziṭ tettarew, ayaziḍ ittetir wa 3abuthis.
      La poule pond, le coq a mal au cul.
    • Aḥeqqar kkes-as, nneɣ ernu-y-as.(efk-as i weqjun tiremt nneɣ eǧǧ-it mebla imensi
      Le dédaigneux, retire-lui, ou rajoute-lui.(nourris le chien ou non , il va aboyer toute la nuit).
    • Ulac tirect ur nesεi akerfa.
      Il n'y a pas de grains sans déchet.
    • Azawal Di tmurt iderɣalen qaren-as bu laɛyun.
      Le myope aux yeux chassieux est beau.
    • Sεiɣ baba lamaεna yemmut.
      J'ai un père mais il est mort.
    • Anwa i-kem cekren a tislit, d-yemma teḥder xalti!
      Qui t'a louée ô mariée! c'est ma mère en présence de ma tante.
    • Acu ik-ixusen a bu εeryan? d tixutam.
      Que te manque-t-il toi qui vas tout nu? des bagues.
    • Simmal nettidir la nsell.
      Plus on vieillit, plus on en entend. (win yedren ad t-id bedren).
    • Acu tebɣiḍ a yadarɣal ? d tafat!
      Que désires tu le plus aveugle ? La lumière bien sûr.
    • Ulac aseḍsu ma hudent tuɣmas, ulac sbeṛ ur nesɛi tilas , ulac wi yemmuten yegla s wayla-s
      trois choses impossibles :pas de sourire sans dents, pas de patience sans limites ,et personne n'est mort en emportant ses biens.
    • Yessers uḥeddad tafḍist irfed-itt mmi-s 
      tel père tel fils.
    • Ak yeǧǧ Ṛebbi a cix d amuḍin ar d-bdu tyaziṭ-inu
      oh mon instituteur ne guéris pas maintenant ; attend que ma poule puisses pondre des œufs.
    • Medden zhan d lmuta, Aɛli ijebbed tiɣrifin
      les gens s'occupent des morts et ali en profite pour manger des crêpes
    • Teǧǧa-d argaz-is yemmut, truḥ ad tt-ɛezzi tayeḍ  
      elle(la veuve) a laissé son mari (mort)chez elle ,et elle est partie présenter ses condoléances à une autre veuve

    . Mohamed(PSSL)neǧǧath, Aissa(PSSL)urghiqvilara

     Nous avons abandonné Mohamed(PSSL) et Jésus(PSSL) ne nous a pas acceptés.
    

    Mensonge, méchanceté et hypocrisie

    • Azduz ddaw teslit, tislit(teslent) teggumma ad nṭeq.
      Le maillet est sous la mariée(un arbre), la mariée ne peut pas parler.
    • Ayen yellan di tasilt(teccuyt,tugict), ad t-id yessali uɣenja.
      Ce qui est dans la marmite, la louche le fera remonter.
    • Ur yezmir yiwen ad yeffer iṭij s-uɣerbal.
      Personne ne peut cacher le soleil avec un tamis.
    • Yuker ḥedreɣ, yeggul umneɣ.
      Il a volé, je l'ai vu, il a juré, je l'ai cru.
    • Ljerḥ yeqqaz iḥellu, yir awal yeqqaz irennu.
      La blessure creuse est guérit, la parole blessante ne cesse de creuser.
    • Regmat d-awal kan, tisusaf d aman kan.
      Les insultes ne sont que des mots, les crachats ne sont que de l'eau.
    • Lemεanda n tnuḍin i yenɣan arggaz ur nuḍin.
      La jalousie des brus qui a tué un homme en parfaite santé.
    • Acebayli yeṛreẓ, zit iɛelleq. 
      La cuve est cassée, mais l'huile reste suspendu(en l'air)

    Patience, savoir-vivre, égoïsme, injustice et naïveté...

    • Ticṛaḍ s idamen.
      les tatouages se font en saignant :tout vient avec des sacrifices.
    • Afus ur tezmireḍ ad t-tɣeẓzeḍ, suden-it.
      La main que tu ne peux mordre, embrasse-la.
    • Ar d-illal ad s-nsemmi ḥlal.
      Attendons qu'il naisse pour l'appeler croissant de lune.
    • Bu yiles, medden ak in-s.
      La langue aimable, le monde est à elle.
    • Xedmeɣ lxir, yuɣal iyi-d d ixmiṛ.
      J'ai fait du bien, et je reçois de la boue.
    • Aḍar ma inuda, ad d-yawi lada.
      Le pied qui va et vient, ne ramène que des ennuis.
    • Aḍar ma inuda, ad d-yawi lada neɣ ad d-yawi amedia.
      Le pied qui va et vient, ne ramène que des ennuis et des conflits.
    • Ljerḥ yeqqaz iḥellu, yir awal yeqqaz irennu.
      La blessure creuse et guérit, la parole blessante ne cesse de creuser.
    • Fkas ad yečč yizem, ad d-yas wass d netta ara k-yeččen.
      Nourris le lion, un jour c'est toi qu'il mangera.

    Ruse et trahison

    • Izem d-Mḥend i t-yenɣan, ciεa-s d-Abu Sellan.
      Le lion c'est M'hend qui l'a tué, la gloire c'est pour l'Abou Sellan.
    • Yusa-d ubesli, ad yessufeɣ aneṣli.
      Le teigneux est venu s'installer, faisant du natif un exilé.
    • Ala aɣyul i yenekṛen laṣel-is.
      Seul un âne renie ses origines.
    • Nnan-as i userdun, anwa i d baba-k? Yenna-y-asen, jeddi d aεudiw.
      On a demandé au mulet: qui est ton père? Il a répondu mon grand-père est un cheval.
    • Tena-y-as tejṛa i tgelzimt tenɣiḍ-iyi. Terra-y-as "afus-iw seg-m i d yekka." 
      l'arbre dit a la hache : tu me tues . Celle-ci lui répondit : mon manche ("le moyen par lequel je t'abat") vient de toi.

    Intelligence, sagesse, perspicacité et liberté...

    • Yenna-y-as waɣyul, eğğ-i-y-i kan ad serseɣ icenfiren-iw ɣef temzin.
      Ainsi disait l'âne: laisse-moi seulement poser mes lèvres sur l'orge.
    • Mer lliɣ d-win yessnen, yețțak-d ugudu lexrif?.
      Ah! si j'avais été plus intelligent! un dépotoir donne-t-il des figues fraîches?
    • Win ifahmen yefhem, win ur nefhim ara yewhem.
      Celui qui est intelligent a compris, celui qui n'est pas intelligent reste ébahi.

    Charité et croyances populaires

    • lmut fell-aɣ tettgani, tarewla ula(c) sani.
      La mort nous guette tous, nulle part où s'enfuir.
    • Ddunit am uxxam bu snat tewwura, ekk s-ya teffeɣḍ s-yin.
      Le monde est comme une maison à deux portes, tu rentres par ici et tu sors par là.

    Profiteurs, économie et cupidité

    • Aεebbuḍ ṛɣib. win i t-itebεen ur iseεεu ara aḥbib.
      Le ventre est un vorace, qui l'écoute restera sans amis.
    • Aɣyul mi yenti yiger, mkul ass ad yesnigir.
      Quand le champ est verdoyant, l'âne y revient souvent.
    • Ɛerdeɣ-d aεṛab, yečča-t akk.
      J'ai invité l'arabe, il a tout mangé.
    • Efk-iyi yelli-k, ternuḍ-i lεula-s d yirden.
      Donne moi ta fille en mariage, et du blé pour la nourrir.
    • Axxam ur nesεi tamɣart, am urti ur nesεi tadekkart.
      Une maison sans belle-mère, c'est comme un champ de figuiers sans arbre mâle.
    • Lmut d abrid wer nexli
      la mort est une route qui ne se vide jamais de voyageurs
    • Ciṭ i tarwiḥt ciṭ i telwiḥt 
      profitons un peu de la vie et préparons un peux pour l'au-delà
    • Zgigu ibaḥ aɛrav ifuḥ
      j'aime le pain mais pas le boulanger
    • Win mi yekkes vava-s atan deg irebbi n yemm-as, win mi yekkes yemm-as, atan deg ugudu nḍent-as 
      Celui qui n'a plus de père se retrouve entre les bras de sa mère. Mais celui qui n'a plus de mère, il est entre les bras de la misère.

    Le temps et les saisons

    • Iṭij n meɣres, yessibrik iɣes.
      Soleil de mars noircit l'os.

    Iṭij n meɣres, yessibrik iɣes.: Soleil de mars yethagh dheaghas.

    • Yenṭeq yennayer ɣer Fuṛar, yenna-y-as
      εemmi Fuṛar, smill-itt neɣ ad tt-smilleɣ.: Janvier interpelle Février, et lui dit: ami Février, fais-la pencher ou c'est moi qui la ferai pencher.
    • Leḥmurga n sbeḥ tameddit ategrdah, leḥmurga n tameddit heggit a tejjaṛ εebbit.
      Ciel rouge du matin, le soir grondera, ciel rouge du soir, colporteurs préparez et chargez vos bêtes.
    • Akken i s-yenna wuccen, a wi yufan lexrif xerfayen, tafsut εamayen, tagrist d unebdu yumayen.
      Comme disait le chacal: ah, si l'automne pouvait durer deux saisons, le printemps deux ans, l'hiver et l'été deux jours seulement.
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  • Le poète Ali n’bouarour sauvé de l’oubli

    Le docteur Mustapha Ben Tahar dit Youcef Nath Si El Hocine, vient de sortir un livre intitulé Ali N’bouarour successeur de Si Mohand Oumhand, de 184 pages sur la vie et la disparition tragique du poète adebbal (poète tambourineur), Ali N’bouarour. Un poète qui a vécu au début du siècle précédent dans la commune de Mechtras. De son vrai nom, Harbit Ali, le poète est né en 1879 selon un acte établi en 1891 à Draâ El Mizan. Ali le bossu chantait les louanges du prophète car en Kabylie, le prophète a toujours été vénéré. Ce poète mourut le 29 janvier 1929 à l’âge de 50 ans, par un temps glacial avec en plus, une épaisse couche de neige atteignant par endroits 3 mètres. D’ailleurs, selon l’écrivain, le poète fut enterré à l’intérieur de sa demeure. Ce recueil de poèmes a pris plus de 12 ans de recherche. A ce sujet, l’auteur de cet ouvrage, Dr Ben Tahar que nous avons rencontré dans son cabinet médical, notera : «Depuis ma tendre enfance, j’ai aimé la poésie. En 1972 alors que je n’étais que lycéen, j’ai commencé à fouiner dans la vie de ce grand poète oublié. J’ai alors sillonné plusieurs villages de la région des Ouadhias, de Boghni et de Maâtkas dans l’optique de recueillir les poèmes de Ali n’bouarour. J’ai sollicité toutes les personnes âgées et les petits enfants du poète pour rassembler, puis comparer et enfin avoir les vraies versions des poèmes composés par le poète. C’est un travail de longue haleine, mais qui valait la peine. Car le poète avait plusieurs ressemblances avec Si Mohand Ou Mhand. Ils avaient tous les deux la même instabilité religieuse. Leurs poèmes sont plein de sagesse, de messages et d’enseignements, et ils ont tous deux connu l’errance. La culture orale prévalait en ces temps, les gens n’apprenaient que ce qui est bien fait et bien dit. Sans aucune formation spécialisée, j’ai dû travailler ardemment pour en arriver à ce résultat. Maintenant que le livre est sur le marché, c’est aux lecteurs d’apprécier ou de déprécier son contenu». De toutes les manières, ce livre a au moins le mérite de sortir de l’oubli un poète de la région de Mechtras. Le sud de la wilaya de Tizi-Ouzou recèle des merveilles artistiques et poétiques. Mais il faut encore des hommes comme Dr Ben Tahar pour creuser et effectuer des travaux de recherches qui tireraient de l’anonymat ces œuvres des siècles précédents. Le sud est une forêt vierge, il faut juste un peu de travail et de sérieux pour en sortir ses trésors. Au sud, il n y a pas que Dda Slimane Azem, El Hasnaoui et Lounès, il y a aussi et depuis la nuit des temps d’autres artistes et poètes de haute facture. Les anthropologues, les chercheurs et les écrivains y trouveront sûrement de quoi satisfaire leur curiosité et leur goût. Le livre du docteur Ben Tahar contient plus de 85 poèmes écrits en Kabyle et interprétés en Français pour faciliter la tâche aux lecteurs. Une œuvre à lire, à relire et à faire lire. Dans un de ses poèmes intitulé La vie contrariante, le poète disait déjà au début du 20e siècle : Quel drôle de coup qui m’a touché ? Dans mon coeur persiste sa blessure. Le cheval a laissé son élan, c’est le mulet qui a pris la relève. Le marabout a abondonné son ardoise, c’est l’esclave qui l’a prise ! En kabyle, cela donnera : A tiyita dgi yersen, deg uliw tezga chama, Aewdiw idja lghira D ajehmum it inuqlen, Amrabed idja talweht, D akli it irefden.

    Hocine Taib

     
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