•  Par DDK | 18 Juin 2017 |

     - Trois membres du bureau et une élue APW annoncent leur retrait

    Démission collective au RCD

    La maison du RCD est une nouvelle fois ébranlée par un autre séisme qui la secoue de l’intérieur, avec une nouvelle démission collective de certains de ses cadres membres du bureau de la section de Tizi-Ouzou et d’une élue APW membre du Conseil national. Il s’agit cette fois-ci du président de la section, M. Driss Ouahioun, du secrétaire chargé à l’organique, M. Touzène El Hachemi, de la chargée à la condition féminine, Mlle Guettaf Tassadit, ainsi que de Mme Moula Ouezna, élue APW et non moins membre du Conseil national. Une démission collective, encore une autre, qui ne sera sans doute pas sans conséquences sur la vie du parti, puisqu’elle intervient dans un contexte critique pour la formation qui s’apprête à entamer la bataille des élections locales prévues pour la fin de l’année. L’annonce a été faite à travers une correspondance qui date du 14 juin dernier, intitulée «Démission pour la sauvegarde de nos convictions et principes». Le document a été adressé au président du parti dont une copie est également transmise au président du bureau régional du parti dans la wilaya. «Nous avons le regret de vous notifier par la présente notre démission du RCD à compter de ce jour 14 juin 2017», lit-on sur le document. «Depuis quelques temps, il y a un groupuscule qui a fait main basse sur le parti dans la wilaya de Tizi-Ouzou», ont déclaré les démissionnaires à la Dépêche de Kabylie. Ils ont évoqué «la mise à l’écart de militantes et militants sincères, notamment dans la confection des listes des dernières législatives». En effet, selon eux, «il n’y a pas eu de transparence dans la confection des listes de candidatures, ni un bilan de l’opération présenté jusqu’au jour d’aujourd’hui». M. Ouahioun et M. Touzène affirment ne pas savoir combien de dossiers ont été déposés, ni quels ont été les critères de choix. A ce propos, ils ont évoqué le cas du maire de Tizi-Ouzou, Ouahab Aït Mengellet, qui lui aussi a démissionné au mois de mai dernier et qui est issu de cette même section. «On a entendu le député tête de liste, Aissaouène, déclarer sur une chaîne de télévision que Ouahab Aït Menguellet avait 70 ans et qu’il devrait aller dans une maison de retraite et non à l’APN, on attendait sa démission depuis longtemps. Pourquoi accepter son dossier dans ce cas là alors ? C’est malhonnête. Il fallait alors délimiter l’âge. Ca n’a pas été le cas, et le député élu Hamid Aït Saïd n’est pas jeune non plus, pourtant il a été lui retenu !». Et d’ajouter : «Depuis la démission de Ouahab Aït Menguellet, il y a eu une sorte de harcèlement et comme une invitation à quitter le parti. Pour ne citer que cet exemple, le président du bureau régional, Malik Hassas, nous avait d’ailleurs dit clairement lors de la dernière AG : Je ne suis pas là pour vous écouter. Je suis là pour recevoir votre démission». Quant aux véritables raisons et motivations de ces agissements de la part du bureau régional à leur égard,les membres démissionnaires de la section RCD de Tizi-Ouzou estiment que l’enjeu des élections locales est de taille. En effet, selon eux «la préparation de la liste des candidats pour les élections locales dans l’APC de Tizi-Ouzou revient à la charge de la section de Tizi-Ouzou, selon le règlement interne du parti. Ils ont peur de ça, car ils ont déjà préparé leurs candidats, des noms circulent déjà». «Il n’y a plus de démocratie au RCD», regrettent-ils. Pour ce qui est des raisons de l’annonce de cette décision à ce moment précis, sachant que la rumeur de la démission du trio de la section de Tizi-Ouzou avait précédé l’acte en lui-même, elles consistent, selon eux, à leur «volonté de donner une chance aux responsables du parti, pour revoir leurs positions et décisions et se remettre dans la pratique démocratique au sein du parti». En outre, il était surtout question pour eux «de ne pas être associés au prétexte de la déception des législatives, qu’ils avancent. Car ce n’est pas le cas. Nous ne démissionnons pas pour ça. Cheikh Lounis Ouzna, membre du Conseil National, parle «d’une fin historique d’un parti originellement porteur de tant de promesses et d’espoir» Il y a eu plusieurs élections auxquelles le RCD a participé, on ne nous a pas choisis et on n’a pas toujours choisi ceux que nous voulions, mais nous avons accepté car il y avait une démocratie et des hommes valables qui ont été choisis. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui et on ne peut plus continuer ainsi. Le discours développé par le parti est dangereux, que ce soit vis-à-vis des médias ou autres. L’insulte, le dénigrement des personnes, c’est inacceptable ! Autrefois, on était réputés pour être un parti d’intellectuels,…». «On a écrit au président du parti pour dénoncer les pratiques du bureau régional, on nous a snobés», précisent nos interlocuteurs. «Par le biais de cet action, on soutient tous les grands hommes du RCD qui ont quitté le parti ou qui ont été poussés à le faire à travers le temps», concluent les membres de bureau de la section de Tizi-Ouzou démissionnaires. Pour sa part, Cheikh Lounis Ouzna (membre du Conseil National du parti et élue APW du parti), dans le texte de sa déclaration dont nous détenons une copie, a évoqué plusieurs dérives au sein du bureau régional du parti : «Décisions unilatérales ; Violation manifeste des statuts et du règlement intérieur ; Mépris affiché envers la base militante, ignorée et cantonnée dans des tâches simplificatrices d’affichage, de battement de mains et d’acclamation ; Rétrécissement des espaces d’expression ; Suffocation et étouffement. Telle est l’ambiance ressentie et vécue, depuis quelques temps, au sein de notre rassemblement», lit-on dans sa lettre de démission. Et de continuer : «Le Jacobinisme, tant décrié et combattu, y semble devenir le mode de gestion privilégié, l’anathème, l’avanie et l’exclusion sont devenus la panacée». L’élue de RCD à l’APW de Tizi-Ouzou, dénonce, par ailleurs «un groupuscule de personnes, à l’allure de nouveaux Caïds, qui fait main basse sur le parti à Tizi-Ouzou». «Les dérives dont il se rend l’unique responsable sont annonciatrices d’une fin historique d’un parti originellement porteur de tant de promesses et d’espoir», regrette-t-elle en ajoutant : «La mort dans l’âme, le choix de la démission semble s’imposer inexorablement». Il va de soi que le RCD ne va pas à ses meilleurs jours, avec cette série de démissions qui risque de s’allonger, selon M. Touzène, qui annonce «une autre démission collective de 25 militants de la même section, pour les jours qui viennent».

    Kamela Haddoum.

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  • Football/ Youcef Attal en route pour la Liga

     Inconnu du grand public, il y a encore 15 jours, Youcef Attal fait une irruption brutale dans le football de haut niveau. Après deux sélections consécutives en équipe nationale, voila qu’il met les voiles pour une expérience professionnelle dans le meilleur championnat du monde, la fameuse Liga espagnole et sa constellation d’étoiles.

     
    Selon le journal spécialisé El Maydan, la nouvelle coqueluche des Verts, Youcef Attal, joueur du Pradou AC, aurait effectué des essais concluants avec le club de la Liga espagnole, Real Betis, et serait sur le point de signer un contrat professionnel. La durée et le montant de cet engagement n’ont pas été précisés. L’annonce officielle de la transaction devrait, pour sa part, intervenir au cours de la semaine prochaine.
     
    Rappelons que Youcef Attal est né le 17 mai 1996 à Mechtras dans la wilaya de Tizi Ouzou. Après avoir fait ses classes dans les petites catégories de la JS Kabylie, il a rejoint le Paradou AC où il s’est singulièrement illustré. Repéré par l’actuel sélectionneur national, Lucas Alcaraz, il a littéralement explosé lors de la rencontre face au Togo comptant pour les éliminatoires pour la CAN 2019 au Cameroun.
    R.I.
     
     
     
     
     

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  • Les autorités ont acquis un système d'espionnage d'internet en Algérie

    Les autorités ont acquis un système d'espionnage d'internet en Algérie
    L’Algérie s’est payé un nouvel outil de cyber-surveillance de la toile auprès d’un groupe de défense britannique.
     

    Avec la police dans la rue, les limiers de la contre-subversion sur la toile, les autorités dorment sur leurs deux oreilles. Le joujou de technologie que s'est payé l'Algérie fait dans la pêche au chalut captant les données numériques à une échelle industrielle.

    Si l'on en croit, en effet, les révélations faites par BBC Arabic et le journal danois Dagbladet dans une enquête publiée hier, l'entreprise danoise ETI a doté l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, les monarchies du Golfe comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, le sultanat d’Oman, d'outils puissants qui auraient été utilisés "pour espionner des millions de personnes et contrecarrer tout signe de dissidence» grâce au logiciel de lbaptisé "Evident". Ce dernier "a permis aux gouvernements de surveiller en masse les communications de leurs citoyens".

    Ce n'est pas Big Brother, mais ça y ressemble fortement. Un ancien employé d'ETI, interrogé par la BBC, a révélé que "Evident" permet "d’intercepter tout trafic Internet", "localiser des personnes sur la base des données cellulaires" et "suivre les gens". Ce système d'espionnage et de "décryptage", dit-il, est "très avancé en matière de reconnaissance vocale".

    Il est vrai que la sécurité numérique et la lutte contre les cyber-menaces sont un enjeu stratégique pour le XXe siècle, mais cela dépend à quelle fin cette technologie de flicage à tout va est utilisée. En Afrique du Nord et dans les pouvoirs autoritaires, le contrôle du flux d’information sur la toile est devenue une préoccupation majeure pour le maintien des pouvoirs en place et le contrôle des activistes.

    Sofiane Ayache

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  • Si Kaddour Benghabrit ou le loyalisme à l’empire colonial

    Si Kaddour Benghabrit ou le loyalisme à l’empire colonial
    A l’époque d'Abdelhamid Ben Badis, l’islam de "l'oeuvre de la colonisation en Algérie" était celui des Habous et des Lieux saints du pèlerinage, une administration sous stricte contrôle des Affaires indigènes. Un islam qui reproduisait le canevas rétrograde de l’ex-administration ottomane, pour plus d’asservissement de la population algérienne.
     

    Lors du centenaire de l’occupation, des manifestations ont eu lieux sous le patronage du Gouverneur général, Pierre Bordes, qui décide d’élever "une grande et glorieuse famille indigène du Sud qui a donné, depuis trois quarts de siècle, tant de témoignages de son loyalisme à la France." (L’Afrique du Nord Illustrée, du 16 août 1930).

    Il s’agit du cheikh Si Bouaziz Bengana, élevé à la "dignité de Cheikh El-Arab". il sera de même pour le bachaga des tribus de la région de Larba, Si Djelloul Ben Lakhdar, qui aura la toison de "Khelifa" qui, rappelle-t-on, fût jadis "considérée à quelques grands chefs arabes, mais qui était tombée en désuétude depuis une cinquantaine d’années environ." (Idem, 16 août 1930).

    Les "Si" en question ont "bellement" bénéficié de récents témoignages de leurs progénitures. L’Histoire, elle, portera à la connaissance de leurs victimes les faits et actes des "seigneuries" de la collaboration toute azimut.

    Cette reconnaissance est appelée, en ce temps, celle des faits d’armes contre les insurrections paysannes de leurs propres frères de religion. Le tout, afin de contenir toute tentative d’éveil du sentiment d’appartenance nationale et non, à l’étroitesse nationaliste.

    Notabilité des chefferies "indigènes", ouverture de medersa et enfin, inauguration de la Mosquée de Paris et de son annexe l’Institut musulman dans la capitale de l’Empire colonial. Des édifices dans le sens d’une Académie de l’enseignement du rite islamique officiel. Une "Evêché de l’Islam de France et de Navarre", voilà en quoi les commis indigènes, s’attelaient à édifier.

    La Mosquée tout comme son annexe, sont gérés par la Société des Habous et des Lieux saints de l’Islam, anciennement Habous et Lieux de pèlerinages de l’Islam. Une congrégation qui fut, en 2014, au centre d’un scandale judiciaire, était un burnous administratif couvrant la notabilité de Si Kaddour Benghabrit (décédé à Paris, en 1954 et enterré dans la mosquée même). L’Echo d’Alger(23/6/1921) fait écho d’une réunion du Comité de l’Institut musulman de Paris, tenue le 22 juin, sous la présidence de M. Herriot, président de la République, de son vice-président M. Deville, conseiller municipal de Paris, de M. Lucien Hubert, sénateur, de Maurice Raynaud, député et ancien ministre et du directeur au ministère des A.E., M. Baumarchais. La présence de Benghabrit comptait tout juste, pour ses démarches faites auprès de la ville de Paris, afin d’acquérir une cession gratuite d’un terrain pour la construction d’une mosquée et de son institut. Il sera, d’ailleurs, désigné comme chargé des subventions et des souscriptions pour la réalisation des deux édifices, et qui au mois de juillet 1921, la somme a atteint 1 million de francs de l’époque.

    En mai 1942 s’est tenu à Alger le Congrès de la Société des Habous, sous les hospices du Gouverneur général vichyste, Yves-Charles Châtel, M. Benghabrit et dans une "belle improvisation, note le journal, remercie au nom de tous ces collègues, le gouverneur”, en lui étant reconnaissant de transmettre "notre fidélité et notre loyalisme au Chef de l’Etat français, Monsieur le Maréchal Pétain” (L’Echo d’Alger, 16/5/1942).

    Un remerciement qui s’adresse à celui qui écrasa, aux côtés de l’Espagne de Franco, la révolte du Rif et sa république antiféodale. Mais cette amabilité et l’accueil hors du commun de Benghabrit a été noté tout le long de son œuvre pour le renforcement et la consolidation des intérêts de l’Empire français en Algérie, tout comme au Maroc. Son nom apparait le 12/11/1925, sur le Journal Officiel de la République française (page 10880) et qui par décret signé en date du 6/10/1925, "M. Si Kaddour ben Ghabrit, chancelier hors cadre, a été nommé Consul de 3e classe et maintenu hors cadre".

    Le Consul de 3e classe est aussi l’interprète et chef du Protocole du Roi potiche du Maroc, Moulay Hafid, qu’il accompagne en France et en Belgique, après avoir joué un rôle des plus distingués dans le protectorat français sur le peuple marocain. Ce chef du protocole du Makhzen a été secondé par le précepteur des Princes (dont le jeune Mohammed V), Si Mohammed Mammeri, père de l’artiste peintre Azouaou Mammeri et cousin de Mouloud Mammeri.

    Devenant ami du commandant de la place militaire du Maroc, le sanguinaire général Lyautey, qui a fait ses preuves de criminel en Syrie et au Liban, Si Kaddour Benghabrit est auréolé de toutes les distinctions de l’Empire et de ses administrations politiques les plus diverses.

    Personnalité ambiguë et controversée, nous dit-on, dans un récent ouvrage1apparu sur lui, de même qu’un films’inspirant de l’ouvrage et défendant un "Islam de France dénué de tout fanatisme". Pas si simple, si nous rappelons cette petite notice informationnelle, datée du 8/9/1923 et parue sur le Le Progrès, journal d’Orléansville (Chlef), qui note que :

    "Par arrêté de M. le Gouverneur Général de l’Algérie, notre sympathique concitoyen, M. Benghabrit Abdelkader, Chevalier de la Légion d’Honneur, bacha-adel chef à Oued-Fodda, vient d’être nommé cadi à Saint-Denis-du Sig. M. Benghabrit qui appartient à une honorable famille tlemcénienne, est le fils de feu Si Hadj qui fut un instituteur de la première heure et un précieux collaborateur du regretté Décieux. Nous adressons au nouveau Cadi, ainsi qu’à son oncle Si Kaddour Benghabrit, ministre plénipotentiaire, et à ses nombreux amis, nos plus vives félicitations pour cet avancement bien mérité et lui souhaitons bonne chance dans sa nouvelle résidence." 

    Ambiguïtés et controverses pour celui qui le 5/11/1940, présidait aux destinés du Congrès du Habous et Lieux saints de l’Islam et recevait l’appui et les bénédictions du général Weygand, le bourreau d’Alep et qui a été tourné en dérision par Jean Genet dans sa pièce Les Paravents (1961). A la clôture des travaux, le panel des notables français du gouvernement vichyste d’Alger et leurs paires indigènes, prirent le thé de l’amitié supra-coloniale en compagnie de dignitaires marocains, tunisiens et le cheikh El Arab Bengana, le bachaga Benaffane et le muphti d’Alger.

    Mais lorsque l’on déjeune avec un ministre des Affaires étrangères, tel le républicain-socialiste et l’anticlérical, Aristide Briand, on ne peut que faire le jeu du missionnaire de toutes les bonnes volontés et d’asseoir une Afrique du Nord totalement francisée.

    La période 1940-1942 est des plus représentatives dans le parcours de K. Benghabrit et de son fidèle Bengana. Il y a bien d’autres noms, mais lorsque l’on laisse les musulmans d’Algérie se décomposer dans la misère et la famine pour se faire dorloter dans les rendez-vous de l’élégance dans les thermes de Vichy, capitale de la collaboration française avec le nazisme. Il n’y a plus de controverses à relever, mais bien une adhésion consciente avec la bourgeoisie fasciste.

    Dans le cadre d’une amitié et d’entraide franco-musulmane, sous la présidence du Ministre de la Défense nationale, M. Daladier et sous la présidence effective du général d’armée J. Buhrer, chef d’état-major général des colonies

    "Si Kaddour Ben-Ghabrit, directeur de l’Institut Musulman, entouré d’un Comité de dames patronnesses, a fondé l’œuvre dite du "Thé à la Menthe", qui remplira, pour les soldats Nord-Africain, un rôle analogue à celui de l’œuvre du "Vin Chaud" pour les soldats français." (Correspondance d’Orient, mai 1940).

    Ledit comité, organisera le 30 avril 1940, au Théâtre de l’Odéon (Paris) une soirée consacrée à l’art théâtral et la chorégraphie orientale. M. Benghabrit présenta même une comédie en un acte, qu’il rédigea lui-même d’après un récit du poète arabe Abou Naouas. Le reste de la soirée était consacrée à une présentation de danses populaires et stylisées de la danseuse kurde Leila Bederkhan et son ballet. Le produit de cette fête et les dons sera consacré entièrement à la distribution de thé à la menthe et de cadeaux aux soldats musulmans du front. Et c’est ce qu’ils attendaient de plus, de la part de la chefferie musulmane !

    C’est dans une longue tradition de solidarité évènementielle, qui se poursuit de nos jours avec des "associations" qui disent sur leurs comptes et finances, que le 30 mars 1942, la Préfecture d’Alger et en étroite collaboration avec le cadi Chanderli, annonce qu’à l’occasion du Mouloud, des couscous seront offerts "aux musulmans miséreux" dans les mosquées de Sidi Abderrahmane, Sidi M’Hamed Cherif et Sidi M’Hamed (Belcourt), cela en dehors du couscous pour miséreux, qui a lieu tous les vendredis à la mosquée de Sidi Abderrahmane. (L’Echo d’Alger, 26/3/1942).

    L’Histoire ne pardonnera jamais plus ceux qui étaient agents du Quai d’Orsay en 1892, ceux qui tenaient le bâton par le milieu et ceux qui ont traité où sous-traité avec la colonisation génocidaire. Au même instant qu’ils rendaient leurs hommages, de féodaux et de suppôts du capital exploiteur. Rappelons-le, le 22 mars 1942, le Tribunal militaire d’Alger condamnait 06 militants et dirigeants du Parti Communiste Algérien, algériens et européens, à la peine de mort, dont l’enseignante Lisette Vincent (1919-1999), qui a toujours vécu avec humilité et honneur. De même pour leurs 35 compagnons, condamnés pour des travaux forcés à perpétuité, à temps et à la prison, dont Maurice Laban, Alidine Débabèche et Omar Moulesoui, de même pour ces militants d’origine européenne qui militaient pour une Algérie libre et démocratique.

    M.K. Assouane

    Université d’Alger-2

    Notes

    1. Hamza Ben Driss Othmani, Kaddour Benghabrit : Un Maghrébin hors du commun, Marsam éditions, 2011, 288p.
    2. Les hommes libres, film d’Ismael Ferroukhi,(Maroc-France), 2011.
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