• Législatives de mai 2017 en Algérie: le rapport 

     

    La Mission d’expertise électorale de l'UE, (MEE) de 2017, dresse à travers son rapport rendu public par le quotidien algérien Liberté, un constat accablant quant au déroulement du scrutin législatif de mai dernier.

     

    La mission a pointé du doigt de multiples dysfonctionnements voir des aberrations qui minent les scrutins en Algérie. La mission qui reprend des " recommandations essentielles de la Mission d'observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE) de 2012 ", s’adresse à l’incorrigible élève qu’est l’État algérien en des termes crus tout en formulant 15 recommandations qui portent, entre autres, sur l’amélioration du cadre juridique, des droits fondamentaux, de l’accessibilité des données du registre des électeurs, de l’indépendance de l’administration, de la traçabilité des résultats…etc. Ci dessous, l'intégralité des aberrations relevées par les experts de l'UE.

    CADRE JURIDIQUE, LIBERTÉS PUBLIQUES ET DROITS FONDAMENTAUX

     

    Certains droits fondamentaux ne sont toujours pas clairement explicités dans la Constitution et traduits dans la loi. La loi organique n°12-04 relative aux partis politiques, la loi n°12-06 relative aux associations, la loi n°91-19 modifiant la loi n°89-28 relative aux réunions et manifestations publiques et certaines dispositions du code pénal nécessitent ici d’être amendées.

    ÉTABLISSEMENT DU REGISTRE DES ÉLECTEURS

    Malgré les recommandations des précédentes missions d’observation et d’expertise électorale de l’UE, respectivement en 2012 et 2014, les listes électorales ne font toujours pas l’objet, en 2017, d’une consolidation au niveau national. Dressées et révisées au niveau des communes et représentations diplomatiques ou consulaires, l’accès à ces listes demeure extrêmement restreint, privant les parties prenantes au processus d’une possibilité de contrôle effectif de leur fiabilité.

    INDÉPENDANCE DE L’ADMINISTRATION ÉLECTORALE

    Le nouveau cadre électoral n’a pas modifié la structure de l’administration électorale. L’organisation des élections demeure de la seule compétence du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales (Micl). La création de la Hiise a permis une constitutionnalisation de la surveillance des élections. Toutefois, cette dernière ne joue aucun rôle dans l’organisation même des scrutins et ses attributions de supervision et de contrôle restent, de facto, limitées. La représentativité et l’expertise des personnalités indépendantes nommées à la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) sont questionnées par la majorité des acteurs du processus électoral, notamment les principales organisations de la société civile, alors même que cette partie de la Haute instance doit représenter la garantie de son indépendance. La composition de l’Hiise exclut, de facto, les représentants de l’ensemble des candidats ou forces politiques en compétition alors qu’ils sont les premiers concernés par l’organisation des scrutins.

    TRANSPARENCE DES OPÉRATIONS ÉLECTORALES

    Selon le nouveau cadre juridique des élections, les représentants des partis politiques/candidats n’ont pas accès, en qualité d’observateurs, à toutes les étapes du processus électoral et aux structures de l’administration électorale, notamment aux différentes commissions électorales mises en place lors de la compilation et de la centralisation des résultats.

    TRAÇABILITÉ DES RÉSULTATS DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

    La transparence des opérations, au sein des deux niveaux de commissions électorales, reste largement insuffisante, les représentants des candidats et des partis politiques ainsi que les membres de la Haute instance n’ayant qu’un accès partiel auxdites opérations. En outre, le CE ne fait jamais référence à la publication systématique, au niveau central, des procès-verbaux de dépouillement de chaque bureau de vote, alors même que cette publication est essentielle afin de garantir la transparence des scrutins.

    PROCLAMATION DES RÉSULTATS ET CONTENTIEUX ÉLECTORAL

    Dans la grande majorité des processus électoraux, la responsabilité de proclamer les résultats provisoires de toute élection est du ressort de l’administration en charge de l’organisation du scrutin. La proclamation des résultats définitifs est ensuite la prérogative d’un organe judiciaire alors en charge du contentieux électoral. En Algérie, cette claire séparation n’existe toujours pas. Pour ces élections législatives, le CC est à la fois l’organe destiné à corriger, arrêter et proclamer les résultats provisoires mais aussi l’institution qui statue sur les recours en proclamant les résultats définitifs. Parallèlement au travail du CC, le Micl interfère clairement dans le processus de proclamation des résultats provisoires en publiant, pour information, des résultats consolidés issus du travail des commissions électorales communales alors même que les commissions électorales de wilaya n’ont parfois pas terminé leurs travaux de centralisation des résultats.

    ENVIRONNEMENT MÉDIATIQUE

    L’actuel monopole de l’Agence nationale d’édition et de la publicité (Anep) sur la publicité institutionnelle est contraire au principe de la libre concurrence inscrit dans l’article 43 de la Constitution algérienne.

    PARTICIPATION DES FEMMES

    La loi organique n°12-03 prévoit un pourcentage de femmes sur les listes de candidats selon le nombre de sièges de la circonscription. Par la suite, les sièges sont répartis en fonction du nombre de voix obtenues par chaque liste et les proportions de femmes élues sont fixées selon leur classement nominatif dans lesdites listes. Dans la pratique le système prévu pour obtenir un nombre de femmes élus se révèle aléatoire et de ce fait inopérant. De facto, un pourcentage même minimal de femmes élues à l’Assemblée populaire nationale (APN) ne peut être atteint. Par ailleurs, il est nécessaire d’assurer une meilleure position des femmes sur les listes de candidats, souvent reléguées en fin de liste.

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    CC : Conseil Constitutionnel

    CE : Code Électoral

    MICL : Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales

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  • Nordine Aït Hamouda : « je connais les assassins de Matoub Lounès »

     
    Nordine Aït Hamouda : « je connais les assassins de Matoub Lounès »
    Nordine Aït Hamouda : « je connais les assassins de Matoub Lounès »
     

    Au lendemain des déclarations de Malika Matoub affirmant qu’il détenait des éléments qu’il n’a pas révélés à la justice dans l’affaire de l’assassinat de Lounès Matoub, le député Nordine Aït Hamouda est sorti de son silence et affirme connaître les auteurs du crime.

     

    En effet, le fils du colonel Amirouche, longtemps accusé d’être impliqué dans l’assassinat de Lounès Matoub par la sœur de ce dernier, a affirmé hier qu’il connaissait les assassins du chanteur. « Moi, je connais particulièrement les assassins, certains sont morts d’autres sont encore en vie, mais aucun d’eux n’a été condamné » a-t-il déclaré au journal en ligne « La voix d’Algérie ».

    « Si la justice décide de l’ouverture du vrai dossier qui s’appelle procès Matoub Lounès et de tenir un procès public, j’irais apporter mon témoignage même si je ne suis pas convoqué » a encore ajouté Nordine Aït Hamouda, qui était député du RCD à l’époque de l’assassinat du chanteur.

    À la question de révéler les noms des assassins, puisqu’il dit les connaître, Nordine Aït Hamouda se contente de répondre « le groupe qui a assassiné Matoub Lounès n’avait pas prémédité de le faire, car il embusquait contre la patrouille de la Gendarmerie nationale de Béni-Douala » et ajoute que Abdelhakim Chenoui, déjà jugé en 2011 dans le cadre de l’affaire avec Malik Medjnoun, faisait bien partie du groupe qui a assassiné le chanteur. « C’est Chenoui qui a reconnu la voiture de Lounès et a annoncé au groupe  » voilà Matoub Lounès ! ». A ce moment-là, le groupe terroriste décida de l’assassiner. » a-t-il affirmé, sans plus de détails, se contentant de dire qu’il compte donner plus de précisions devant la justice.

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  • Mechtras

    La voiture personnelle du maire incendiée

     

    La voiture personnelle du maire de Mechtras (une Chevrolet Optra) a été incendiée par un ou plusieurs inconnus dans la nuit de mercredi à jeudi derniers. M. Tebbakh Arab, car c’est de lui qu’il s’agit, déplore : «Il était 2 heures du matin, lorsque mon frère m’a appelé pour m’avertir que ma voiture, garée à côté de chez moi, prenait feu. J’ai accouru et nous avons pu éteindre le feu». Et de préciser : «Au début, j’ai pensé à c’est un court circuit qui pouvait être à l’origine de cet embrasement. Mais l’odeur de l’essence se faisait sentir et nous avons découvert, après que le feu a été circonscrit, qu’une bouteille, juste à côté de la voiture, brulait encore. Elle contenait de l’essence. J’ai alors compris que ma voiture a été aspergée d’essence avant qu’on ne lui mette le feu. C’est un acte criminel !». Avisés, les services de la protection civile et de la gendarmerie n’ont pu que constater les dégâts une fois sur les lieux. Le moteur du véhicule et la carrosserie ont subi beaucoup de dommages. Quant au parc brise, il a, tout simplement, volé en éclats. A noter qu’une enquête a été ouverte pour élucider cet acte criminel.

    H. T.

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