• Des couffins et des maires !

     

    Des couffins et des maires ! 

    On en parle chaque année. En vain. Dès que l’on évoque le couffin de Ramadhan, on pense inévitablement aux profits qui se réalisent sur le dos de la misère locale. Des sommes pas colossales mais tout de même très importantes sont réservées chaque année au Ramadhan et à ceux qui, le ventre creux, ne peuvent pas s’acquitter de l’incontournable devoir religieux. 
    On se demande pourquoi c’est durant le mois de carême seulement que l’on doit le plus manger et pourquoi c’est juste durant ce mois-là que les mairies s’inquiètent de la précarité qui sévit autour d’elles. Toutes les personnes inscrites sur la liste des prétendants légitimes au couffin sont censées avoir les mêmes besoins. Il faut croire que non pourtant, puisque ceux qui tendent la main aux abords des marchés ne font pas des demandes similaires.
     Question incontournable si l’on veut mieux comprendre vers quoi tend la distribution d’un panier à des files interminables d’individus socialement fragiles ! Pourquoi ne pas plutôt remettre un chèque ? Cela ne mobiliserait pas plus d’employés communaux que pour une quelconque autre opération et surtout, chose extrêmement importante, cela laisse une liberté à chacun de créer son propre menu. Pourquoi privilégier le couffin ? Que contient-il de tellement indispensable au bien-être des familles ? Pourquoi ne pas lui préférer des moyens plus discrets, moins humiliants et surtout plus respectueux  de  la personne humaine ? 
    Beaucoup de chefs de familles pourtant nécessiteuses ne vont pas chercher ledit couffin. Par pudeur ! Et l’amour-propre qui y pense ? Certainement pas ceux qui profitent de toute opération du genre pour s’asseoir sur leurs engagements administratifs. Chaque année, ces familles, qui attendent un peu plus des élus de leur commune, se plaignent du contenu de leur panier mais aussi des dates de péremption douteuses des produits qui leur sont distribués. Il y a aussi des pères ou des mères de famille qui en sont privés parce qu’ils n’ont pas su se faire connaître à temps. Et il y a parmi les agents municipaux ceux qui privilégient leurs proches, même si ces derniers n’en sont pas réduits à vivre de la charité des autres.     
    M. B

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