• Par DDK | 11/07/2016

    COMMÉMORATION : ASSOCIATION DES OUBLIÉS DE L'HISTOIRE

    Sur les traces des déportés de la Nouvelle Calédonie…

     

    À l'occasion de la célébration du 54e anniversaire de l'indépendance de notre pays, le président de l'association des oubliés de l'histoire, notamment les déportés à la Nouvelle Calédonie, M. Belarbi Ahcène, a animé, avant-hier samedi, une conférence devant une assistance nombreuse composée essentiellement des membres des familles des déportés vers ce lointain pays, venus d'au moins quatre wilayas du pays, notamment Béjaïa et Bordj Bou-Arreridj dont la présence d'un membre de la famille d'El Mokrani, l'instigateur du soulèvement de 1871, ainsi que d'un historien ayant déjà écrit un livre sur Cheikh Aheddad et un autre qui paraîtra prochainement sur El Mokrani. Le président de cette association est revenu longuement sur le séjour qu'il a effectué à Nouméa et à Bourail, deux municipalités de la Nouvelle Calédonie, entre le 12 avril et le 12 mai derniers. Donc, il a eu l'occasion d'apprendre à l'assistance qu'il n'a ménagé aucun effort, en dépit de son âge avancé, de visiter les sites historiques de ces villes où sont enterrés ces déportés et leurs descendants. Comme il a consulté aussi les archives concernant cette période douloureuse de l'histoire de notre pays. Il a évoqué aussi ses rencontres avec les responsables locaux de ces deux villes sans oublier de recueillir le maximum d'informations au sujet de cette déportation qui a coûté la vie à 29 morts dès leur arrivée sur l'île. Il a dit que parmi les déportés, selon les mêmes informations, 19 se sont évadés, 37 décédés au cours de ce périple à bord du bateau "Le Calvados". Il a indiqué que 68 furent ensuite libérés après plusieurs années passées dans les cahots de l'île des Pins et ils étaient revenus en Algérie. Mais ce qui a aussi intéressé l'assistance est lorsque El Hadj Ahcène leur a confié ses rencontres avec un maire qui portait le nom de Laifa. «Ce dernier a passé cinq mandats à la tête de la municipalité de Bourail», a ajouté le conférencier. Après avoir presque récité par cœur ce séjour, le président de la dite association nationale a annoncé que des démarches allaient être faites pour changer de statut à ce mouvement et devenir une association nationale d'autant que de nombreux contacts sont en cours avec les familles d'autres déportés issus des autres wilayas du pays. Par ailleurs, il a proposé l'idée de créer un musée national à Draâ El-Mizan. M. Belarbi a fait part aussi au public de ses contacts avec le ministère des Moudjahidine pour la reconnaissance de ces Algériens morts, eux aussi, pour avoir manifesté leur désaccord avec le colonialisme à travers des insurrections successives avant l'aboutissement sur la guerre de libération nationale puis l'indépendance du pays, sans omettre que tout sera fait pour réhabiliter leur histoire dans les manuels scolaires. Enfin, il a annoncé qu'il se déplacera incessamment vers l'Est et l'Ouest du pays pour des contacts. Le président Ahcène Belarbi a été honoré à la fin pour les efforts faits au sein de l'association. Le livre d'Ali Bettache sur la vie de Cheikh Aheddad et un portrait d'El Mokrani lui ont été offerts.

    Amar Ouramdane

      
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  • Albert Camus, Chroniques algériennes, 1939–1958, Actuelles III/Misère de la Kabylie

    Misère par­tout. Jus­tice nulle part


    “Misère de la Kaby­lie”(1) est l’un des pre­miers repor­tages jour­na­lis­tiques réa­li­sés par Albert Camus pour Alger Répu­bli­cain, quo­ti­dien fondé à Alger, en 1938 par Pas­cal Pia.

    Tout au long de ce long texte publié par épisodes sur une période de dix jours soit du 5 au 15 juin 1939, le jeune repor­ter qui a arpenté la Kaby­lie (2), cette Grèce en haillons et ses mon­tages rugueuses met en évidence l’état de déla­bre­ment de cette région et ainsi l’effroyable misère dans laquelle vivait la popu­la­tion indi­gène kabyle durant l’époque coloniale.

     

    Cet iti­né­raire de la famine écrit dans un style direct et inci­sif laisse trans­pa­raître l’image d’un fin obser­va­teur admi­ra­tif et res­pec­tueux des Kabyles et pro­fon­dé­ment affecté par le dénue­ment maté­riel de cette région délais­sée par les auto­ri­tés colo­niales locales. Sa démarche in sitului per­met d’avoir une vision réa­liste de son ter­rain d’investigation et de se livrer à des des­crip­tions détaillées et exhaus­tives de la situa­tion géné­rale qui pré­vaut dans cette par­tie de l’Algérie qui habi­tuel­le­ment n’est valo­ri­sée que par la beauté natu­relle de son pano­rama. Ainsi, les par­ties consa­crées à la des­crip­tion des carac­té­ris­tiques de la Kaby­lie, de sa misère, de son orga­ni­sa­tion et fonc­tion­ne­ment poli­tiques, de ses atouts, de ses limites dénotent une bonne connais­sance du jeune jour­na­liste de la société qu’il se pro­pose de faire décou­vrir à l’opinion publique et ce, au nom de la vérité, de la jus­tice, du bon sens, du devoir et de la dignité humaine.

     

    La misère de ce pays est effroyable

     

    Dans cette région rude et impi­toyable en période de grand froid notam­ment, des êtres humains aux pau­pières malades, aux yeux pleins de pus, lais­sés sans soins meurent de faim. Des enfants sont sous-alimentés. Pour se nour­rir, des vil­lages entiers consomment des racines, des graines de pin, des herbes, des orties et la tige de char­don qui est l’une des bases de l’alimentation kabyle. Dans un douar, cinq gar­ne­ments sont morts empoi­son­nés par des plantes véné­neuses. Dans la grande majo­rité des vil­lages, des familles ne mangent pas pen­dant deux à trois jours. Dans une classe de 106 élèves, seule­ment 40 mangent à leur faim. Quatre vieilles femmes sont mortes de froid dans la neige alors qu’elles se ren­daient dans un autre vil­lage pour la dis­tri­bu­tion d’orge. La situa­tion sani­taire est alar­mante. Des popu­la­tions entières sont déci­mées par des épidé­mies telles que le palu­disme, le typhus… en rai­son de l’insuffisance d’équipements sani­taires et par manque voire par absence de méde­cins et d’infirmières visi­teuses. 40%des familles vivent avec moins de 1000 francs par an soit moins de 100 francs par mois.

     


    Chô­mage, exploi­ta­tion, des salaires insul­tants, la charité…

     

    Plus de la moi­tié de la popu­la­tion est au chô­mage. Ceux qui tra­vaillent sont exploi­tés, sou­mis à un régime d’esclavage, contraints à une double jour­née de tra­vail. Les ouvriers tra­vaillent de 10 à 12 heures par jour pour un salaire de 6 à 10 francs. Les femmes sont moins payées que les hommes. Le pré­lè­ve­ment d’arriérés d’impôts sur les paies dimi­nue les salaires que le jeune repor­ter qua­li­fie d’insultants. Il encou­rage, par ailleurs, l’exploitation de la force de tra­vail et favo­rise le main­tien de la pau­vreté et de la misère. La cha­rité admi­nis­tra­tive est l’unique réponse à cette misère qui sévit en kaby­lie. Elle existe sous deux formes. La dis­tri­bu­tion des grains qui a lieu tous les deux ou trois mois mais qui s’avère très insuf­fi­sante car les quan­ti­tés dis­tri­buées sont en deçà des besoins de la popu­la­tion kabyle. Par ailleurs, cette cha­rité pose deux pro­blèmes. D’une part, les grains dis­tri­bués sont très sou­vent de très mau­vaise qua­lité. D’autre part, dans beau­coup de vil­lages, la dis­tri­bu­tion se fait sur la base du clien­tè­lisme et ce, en fonc­tion des inté­rêts des Caid et des conseillers muni­ci­paux. La seconde forme concerne les chan­tiers de cha­rité qui emploient des indi­gents afin d’exécuter des tra­vaux d’utilité publique en contre­par­tie d’un salaire qui varie entre 8 et 10 francs par jour, payé moi­tié en argent et moi­tié en grains. Cepen­dant, cette forme de cha­rité est dis­cri­mi­na­toire puisqu’elle exclut les malades et les infirmes.

     

    L’enseignement

     

    Dans cette par­tie, A. Camus adopte un ton des plus révol­tés dénon­çant le manque d’écoles et l’absence d’une poli­tique d’enseignement dans cette région. La dizaine d’écoles gran­dioses qui existent actuel­le­ment ont été construites vers 1892 lorsque le bud­get dépen­dait de la métro­pole. Le pro­jet du Gou­ver­neur Géné­ral Lutaud qui avait prévu la construc­tion de 62 classes et 22 écoles par an n’a pas été suivi d’effets. Le jeune repor­ter s’indigne contre contre la négli­gence à l’égard de l’enseignement indi­gène et pré­co­nise la construc­tion d’écoles saines et modestes en rem­pla­ce­ment des écoles palais.

     

    Pour vivre, la Kaby­lie réclame !…

     

    A tra­vers ce repor­tage, le rôle du jeune repor­ter offus­qué et révolté par ce qu’il découvre dans les petits vil­lages grou­pés autour de points natu­rels — et habi­tés par des — hommes dra­pés de laine blanche ne se limite pour­tant pas à décrire la réa­lité de son objet d’investigation. A.Camus fus­tige les auto­ri­tés colo­niales locales, dénonce l’absence de poli­tique pour le déve­lop­pe­ment de cette région et les exhorte à l’action afin d’améliorer la situa­tion en Kaby­lie.
    En effet, en sus des constats et des états des lieux qu’il met en évidence, il pré­co­nise une poli­tique sociale construc­tive et pro­pose une liste de mesures dans le but d’enrayer la misère qui infecte la région et sa popu­la­tion.
    A la lumière de cette démarche, A. Camus qui se posi­tionne comme le porte-voix de ces popu­la­tions silen­cieuses, misé­reuses et domi­nées se veut un lien entre les Kabyles et le pou­voir colo­nial local en por­tant haut et fort leur détresse et leur souf­france qui enlève même la force de haïr.

     

    Ainsi, pour amé­lio­rer le niveau de vie en Kaby­lie, le jeune repor­ter pré­co­nise la reva­lo­ri­sa­tion de la pro­duc­tion kabyle essen­tiel­le­ment arbo­ri­cole en aug­men­tant la quan­tité, en amé­lio­rant la qua­lité et en reva­lo­ri­sant les prix de vente des pro­duits. Pour enrayer le chô­mage, il recom­mande de géné­ra­li­ser la poli­tique des grands tra­vaux en vigueur dans cer­tains vil­lages et de favo­ri­ser une éduca­tion pro­fes­sion­nelle pour for­mer des ouvriers et des agri­cul­teurs qua­li­fiés. Par ailleurs, il prône une meilleure uti­li­sa­tion des cré­dits votés, la pro­tec­tion de l’artisanat menacé par la concur­rence de la petite indus­trie qui pro­duit en grande quan­tité, la lutte contre l’usure, cette plaie de la Kaby­lie qui appau­vrit et réduit à la men­di­cité et une recon­si­dé­ra­tion des répar­ti­tions des reve­nus com­mu­naux entre les popu­la­tions indi­gènes et euro­péennes.
    L’avenir poli­tique des centres com­mu­naux est envi­sagé sur la base d’un modèle expé­ri­menté loca­le­ment qui prend la forme d’une petite répu­blique fédé­ra­tive gou­ver­née selon des prin­cipes démocratiques.

     


    Faire tom­ber les murs
    (…) Pour le bien d’un peuple fraternel

     

    Misère de la Kaby­lie est un pré­cieux témoi­gnage de la période colo­niale. C’est un plai­doyer en faveur de la Kaby­lie et de la dignité de la popu­la­tion indi­gène. Ce repor­tage s’inscrit dans le cadre d’une “inves­ti­ga­tion dénon­cia­trice” de l’exploitation colo­niale et du mépris dans lequel le pou­voir colo­nial local a main­tenu la popu­la­tion indi­gène kabyle dont le corps porte les traces de l’humiliation comme des stig­mates. A. Camus agit au nom du devoir, du bon sens etau ser­vice de la vérité.
    Cette pos­ture met en pers­pec­tive un jour­na­lisme géné­reux, engagé, soli­daire qui met l’accent sur la per­sonne humaine. Le centre d’intérêt — du jeune repor­ter — c’est l’individu dans un cadre social (Edward Said). Et tout au long de l’enquête in situ, il dénonce l’abaissement dans lequel ces êtres humains ont été tenus. Il s’insurge contre les pré­ju­gés, l’inculture, la pau­vreté et l’exploitation de la main-d’oeuvre indi­gène. Il inter­pelle les auto­ri­tés colo­niales locales pour l’application d’une poli­tique géné­reuse et clair­voyante et ce, dans une pers­pec­tive d’assimilation. A aucun moment, A. Camus ne remet en cause l’ordre colo­nial et son pou­voir domi­na­teur sur les Kabyles. Nulle part il ne parle du droit de ces popu­la­tions indi­gènes de dis­po­ser d’elles-mêmes. L’emploi du « nous » lorsqu’il parle de la France dénote un fort sen­ti­ment d’appartenance à l’ordre colo­nial. Et c’est jus­te­ment cette posi­tion qui lui per­met d’agir en inter­mé­diaire entre le pou­voir domi­nant qui ignore et exploite et la popu­la­tion indi­gène, ces Kabyles qu’A. Camus désigne en termes de peuple pour qui il voue une sym­pa­thie ins­tinc­tive.

     

    Ainsi, l’un des objec­tifs de l’auteur à tra­vers cette série d’articles qui sus­citent tan­tôt de l’indignation, tan­tôt de la colère est de plai­der en faveur du droit des indi­gènes à l’éducation, à une vie digne et décente et d’inciter les auto­ri­tés colo­niales locales à agir pour rendre au tra­vail kabyle tout son prix ; pour éduquer tech­ni­que­ment un peuple dont l’adresse et l’esprit d’assimilation sont deve­nus pro­ver­biaux ; pour sup­pri­mer la bar­rière arti­ci­fielle qui sépare l’enseignement euro­péen de l’enseignement indi­gène ; pour que sur les bancs d’une même école, deux peuples faits pour se com­prendre com­men­ce­ront à se connaître. Le but étant de ren­for­cer une connais­sance mutuelle, l’une des condi­tions sine qua non pour réus­sir l’entreprise de l’assimilation envi­sa­gée par la France et que A. Camus appelle de tous ses voeux.

     

    En révé­lant la misère dans laquelle vit la popu­la­tion kabyle. En dénon­çant l’injustice dont fait l’objet ce peuple connu pour sa fiérté, la vie de — ses — vil­lages farou­che­ment indé­pen­dants, la consti­tu­tion qu’ils se sont don­née, leur juri­dic­tion qui n’a jamais prévu de pri­son tant l’amour de ce peuple pour la liberté est grand, A. Camus se posi­tionne en défen­seur de la France par des « actes de jus­tice et de répa­ra­tion à l’égard d’un peuple que nous cotoyons tous les jours, une popu­la­tion qui « vit avec trois siècles de retard — alors que — nous sommes les seuls à être insen­sibles à ce pro­di­gieux déca­lage, écrit A. Camus.

    Notes :

    1) Misère de la Kaby­lie et d’autres articles d’Albert Camus sur l’Algérie ont été publiés en juin 1958 sous le titre de Chro­niques algé­riennes, 1939–1958, ActuelleIII, aux éditions Gal­li­mard (Col­le­cion Folio/Essais). Dans l’avant-propos de cet ouvrage de 213 pages, l’auteur pré­cise sa posi­tion rela­tive à la situa­tion algé­rienne. Dans cette édition, le repor­tage Misère de la Kaby­lie n’a pas été publié dans son inté­gra­lité. Les par­ties por­tant sur l’habitat, l’assistance, l’artisanat et l’usure consi­dé­rées par l’auteur comme « des consi­dé­ra­tions trop géné­rales » ont été sup­pri­mées
    (Pages 31 à 90). Le pré­sent article s’est basé sur l’édition algé­rienne qui a publié la tota­lité du reportage.

     

    2) La Kaby­lie est une région ber­bé­ro­phone, mon­ta­gneuse située au nord de l’Algérie et à l’est de la capi­tale, Alger. Elle est entou­rée de plaines, par la mer médi­ter­ra­née et les hauts pla­teaux. La Kaby­lie a une longue tra­di­tion de reven­di­ca­tions cultu­relle, iden­ti­taire et socio-économique.

     

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  • Albert Camus, Misère de la Kabylie, in L'Alger républicain, 1939

    Couverture  Albert Camus

    Par un petit matin, j'ai vu à Tizi-Ouzou des enfants en loques disputer à des chiens kabyles le contenu d'une poubelle. À mes questions, un Kabyle a répondu : « C'est tous les matins comme ça. » Un autre habitant m'a expliqué que l'hiver, dans le village, les habitants, mal nourris et mal couverts, ont inventé une méthode pour trouver le sommeil. Ils se mettent en cercle autour d'un feu de bois et se déplacent de temps en temps pour éviter l'ankylose. Et la nuit durant, dans le gourbi misérable, une ronde rampante de corps couchés se déroule sans arrêt. Ceci n'est sans doute pas suffisant puisque le Code forestier empêche ces malheureux de prendre le bois où il se trouve et qu'il n'est pas rare qu'ils se voient saisir leur seule richesse, l'âne croûteux et décharné qui servit à transporter les fagots. Les choses, dans la région de Tizi-Ouzou, sont d'ailleurs allées si loin qu'il a fallu que l'initiative privée s'en mêlât. Tous les mercredis, le sous-préfet, à ses frais, donne un repas à 50 petits Kabyles et les nourrit de bouillon et de pain. Après quoi, ils peuvent attendre la distribution de grains qui a lieu au bout d'un mois. Les sœurs blanches et le pasteur Rolland contribuent aussi à ces œuvres de charité.

    On me dira : « Ce sont des cas particuliers... C'est la crise, etc. Et, en tout cas, les chiffres ne veulent rien dire. » J'avoue que je ne puis comprendre cette façon de voir. Les statistiques ne veulent rien dire et j'en suis bien d'accord, mais si je dis que l'habitant du village d'Azouza que je suis allé voir faisait partie d'une famille de dix enfants dont deux seulement ont survécu, il ne s'agit point de chiffres ou de démonstration, mais d'une vérité criante et révélatrice. Je n'ai pas besoin non plus de donner le nombre d'élèves qui, dans les écoles autour de Fort-National, s'évanouissent de faim. Il me suffit de savoir que cela s'est produit et que cela se produira si l'on ne se porte pas au secours de ces malheureux. Il me suffit de savoir qu'à l'école de Talam-Aïach les instituteurs, en octobre passé, ont vu arriver des élèves absolument nus et couverts de poux, qu'ils les ont habillés et passés à la tondeuse. Il me suffit de savoir qu'à Azouza, parmi les enfants qui ne quittent pas l'école à 11 heures parce que leur village est trop éloigné, un sur soixante environ mange de la galette et les autres déjeunent d'un oignon ou de quelques figues. 

    À Fort-National, à la distribution de grains, j'ai interrogé un enfant qui portait sur son dos le petit sac d'orge qu'on venait de lui donner.

    - Pour combien de jours, on t'a donné ça ?

    - Quinze jours.

    - Vous êtes combien dans la famille ?

    - Cinq.

    - C'est tout ce que vous allez manger ?

    - Oui.

    - Vous n'avez pas de figues ?

    - Non. Vous mettez de l'huile dans la galette ?

    - Non. On met de l'eau.

    Et il est parti avec un regard méfiant.

    . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Est-ce que cela ne suffit pas ? Si je jette un regard sur mes notes, j'y vois deux fois autant de faits révoltants et je désespère d'arriver à les faire connaître tous. Il le faut pourtant et tout doit être dit.

    Pour aujourd'hui, j'arrête ici cette promenade à travers la souffrance et la faim d'un peuple. On aura senti du moins que la misère ici n'est pas une formule ni un thème de méditation. Elle est. Elle crie et elle désespère. Encore une fois, qu'avons-nous fait pour elle et avons-nous le droit de nous détourner d'elle ?

    Retour vers l'article principal : "Les plus beaux réquisitoires anticolonialistes français"

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  • 7)Mission périlleuse de Draa el Mizan (1961)

    Les agissements néfastes du traitre Moh N’Essaid, ex-commissaire politique de l’ALN qui s’est rendu à l’ennemi, nous à contraint à procéder à son élimination quel que soit le prix. Avec beaucoup de psychologie, il à tout mis en œuvre à l’effet de rallier les populations civiles à la cause ennemie. Ses actions ont été menées avec le concours des services de la SAS, spécialisée dans l’intox et de la DOP, pratiquant la torture. C’était la politique de la carotte, pour le premier et du bâton pour le second.
    De part son appartenance à l’ALN, avant qu’il ne se soit rendu à l’ennemi, il connaissait, non seulement le terrain, mais aussi toutes les familles de moudjahidine et de chouhada, de toute la région. Pour avoir leur sympathie, il allait même jusqu’à leurs faire accepter certaines offrandes proposées par la SAS, en particulier des vivres dont elles avaient fortement besoin. Aussi et toujours en collaboration avec la SAS, ce traitre envoyait des infirmières dans des villages pour vacciner les enfants et faisait semblant de s’inquiéter sur leurs scolarisation, comme en témoignent les photos insérées au chapitre « d » intitulé « Les Sections Administratives Spécialisées », article 2, intitulé « La propagande des SAS ».
    Cette attitude était de nature à se rapprocher de ces familles dans le seul but d’avoir des renseignements sur les maquis, les déplacements des moudjahidines et leurs soutiens pour les intercepter et anéantir ce qui restait de nos organisations. Nous nous sentions tellement enclavés dans un cercle ne dépassant pas la circonférence d’un « béret » (Tibirits, célèbre formule usitée dans les maquis).
    Pour toutes ces raisons, il fallait organiser une action périlleuse à l’intérieur même de la ville de Draa el Mizan, à fin d’éliminer le dangereux traitre, Moh N’Essaid. Pour ce faire, un groupe de moudjahidin, dont les photos sont insérées ci après ont été prises durant notre séjour dans cette ville.
    Cette action à été organisée par Hachour Mouhand Ouramdan, Lieutenant, membre zonal (zone VI), et exécutée en compagnie d’un groupe composé de :
    Si Ahmed Chihaoui, responsable de la ville de Draa el Mizan
    - Si Salah Ouzrourou, intendant régional (région II, zone IV)
    - Si Belkacem Haddid, infirmier régional (région II, zone IV)
    - Si Ahcen Iverkouken et Si Mouh Ouamer, détachés d’un groupe commando de la même région
    Tous les membres de ce groupe, figurent sur les photos insérées ci-dessous. Ils ont tous survécus aux horreurs de la guerre, notamment à l’opération jumelle et participés à l’édification de l’Algérie indépendante. A l’exception des frères Hadid Belkacem et d’Ahmed Chihaoui, qui viennent de disparaitre, les autres sont toujours vivants à la date de ce 1er Novembre 2015, à ma connaissance.
    Les deux photos ci-dessus ont été prises en 1961, à l’intérieur de la maison de Monsieur Ahmed Kahlouche, laquelle reste inchangée jusqu’à ce jour (voir photo ci-dessous)
    La flèche indique la maison d’Ahmed Kahlouche, la circonférence indique Salah Ouzrourou

    Déroulement de l’opération :
    Le jour J et grâce à notre brave guide le nommé kemoun Abderrahmane, commerçant à Draa el Mizan, nous rentrâmes à l’intérieur de cette ville pour abattre ce traître. Pour l’embusqué, il fallait le surprendre après sa sortie d’un bar qu’il fréquentait presque tous les soirs avant de rentrer chez lui. A ce moment là, il était absent, et comme ses déplacements sur la ville d’Alger étaient fréquents, nous ignorions le jour de son retour.
    Nous nous refugions chez la famille Kemoun, dans l’attente du retour de ce traître. Son absence s’était hélas prolongée et avait durée trois jours. La date exacte de son retour n’étant pas connue, il apparaissait plus judicieux de l’attendre en ville, étant donné que plusieurs entrées et sorties étaient plus dangereuses pour nous que d’y séjourne. Pendant ce temps là, et pour que notre présence ne constitue pas un fardeau lourd à supporter par la famille ôte, nous étions contrains de changer de refuge tous les jours. C’était ainsi que nous nous réfugiâmes chez d’autres familles à savoir, les Kara et Kahlouche, commerçants de leur état. Pour nous déplacer d’une maison à l’autre, nous prenions la camionnette bâchée appartenant à Mer. Kemoun, dont le chauffeur était son fils, le jeune et courageux Abderrahmane. Ce n’était qu’à quelques minutes seulement du couvre-feu, que nous montions sur ce véhicule stationné à l’intérieur du garage.
    Nous avions passés des journées à la fois de bonheur et d’angoisse que je peu résumer ainsi :
    Du bonheur :
    - pour toute cette disponibilité et la sincérité dont nos ôtes ont fait preuve à notre égare (hébergés, nourris, blanchis et bien gardés).
    De l’angoisse :
    - pour l’incertitude de la réussite de notre périlleuse mission.
    - pour notre séjour assez prolongé dans une ville aussi quadrillée que celle de Draa el Mizan, nos ôtes étant exposés eux aussi, aux dangers réels qui découleraient de cette action. Au terme du troisième jour, notre guide et chauffeur Abderrahmane Kemoun, nous informât de la présence de Mouh N’Essaid. C’était pour nous la délivrance. En ce moment précis, nous étions chez monsieur Ahmed Kahlouche. Ne connaissant pas personnellement Mouh N’Essaid, notre guide Abderrahmane, nous a donné son signalement à même de le reconnaître. Les habitants ne pouvant pas circuler dans la ville, couvre-feux oblige, il n’y avait pas risque de nous tremper de cible. Après avoir pris le dîner à l’avance chez la famille Kahlouche, et au coucher du soleil, soit tout à fait au début du couvre-feu, nous sortions dans la rue pour embusquer Mouh N’Essaid. Les rues étaient désertes, nous étions répartis tout au long de la rue que devait emprunter Mouh N’Essaid qui tardait à se montrer. Les consignes données par si Mouhand Ouramdan à notre groupe, étaient de ne pas tirer avant lui.
    L’endroit où il à été abattu, est indiqué sur la photo ci après (voir la flèche) au centre de la ville de Draa el Mizan, en allant vers Tizi-Ghenif. Cette photo à été prise en 1959 par un soldat Français du contingent du nom de Gérard Van Der Linden, affecté à la SAS de Boumahni. En confondant les deux photos ci-dessous, l’une prise en 1959, l’autre en 2015, on remarquera que la rue où avait lieu l’attentat, n’à pas beaucoup changée.
    Le lieu de l’attentat est indiqué par la flèche rouge en allant droit sur la chaussée, juste au virage à droite. Ce n’était que vers 22 heures, qu’apparaissait ce traitre, en état d’ébriété et en face duquel se dressait si Mouhand Ouramdan, armé d’un fusil garant. Mouh N’Essaid l’ayant aperçu, dégainait son PA, mais son vis-à-vis était plus rapide que lui et l’a abattu en lui tirant dessus trois ou quatre coups pour l’abattre à jamais. Il était allongé sur la chaussée, notre chef le fouilla et lui enleva son PA. Quant à nous qui assurions la surveillance des environs immédiats, nous n’avons tirés aucun coup de feu, ce n’était pas nécessaire du moins, les munitions étant pour nous, une matière précieuse.
    Notre mission étant réussie 5/5, nous avions décrochés aussi tôt. Un silence profond régnait sur la ville, puisque le temps s’écoulant entre le moment de l’embuscade et la riposte de l’ennemi, dépassait une demi-heure. Nous nous retirâmes à la vitesse du vent, et ce n’était qu’après avoir traversés la moitié de la vaste plaine située entre la ville de Draa el Mizan et la foret de Boumahni, que nous entendions un déluge de feu tiré par les soldats ennemis.
    La photo ci-dessus prise en 1959, par un soldat français du nom de Gérard Van Der Linden, montre la plaine située entre la Ville de Draa el Mizan, à gauche et la foret de Boumahni, à droite, qui était notre point de repli. Pour y accéder, il fallait traverser cette vaste plaine située au nord de Draa el Mizan.
    Depuis ce jour, l’exécution de ce traitre redouté, avait ramené un certain apaisement au sein des habitants de la ville de Draa el Mizan et ses environs.
    A cette occasion, je me dois de rappeler ici, un autre fait de bravoure, parmi tant d’autres, accompli par le Lieutenant Hachour Mohand Ouramdan, membre de la zone IV Wilaya III. Ce valeureux moudjahid faisant parti de la compagnie qui accompagnait Si Amirouche, lors de sa mission dans les Aurès, en 1959. Au retour, il était l'un des rescapés de la section qu'il commandait, sa compagnie étant presque décimée, suite aux nombreux accrochages avec les troupes ennemies, qu’il ne pouvait pas éviter du fait de sa méconnaissance du terrain. Ils rentraient sur le territoire de la Wilaya III, avec le début de l'opération jumelle. Arrivés à la zone II, ils accrochèrent l'ennemi à Iouaqouren (Imchedallen). Ils ont subis d'autres pertes. Tout au long de se parcours, ils n'ont pas réussi à rentrer en contacte avec les moudjahidin. Ce n'est qu'en arrivant aux monts du Durdjura, près d’Ait Ouabane (Ain el Hammam), secteur I Région I Zone IV, qu'ils ont vu la fumée qui se dégageait d'une grotte. Ayant regardé à l’intérieur, Si mohand Ouramdan avait vu Da Elvachir Yahi, moudjahid et père de Si El Hafidh, qu'il connaissait déjà, en train de se réchauffer.
    Malgré tout, le destin à voulu que lui et moi, faisions partis des moudjahidin qui ont survécus à cette horrible guerre sans que nous ne soyons faits prisonniers par l’ennemi. Nous avions également faits un long chemin ensemble après l’indépendance, puis séparés par les exigences de la vie professionnelle, sans perdre de contactes. Notre dernière rencontre, remonte au 26-10-13 à Draa el Mizan, (voir photo ci-dessous, prise ce jour même) à l’occasion du recueillement organisé par l’APC de cette localité, à la mémoire du Chahid Belaouche Mohamed, dit Si Mohamed Oulhadj S/Lieutenant, affecté à la Wilaya IV en 1959 et tombé au champs d’honneur en 1960 prés de Draa el Mizan.

     

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  • Ouchene Assa Bravo à vous madame . Thanmirthime awetma . On est fière d être amazigh quant on vois des femmes et des hommes revendiquaient haut et fort leur identité amazigh 
     
    Omar Bentag
     
    Omar Bentag Faut que cette raciste sache que l arabitè et islam dont elle critique avec un max de haine. Sont les seuls ethnies qui excluent la race pour l appartenance
    On devient arabe si seulement on parle arabe. On devient musulmans si on prononce la chahada
    Ma
    ...Voir plus
     
     
     
    31 réponses · 2 h
    Nacer Coiffeur
     
    Nacer Coiffeur A propos de Amazighe:
    - Saviez-vous que la civilisation amazighe est la plus ancienne civilisation du monde et remonte à 700.000 ans avant JC?
    - Saviez-vous que la plus ancienne momie dans le monde momie vieille Amazighs étend à plus de 5500 ans?
    ...Voir plus
     
     
     
    1 réponse
    Billy Babouche
     
    Billy Babouche elle raconte le rêve des berbères ,que ce réalisera la machine est en route , comme nos frères Kurdes les descendants de Salah Eddine EL Ayoubi ... 
     
     
    1 réponse
    Fahem Djouder
     
    Fahem Djouder Oui une femme courageuse qui dit plus haut ce que des millions d'amazighs pensent tout bas. Oui nous devons nous unir pour conserver notre identité, notre culture et nos racines. Nous devons nous ériger contre les arabes qui depuis fort longtemps veulent transgresser leurs territoire hostile au détriment de nos terres. 
     
    Msaid Maoucha
     
    Msaid Maoucha Je ne suis pas raciste...je suis amazigh de genes...aucune appartenance religieuse...et cette femme mouillée mes yeux...bien dis chapeau bas madame. 
     
     
    1 réponse
    Bouali Farid
     
    Bouali Farid Une vraie femme berbère j' ai adoré ce qu'a dît cette femme parce que simplement c'est la vérité et les arabes le savent aussi mais ils n'aiment pas la vérité la preuve tout le monde arabe vit dans le mensonge et l' injustice et c'est pour ça que tout les pays arabes vivent dans la violence 
     
     
    2 réponses
    Marie Kristine Marie Kristine
     
    Marie Kristine Marie Kristine Omar Bentag, sais-tu que l'ignorance est l'ennemie de l'être humain .
    Sais-tu aussi que l'illettrisme est le grand allié de l'islam ? 
    ...Voir plus
     
     
     
    2 réponses
    Djamel Oulmokhtar
     
    Djamel Oulmokhtar Cette femme est beaucoup moins raciste que les arabe. Être arabe n'est vraiment pas ùne fierté .nous autres amazighs sommes libre de penser et on est moins racistes que
    Les arabes......
    ....
     
     
     
    5 réponses
    Massa Nabeth
     
    Massa Nabeth Je me souviens, dans les années 70 à Alger on se moquait beaucoup de Kabyles, mes camarades de classe n'apprécient guère que je leurs parle en Kabyle . 
     
    Rachid Guechtouli
     
    Rachid Guechtouli Grâce aux femmes comme toi que nous existons aujourd'hui la femme thamazighth est la gardienne du feu sacré qui n'est pas éteint depuis des siècles.Bravo ma soeur. 
     
    Marie Kristine Marie Kristine
     
    Marie Kristine Marie Kristine Omar Bentag, pour te faire plaisir, je suis une nord-africaine . À ma naissance, je suis devenue musulmane sans connaître l'islam . Comment est-il possible de le devenir sans avoir étudié la langue arabe pour comprendre le coran . L'apprendre à l'école...Voir plus 
     
     
    1 réponse
    Lina Lina
     
    Lina Lina On respecte les amazigh et leurs traditions mais cette femme est raciste et si les amazigh komsa je suis pas une amazigh 
     
     
    38 réponses
    Beja Plage
     
    Beja Plage Je suis un musulman amazighe de bejaia Algérie.il faut pas touché à l'islam parceque nous les kabile c notre religion 
     
     
    6 réponses
    Mohand Assam
     
    Mohand Assam Prenez de la graine, c'est femme, une authentique Amazighe.
    Faites suivre pour une leçon de
    rectitude , et qui plus cadeaux.
    Hanemirt ayi Mazigjens
     
     
    Stef Bejaia Bylka
     
    Stef Bejaia Bylka Chapeau pour cette dame ! Qui est fière de nos origines et prête a tt pour les défendre devant n'importe qui ! 
     
     
    1 réponse
    Rabia Al Alaouia
     
    Rabia Al Alaouia Seulement cette femme déchaînée oubli que c'est les arabo-musulmans qui ont libéré le Maghreb des griffes des romains et vandales qui traitaient les tamazight d'esclaves...sans les arabes le Maghreb serait sous la domination impérialiste 
     
     
    8 réponses
    Hamza Rekheila
     
    Hamza Rekheila Fares : amis qui soutiennent Benkebrit, art et culture amazigh... blabla, le même cercle qui se permet les hostilités et les insultes racistes envers tout ceux qui ne cautionnent pas leur débilité.
    Ps: j'ai pas pu commenter sur ta mention psk je ne suis pas ami de benkebrit.
     
     
     
    9 réponses
    Azzouz Gharzouli
     
    Azzouz Gharzouli bravo madame bien dit. la dernier race sur terre son les arabes. hacha loughate dine el islam. je suis pour ce que vous avez dit .moi je suis pas amazigh je suis ALGEREIN! 
     
    Zoubir Mehaba
     
    Zoubir Mehaba on dit en arabe: liman taqra zabouraka ya Daoud. Moi je dirai la meilleure réponse aux imbéciles est le silence. 
     
    Tchétino Pépito Al Kurdi
     
    Tchétino Pépito Al Kurdi Si elle défendrais sa religion et sa pudeur avec tant de férocité elle serait très loin ... Allahu al moustaon 
     
    Lucas Irnaten
     
    Lucas Irnaten Une vraie femme au sens propre du mot, les arabes est une sale race on peut pas la confronter pacifiquement et avec des mots 
     
     
    5 réponses
    Sarah Nina Sarah Nana
     
    Sarah Nina Sarah Nana Bravo je suis une berbère d'Algérie. 
    Bravo j'espère des femmes existe comme.vous
     
     
    Dyhia la Reine
     
    Dyhia la Reine L,arabe a pris le dessus patcq on a dèlaissè notre patrimoine culturel ainsi q notre langue 
     
    Youcef Boudjenah
     
    Youcef Boudjenah Vraiment vraiment chapeaux bravo courage d'une vrai valeur amazigh inchalah atughal are lasslis anted amine 
     
    Hafiza Kahlouche
     
    Hafiza Kahlouche Arretez cette violencelsoyons unis nous vaincrons tout cela vientdes occidentauxpournousséparer. 
     
     
    1 réponse
    Gehad Rejim
     
    Gehad Rejim Elle dit que le monde arabe n'existe pas alors qu'elle est la première à parler arabe la 
     
     
    1 réponse
    Menrad Fouroulou
     
    Menrad Fouroulou Bravo ma sœur, tu es la Kahina des temps modernes. 
    Chapeau bas!
     
     
    Dyhya Zeɣdud
     
    Dyhya Zeɣdud Bravoo lady ms je prefere ke tu parles en tamazight dabbord 
     
    Biba Oum Med
     
    Biba Oum Med Mais en tout cas elle parle arabe .. elle parle du racisme alore k elle l est bien raciste 
     
    Lay Dir
     
    Lay Dir Dachou iztsouksed ihi ithmazighth iwakene ath hedredh tha3ravth. 
     
    Sonia Ouitis
     
    Sonia Ouitis Amazighiya et tres tres fière de l'être je peux même dire heureusement que je le suis hamdoulah 
     
    Safia Lagha
     
    Safia Lagha Bravo Madame pour votre audace ,votre perspicacité et votre clairvoyance. Ce que vous dites est très vrai .En plus réclamer l'Amazignitè ne remet pas en cause l'islamistè de ce peuple.. 
     
    Bachir Boudaoud
     
    Bachir Boudaoud Les gens de ma génération ont vécu cette humiliation depuis l'indépendance. 
     
    L'astre Du Ciel Merad
     
    L'astre Du Ciel Merad Tanemit tamekrat une vrais Femme de fer avec un grand F mille fois bravo Madame 
     
    Nasredine Aissat
     
    Nasredine Aissat Bravo madame un jour arrivera et la terre reviendra à ces enfants. 
     
    Nkini Mas Rak
     
    Nkini Mas Rak Pour ceux qui nous insultent et nous traitent de tout les noms. 
     
    Bachir Nait
     
    Bachir Nait Bravo bravo au femmes comme vous tu es un ne tigresse je fier de toi je te souhaite de la force 
     
    Chabane Mimouni
     
    Chabane Mimouni C'est la bonne et juste cause qu'elle défend tête haute. 
    Il nous faut d'autres femmes et hommes comme elle.
    Le travail et le combat continue.
     
     
    Mahamed Ntkhamt Nor
     
    Mahamed Ntkhamt Nor Bravoooo, pemetez moi de vous dire vous êtes une sœur courageuse et fière nous avons la meilleure culture au monde et une belle histoire dont il faut être fière ,le combat continue pour défendre notre identité et la liberté du culte religieux !!!! 
     
    Rabah Iatmanen
     
    Rabah Iatmanen Merci !! Je l'ai déjà vu .. J'ai été à Marrakech et j'ai demandé apreS elle?? Quel courage ?? Dans uns pays presque de dictature . J'étais en janvier à Marrakech .,, le service de sécurité est partout même dans l'arrêt de bus!! Rtc.. 
     
    Mohamed Benbourek
     
    Mohamed Benbourek Oui maseure bravos thanmirthime awltma oncore bzavos set allah qui nous adonné la langue damazighe 
     
    Ikari Wane
     
    Ikari Wane chapeau bravo fierté et dignité Amazigh un jour Amazigh pour toujours  <3  <3 
     
    Aomar Omar
     
    Aomar Omar Brvo madame.tous les imazighene sont fière de vous.1000bravo.les berbère et les arabes ne son pas des frère,et ne le serons jamais. 
     
    Alycia Ichalalen
     
    Alycia Ichalalen Bravo Madame Émile bravo il faut qu'on parle tous comme ça l'union fait la force un jour notre culture sera reconnu dans le monde entier comme l'a fait Matoub jusqu'au dernier souffle de sa vie 
     
    Hamid Tounsi
     
    Hamid Tounsi mon cher omar bentag.sachez que le racisme ne découle pas du language ni de la culture,mais découle de la race.cela veut dire que le racisme est une segrégation entre les races.par ailleur on peut etre noir et amzigh ,blanc et parler l'africaneers.chinois et parler français, on peut etre noir et americain .croire que sa propre race est supeieure à c'el le des autres, c'est cela etre raciste. 
     
     
    6 réponses
    Smail Yeno
     
    Smail Yeno Un grand bravo a cette soeur tamazighte qui combat son vraie identité mille bravo thanmirthime 
     
    Annibal LE Cartage
     
    Annibal LE Cartage Ton message est clair et net pour tout les arabophones bien parler avec audace et avec leur langue merci beaucoup 
     
    Fayçal Tichy
     
    Fayçal Tichy mais n'est pas tout les arabes parceque chaque place du monde il ya le michant et le jontis il faut prendre la longue t'amazighte parceque la longue d'origine et la longue d'arabe parceque c'est la longue de dieu et de l'islame sont complexe et nike l'7okoma nta3e zebi. 
     
    Mohamed Gouffi
     
    Mohamed Gouffi Très bien parler, merci pour cet éclaircissement et bravo pour ton courage. 
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  • LE CAS D'UNE COOPÉRANTE DISPARUE EN ALGÉRIE EN 1963

    LE MONDE | 16.01.1967

     
    En août 1963, plusieurs Français et Françaises étaient arrêtés en Algérie pour avoir participé à un éphémère maquis d'opposants au régime Ben Bella dans la région de Dra-el-Mizan (Kabylie). Ils devaient êtrelibérés par la suite, à l'exception d'une seule, une coopérante de vingt-deux ans, Michèle Cleuziou ingénieur agronome, dont la trace, depuis lors, n'a pu être retrouvée. Bien que plus de trois ans aient passé, le père de la disparue n'a cessé de multiplier les démarches auprès des autorités algériennes pour connaître son sort et la retrouver vivante ou morte. Dans les messages qu'il a adressé récemment au ministre algérien des affaires étrangères et à son ambassadeur à Paris, M. Cleuziou indiquait que sa fille a été arrêtée, seule, le 6 août 1963, par la gendarmerie de Boghni et enlevée, peu après minuit, par le commandant Abderazak. En 1964, les autorités algériennes lui firent savoir que sa fille était décédée, mais qu'il n'y avait pas de corps.

     

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  • Veillée d'armes en Kabylie

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  • Saïd Belounès est né à Aït Imghour en Haute Kabylie.
      Saïd Belounès est né à Aït Imghour en Haute Kabylie.

    Toute révolution est un processus complexe de conjonction de périodes historiques et de contradictions où s'entremêlent dépassement et impondérables, d'événements qui construisent la destinée collective et l'intervention d'hommes, souvent méconnus, sans lesquels rien n'est possible.

     

    Quelquefois, la révolution, l'Histoire, ne sont que, comme l'a démontré Rachid Boudjedra dans son superbe roman Le Démantèlement, "une accumulation de futilités, de sensations et de surcharges dont l'axe essentiel s'articule autour de la subjectivité." Partant de ce point de vue, le mouvement nationaliste algérien n'échappe pas à la logique de l'historicité et il est, avant tout, un mouvement pensé et mené par des hommes. Aujourd'hui encore, le devoir de vérité nous interpelle de façon pressente pour déterminer certes les contours, à l'échelle nationale et internationale, de notre révolution ainsi que le rôle accélérateur et motivationnel que les messages qu'elle a portés peuvent encore susciter parmi les nouvelles générations intellectuelles, mais aussi le rôle de chaque homme durant cette glorieuse époque. N'est-ce pas que le moment de remettre les pendules à l'heure, de rendre à chacun ses mérites, a sonné ?

    L'homme qui nous a quittés un certain 28 août 2006 s'appelle Belounes Saïd. Heureux les hommes qui se sont sacrifiés pour l'Algérie, malheureux ceux qui, nés des dernières pluies de l'histoire, font régner l'hiver dans les mœurs des Algériens. Belounes Saïd, lui, né sur les hauteurs des Ait Imghour, dans la vallée du Djurdjura en 1922, est un enfant de marchand d'alphabets qui s'est vite distingué par son intelligence précoce. Sensible aux thèses indépendantistes dès son bas âge, tout au long de son parcours de militant et par la suite de premier responsable de la Kabylie (AML, PPA, MTLD), son souci le plus obsessionnel était, non pas de s'imposer comme chef, de gravir les échelons, d'accéder aux secrets des dieux, mais d'unir et de convaincre. Son courage politique, son attachement indéfectible à la vérité, font de lui un homme pour le moins exceptionnel. Sa vision et ses affirmations sur les évènements du 08 mai 1945, à titre d'exemple, semblent provocatrices tant par leur contenu peu orthodoxe, elles sont aux antipodes des thèses officielles et celle dominant l'opinion publique nationale. Ainsi, en présence de Bachir Boumaza et de deux autres anciens ministres, il dira que "les manifestations du 08 mai 1945 ont été décidées par de jeunes cadres qui avaient pris pour de l'argent comptant la déclaration de FD. Roosevelt sur la fin des empires coloniaux qui coïncidait avec la défaite de l'Allemagne lors de la seconde guerre mondiale". Et d'ajouter : "Messali et Ferhat Abbas n'y sont pour rien dans cette histoire qui a tourné au génocide. La rencontre de Eliot Roosevelt et de R. Murphy avec les dirigeants du mouvement national (Messali,Ferhat Abbas et les Oulemas) à Alger en 1945, a fait naître de nouvelles ambitions chez nombre de jeunes cadres. Ces derniers n'ont pas hésité à griller la politesse à la direction des AML."

    Sans chercher à incriminer quiconque ou à relancer de vieilles polémiques sur le rôle de chacun durant cette période, il sera à chaque fois soutenu par les deux vieux compagnons en l'occurrence docteur Messaoud Boukhadoum et docteur Lamine Debaghine dont il sera le fidele complice jusqu'à sa mort. Après sa sortie de prison en 1948, exténué par les imprudences de Krim Belkacem, mais également par le "niet" de Messali à la revendication identitaire portée par les militants de la Kabylie qui a fini par se transformer en "crise berbériste en 1949", décida de s'expatrier en France pour vivre en ménage avec une Américaine. C'est alors qu'il céda sa place à Ould Hamouda Amar et Benaï Ouali.

    "Au café de Flore où se regroupaient généralement artistes, journalistes et écrivains européens, j'ai oublié tout le monde", confiait-il à ses amis avec un sourire au bout des lèvres. Il resta donc en France jusqu'au début de l'année 1955 lorsque, une fois de plus, le "boulanger", le surnom donné au docteur Boukhadoum, Omar Boudaoud, Bouaziz et Bachir Boumaza firent appel à ses services à la demande de Krim Belkacem. Il déclina leur offre au départ. Cependant, son attachement profond à la cause indépendantiste, le contact avec "tamurt", et tout particulièrement avec docteur Lamine Debaghine, lui firent changer d'avis. "Ma première victime fut Amirouche. Un patriote qui nous agaçait avec sa doctrine et ses bagarres répétées. Son enthousiasme pouvait mettre à tout instant nos activités en danger. Alors, je l'ai renvoyé en Kabylie en 1955 avec une recommandation à Krim Belkacem".

    Au lendemain des accords d'Evian, libéré de prison en France, il sera associé à Ali Zammoum, un élément qu'il avait lui-même recruté, pour gérer à nouveau la Kabylie. La guerre des chefs, connue sous l'appellation de "guerre des régions", en 1962, l'indépendance qui tarde encore à produire le mieux-être promis, le poussèrent une autre fois à se retirer de la vie politique. Durant cette période, hormis Hocine Ait Ahmed et Sadek Hadjres, aucun dirigeant politique ne trouve grâce à ses yeux. Même Abane Ramdane, ami proche de Med Lamine Debaghine, dont tout le monde dit le plus grand bien, il le trouve orgueilleux, autoritaire. "Abane est un grand bâtisseur, un grand esprit, mais il est très faible en matière de communication politique. C'était son talon d'Achille. Pourtant, la communication pour la politique et comme les planches pour le théâtre."

    Mais la figure de "l'intellectuel", "du politicien aiguisé", qui se dégage du personnage d'Abane marquera toujours Belounes Saïd. En effet, cet homme dont le parcours de militant exceptionnel est intimement lié à l'histoire ordinaire du mouvement nationaliste, si discret et si peu bavard, vouait une amitié religieuse aux jeunes, notamment ceux de l'université avec qui il aimait discuter sur l'histoire, la sociologie, la littérature, le rôle "peu glorieux" des élites algériennes. Dans Mohammed Dib et Kateb Yacine, il voyait l'incarnation du rêve algérien.

    Radjef Saïd et Amar Ingrachen

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