• Christoph Luxenberg: la version originale du Coran n’a jamais été en arabe

    Berlin (Amazigh 24)- Les panarabistes qui sacralisent la langue arabe et veulent arabiser la planète ont inventé une histoire à dormir debout: Allah est un arabe, il parle arabe et la langue officielle du paradis serait la langue arabe.

    Cette invention saoudienne ne tient pas debout devant la science. Plusieurs archéologues et linguistes spécialistes des langues et dialectes du moyen orient confirment le contraire. En effet, le linguiste allemand Christoph Luxenberg  a démontré que le Coran, écrit par Zaid, le scripte du prophète Mohamed était écrit en grande partie en araméen, langue de jésus et c’est Othman Bnou Affan qui, 20 ans, après la mort du Prophète qui a arabisé le livre sacré des musulmans.

    « La version originale trouvée dans les manuscrits de Uthman du Coran, appelée le rasm (i.e. l’orthographe canonique), ne contient aucun signe diacritique, ces points utilisés en arabe classique afin de désambigüer les consonnes et marquer les voyelles. Les points diacritiques ont commencé à apparaître en arabe au tournant du viiie siècle sur l’ordre de Al-Hajjaj ben Yousef, gouverneur de l’Irak (694-714). » confirme Christoph Luxenberg
    Luxenberg remarque que le Coran présente souvent une langue très ambiguë et même parfois inexplicable. Il affirme que même des savants musulmans trouvent que certains passages sont difficiles à saisir et ont rédigé de nombreux commentaires dans le but d’expliquer ces passages difficiles. Néanmoins, le présupposé était de toujours maintenir l’idée que chaque passage difficile était à la fois vrai et plein de sens et qu’il pouvait être déchiffré avec les instruments traditionnels de la science islamique.
    Luxenberg reproche au monde académique occidental travaillant sur le Coran, d’avoir une approche timide et servile du texte, trop souvent adossée à des travaux de musulmans plus exégètes qu’objectifs et de ce fait, souvent biaisée.

    Luxenberg affirme que les savants devraient recommencer leurs études à nouveaux frais, en ignorant les vieux commentaires islamiques et en utilisant seulement des méthodes linguistiques et historiques récentes. Autrement dit, sa méthode consiste à expliquer les passages obscurs du Coran sans faire confiance aux commentateurs, grammairiens et lexicographes. Son argument est que Mahomet prêchait des concepts qui étaient nouveaux pour ses auditeurs arabes ; ces concepts, Mahomet les aurait lui-même trouvés au cours de conversations avec des juifs  et chrétiens du moyen orient. Ainsi, si un mot (ou une phrase) du Coran semble inintelligible en arabe, ou ne saurait avoir de sens qu’après des conjectures tirées par les cheveux, ce mot (ou cette phrase) pourrait faire sens – dit Luxenberg – en regardant du côté de l’araméen,  du syriaque, du kurde .. et d’amazigh .
    Le commentaire islamique traditionnel se limite généralement à une lexicologie ; Luxenberg propose d’étendre cette recherche à d’autres langues, qui peuvent être consultées.

    Ha N Ba

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  • Par DDK | 29/01/17

    Poursuivi par Nordine Aït Hamouda pour diffamation

    Le maire d’Iferhounène condamné à 6 mois de prison ferme


     
     

    Le président de l’APC d’Iferhounène vient d’être condamné à 6 mois de prison ferme pour diffamation à l’encontre de l’ex-député RCD et vice-président de l’APN, M. Nordine Aït Hamouda, et atteinte à un symbole de la révolution en l’occurrence le colonel Amirouche.

    Cette condamnation fait suite à un dépôt de plainte effectué par M. Aït Hamouda pour diffamation, suite à la diffusion par le P/APC d’Iferhounène sur son compte facebook d’une vidéo représentant le fils du colonel Amirouche et véhiculant des images du valeureux colonel.

    Nordine Aït Hamouda déclare au sujet de cette affaire qu’elle «relève désormais des compétences du procureur de la République» et qu’en ce qui le concerne, il n’est que «partie civile».

                                                                                                                                        C. A.

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  • https://www.facebook.com/TAMAZGHA2965/videos/768569419961739/

    Gana Mammeri En somme,c'est être contre la liberté?En effet la première fois que cet étendard apparait c'était lors du soulèvement de 1871 où dans "Campagne en Kabylie,Récit d'un chasseur d'Afrique,par Erkmann Chatrian page 17 en parle:Tout à coup nous vîmes déboucher...une colonne serrée de Kabyles,le grand étendard jaune et vert déployé..."Je me souviens à Tafira aux Iles Canaries le Congrès Mondiale Amazigh,avait modifié en ajoutant du bleu et un "Z". A l'époque,,les combattants jugés au tribunal de Constantine (272?)ont été envoyés au bagne de Nouvelle Calédonie où on leur donnait la soupe dans leurs sabots en bois,:Keldun et étaient attachés à la barre de la justice à l'Ile du Pin!En somme Louise Michel "communarde" de Paris,qui aussi était au bagne,avait lutté en organisant des grèves,pour que ces "indigènes",envoyés au bagne pour avoir lutté pour la liberté soient soumis au même régime ,c'est à dire libres,une fois le bagne dissous en 1905 je crois,car ils n'avaient pas le droit de quitter la Nouvelle Calédonie!Une honte que ce mépris de notre histoire

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  • FFS La purge continue

    Le maire de Boghni «radié et exclu»

     

    En parallèle à la quiétude et à la sérénité qu’affiche la direction du FFS face au bruit qui entoure la vie du parti à la veille des échéances électorales, les choses sont visiblement tout autre, combien même, jusque-là, la situation avait l’air d’être globalement maîtrisée.

    N’empêche que bien des événements confirment qu’un malaise couve toujours à l’intérieur et rien ne dit que l’épisode Halet est bel et bien totalement dépassé. Et face à une telle situation, la direction semble avoir opté à tempérer dans sa manière de faire, tout en gardant le cap de la purge à toute voix qui contredit l’ordre établi. En témoigne cette nouvelle radiation d’un autre cadre du parti qui a été annoncée de manière indirecte par la section de Boghni. En effet, à défaut de la commission de discipline qui a prononcé la sentence contre le maire de Boghni (puisque c’est de lui qu’il s’agit), c’est la section locale qui, à travers une déclaration datée du 20 janvier (soit avant-hier), dit sa «satisfaction et son soulagement de la décision de radiation et d’exclusion prononcée par les hautes instances du parti à l’encontre de M. Belhadj Ahmed, président de l’APC de Boghni». Le document ajoute que «cette sanction que la section considère juste et méritée, fait suite à la gestion catastrophique de l’APC, à l’indiscipline partisane et aux écarts de conduite intolérables et inacceptables de cet élu». Aussi, «la section FFS de Boghni tient à présenter toutes ses excuses à la population pour le mauvais choix de cet élu (…)», ajoute la déclaration. Cela dit, et à en croire des voix avisées de ce qui se trame à l’intérieur du parti, cette décision d’exclure le militant et maire Belhadj a été prise il y a de cela plusieurs jours. Et la raison principale invoquée serait liée à «sa participation non-autorisée par la direction du parti à une rencontre avec le chef de gouvernement, Abdelmalek Sellal». À signaler, par ailleurs, que nous avons tenté, à plusieurs reprises, de joindre le concerné tout au long de la journée d’hier, mais son téléphone est resté muet. Doit-on rappeler, enfin, que cette radiation n’est pas la seule à avoir été prononcée au sein du parti ces dernières semaines. La plus médiatisée fut bien évidement celle de Rachid Halet, membre du présidium. Avant lui, le parti avait également prononcé le gel des activités du sénateur Moussa Tamadartaza.

    Hocine Moula.

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  • Souvenirs de la bataille d'Ath Yahia Moussa

    Souvenirs de la bataille d'Ath Yahia Moussa
     

    La bataille d'Aït Yahia Moussa qui a eu lieu le 6 janvier 1959, est l'une des pages glorieuses de la Guerre de libération nationale, ont témoigné jeudi au musée régionale du moudjahid de Tizi-Ouzou d'anciens moudjahidine.

     

    S'exprimant à l'occasion d'une rencontre de commémoration du 58ème anniversaire de cette bataille, Abdellah Dellys, Sana Ramdane, Challal Med Saïd, Chettabi Hocine et Naili Ali, se rappellent des atrocités commises ces jours-là à Ait Yahia Moussa par l'armée coloniale, mais aussi de la bravoure de leurs frères de combat.

    En ce début de l'année 1959, le 5 janvier, Ait Yahia Moussa (30 km au sud de Tizi-Ouzou) qui faisait partie de la zone IV de l’ex-wilaya III historique, se préparait à abriter une importante réunion de coordination qui devait regrouper, au domicile de Krim Belkacem, des responsables de l’ALN dont les colonels Amirouche (wilaya III), M’hamed Bougara (wilaya IV) et Si El Houes (wilaya VI), se rappellent-ils.

    "Ayant eu vent de la tenue de cette réunion, l’ennemi a mis au point une opération pour capturer les responsable de l’ALN, en mettant en branle une machine de guerre infernale composée de plusieurs milliers de soldats armés jusqu’aux dents et appuyés par l’artillerie et l’aviation", se remémorent ces témoins qui gardent ancrés dans leur mémoire, selon leurs témoignages, l’horreur de cette bataille apocalyptique, mais aussi le courage des moudjahidine nourri par leur foi inébranlable en la justesse de leur cause, celle de la libération de l’Algérie du joug colonial.

    L’arrivée des troupes françaises a été signalée par les sentinelles de l’ALN présentes sur les crêtes entourant Ait Yahia Moussa, dans l’après-midi du 5 janvier 1959. Des rapports sur un important mouvement de soldats de l’armée coloniale vers Ait Yahia Moussa, ont été transmis à l’ALN.

    Des hélicoptères "Bananes" ont été utilisés pour acheminer sur les crêtes, à l’instar d’Iallalen, des éléments de reconnaissance qui, une fois ayant repéré les maquisards, se repliaient pour laisser place aux bombardements par l’artillerie à partir des camps de Tazrout, Timzrit et Cantina, et à l’aviation.

    Chettabi Hocine, ancien Chef de front, blessé au napalm lors de cette bataille, se rappelle que son chef militaire le lieutenant Mohand Oulhadj de Tafoughalt (zone IV), qui a constaté que les troupes françaises commençaient à reculer pour laisser place à l’artillerie et à l’aviation, avait donné l’ordre à sa Compagnie d’engager un combat au corps. "Il nous a dit de suivre les soldats français et de les harceler afin de les pousser à engager le combat pour éviter l’artillerie et l’aviation", se souvient-il.

    "Vers 15H00, nous avons tué un chef de bataillon. Celui-ci avait sur lui un poste émetteur pour communiquer avec les dirigeants de l’opération" témoigne-t-il. "Lorsque la transmission entre ce chef de bataillon et ses chefs a cessé, l’ennemi a paniqué en pensant que nous avons maîtrisé tout le bataillon, ils ont recourus à l’utilisation du napalm", a-t-il ajouté, ému par les images horribles restées gravées dans sa mémoire des victimes brûlées par le napalm.

    "Ce chef de bataillon français n’est autre que le sinistre Graziani, capitaine des paras tué par Rekam El Hocine, dans un corps à corps. Suite à quoi les bombardements et les tirs à l’artillerie s’intensifièrent aveuglément, au point où l’ennemi prit pour cibles ses propres éléments qu’il ne distinguait plus des moudjahidine", évoque Chettabi Hocine qui a vu plusieurs soldats brûlés au napalm.

    Il se rappelle de l’aspirant Moh Ouamer blessé au napalm qui a demandé à ses compagnons de le laisser mourir. "Il nous a dit laissez-moi mourir mais poursuivez le combat. La mort d’aujourd’hui est la vie de demain".

    "L’avantage numérique et le suréquipement de l’ennemi ne suffisaient pas devant le courage et la détermination des moudjahidine qui étaient beaucoup moins nombreux", a-t-il ajouté, soutenu par d'autres témoins présents.

    Rabah Bendif, qui a pris part à cette bataille, appuya ce témoignage en soulignant que la Campanie de la région II "était très bien entraînée par Hamraoui Akli, dit Chemchem, un adjudant de l’armée française qui avait fait l’Indochine et qui avait un très grand courage et ne craignait pas le combat au corps à corps".

    Lors de la cérémonie d’inhumation des chouhada tombés aux champs d’honneur lors de cette bataille, le colonel Amirouche, avait déclaré, que "c’est le sang de ces chouhada qui arrachera l’indépendance de l’Algérie" et, d’ajouter : "malgré les lourdes pertes humaines que nous avons subies, nous sommes, encore une fois, sortis victorieux, car aujourd’hui avec des milliers de soldats munis d’armes sophistiquées, d’avions et de pièces d’artillerie, l’ennemi n’a pas pu maîtriser la situation", a ajouté Sana Ramdane.

    APS

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  • Célébrations officielles de Yennayer : tout pour contrer le MAK !

    Le MAK draine d'importantes foules en Kabylie.
      Le MAK draine d'importantes foules en Kabylie.
     
    Tout le monde veut prendre sa place. Le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) fait trembler le pouvoir et infléchir jusqu’à ses positions historiques les plus rigides.
     

    Il aura fallu un combat pacifique d’une quinzaine d’années, ferme et inflexible, et des revendications extrêmes, pour que le pouvoir daigne enfin entendre certaines doléances identitaires, datant de plus de 50 ans. Yennayer fêté officiellement en Algérie, par un régime vieillissant, plus proche de la gériatrie que du renouveau, est un événement en soi. Mais n’est-il pas déjà trop tard pour essayer de bien faire ?

    À moins que ça ne soit une autre ruse. Sait-on jamais !

    Le refus maladif de reconnaître la composante amazighe du peuple algérien a fini par ancrer, chez la population de Kabylie, le sentiment de rejet et de mépris qu’a cultivé le pouvoir depuis l’indépendance. Un sentiment qui s’est raffermi, à cause des multiples campagnes répressives, menées par les appareils de sécurité de l’Etat, dans les régions kabyles.

    Le contentieux remonte à l'aube de l'indépendance. Persécution des militants de la cause berbère, manipulation de la rue algérienne, Mensonges, assassinat de jeunes manifestants désarmés (126 mort pendant le printemps noir en 2001/2002), emprisonnement d’intellectuels, crimes politiques ciblés, le pouvoir algérien a usé, cinquante années durant, de stratagèmes infectes, pour étouffer la voix bourdonnante d’une éternelle révolte.

    Le MAK, les prémisses d’une naissance voulue

    Une marche historique des Kabyles avait même été organisée le 14 juin 2001, par des centaines de militants de la cause amazighe. Le Mouvement citoyen, Arouchs) (*) avait appelé à marcher pacifiquement sur la présidence, dans le but de remettre la plateforme d'el Kseur et enfin desserrer l’étau policier imposé à l’époque à toute une région. Ce à quoi, le pouvoir en place, avait répondu par une campagne de désinformations abjecte qui avait appelé les Algérois à défendre leur ville contre… l’envahisseur Kabyle ! Les manifestants pacifiques kabyles se souviendront longtemps de ces voyous avec armes blanches montés remontés à bloc par les discours du pouvoir et ses relais contre les Kabyles !

    Résultat, des dizaines de morts et des centaines de blessés pris dans un véritable traquenard, orchestré par les éléments en civil de la sécurité militaire de l’époque. Que pouvons-nous attendre après cela, d’un peuple spolié de son identité, meurtri dans sa chair, humilié par ses semblables et stigmatisé par une autorité dictatoriale et illégitime ?

    Le MAK est né, comme une réponse collective des consciences désabusées à une grande injustice. Devant le mépris du pouvoir, il ne pouvait que naître. Tous les ingrédients étaient réunis pour. Le bouillon primitif, comportait, à la base, tous les éléments nécessaires pour former ses organes. La mutation était prévisible et les revendications séparatistes aussi. Il n’y a que le pouvoir qui a été pris de cours, en tout cas, qui essaie de le faire croire.

    Provoquer l’embrasement pour jouer aux pompiers

    Il aura fallu des revendications extrêmes, pour que les "zaims" détendent le "cheveu de Mouaouia", qu’ils chérissent tant, et qu’ils lâchent un peu du lest. Reconnaissance de la langue amazighe comme langue nationale, puis officielle, sa constitutionnalisation, son enseignement parcimonieux. Toutes des "concessions" l'ont été au prix de mille sacrifices et combats. Que l'on sache, elles n’ont, en rien, ébranlé l’existence du pays, bien au contraire. Le pouvoir aura attendu d’avoir le feu au cul, pour sortir citernes et boyaux.

    Pourtant, l’ensemble des Algériens se reconnaissent dans les revendications amazighes, tous fêtent naturellement Yennayer comme un héritage ancestrale, parlent des dialectes truffés de mots berbères, habitent des villes qui sentent la berbérité jusqu’aux toponymies. Tous réclament la vérité sur leurs origines, leur histoire, leur face d’identité cachée, son côté obscurcie.

    Peut-on encore sauver l’unité nationale ?

    Si l’on veut réellement "désamorcer" la crise identitaire en Kabylie, il faudra nécessairement s’asseoir autour d’une table, discuter de tout, avec tous et en toute honnêteté. Diaboliser le mouvement du MAK, le dénigrer ou minimiser son influence n’est assurément pas une attitude responsable. Ce mouvement est populaire, pacifique et a des revendications qui peuvent être sujettes à négociation. Rejetez-le, et vous aurez peut-être, un mouvement encore plus radical dans quelques années, avec qui, ni négociations, ni compromis ne seront possibles ! La sagesse doit donc prendre le dessus sur les surenchères et autres magouilles sans lendemains.

    Le signe d’apaisement voulu par le pouvoir algérien, en organisant les festivités du jour de l’an Amazigh, ne doit pas être un jeu politique perfide, dont l’unique but est de "dépouiller" le MAK, de ses revendications identitaires. Ni de noyer le "poisson" identitaire ! Il faut surtout que les autorités envoient des signes concrets d’ouverture démocratique de grande envergure, dans lesquelles tous les mouvements pacifiques, quels qu’ils soient, puissent s’exprimer en toute liberté. Il est temps de se réapproprier le bon sens et l'intérêt national. Le système tel qu'il est voulu et entretenu par une clientèle intéressée a atteint ses limites cliniques. Aussi, il urge qu'une transition vers un modèle politique, démocratique et pluriel, se fasse pacifiquement entre la génération des "tab Jnanhoum" et la jeune génération algérienne.

    L'intérêt de l'Algérie de demain y va de la responsabilité des hommes au pouvoir aujourd'hui. C’est uniquement par cette voie que l’Algérie, en tant que nation, traversera le temps et les hommes. Autrement, c’est l’inéluctable perdition qui l’attendra au tournant d’une transition ratée.

    Habib Khalil

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  • Mohamed Boukhobza le Skikdi de Cayenne

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    « -C’est vous qui avez fait ça ?, demandait, en 1937, l’ambassadeur nazi Abetz en arrêt devant Guernica. 
    Non, c’est vous, répliqua Picasso »
    (Par Hamid Tahri).
     
    A travers son discours bien agencé, son esprit de répartie, ses blagues alignées sur un ton grave, dans un arabe classique parfait, on a déjà un aperçu sur le parcours rempli et le caractère bien trempé de ce nonagénaire, à la mémoire fertile et l’esprit vif. Ahmed est bien ce mélange de culture et de militance. On s’interroge alors sérieusement sur les motivations qui l’ont amené à se jeter dans la gueule du loup, à commettre l’irréparable en s’impliquant dans une affaire rocambolesque qui a frisé le ridicule. C’est pourquoi Ahmed incarne aussi le mystère en faisant passer sur son visage l’étrangeté de l’existence humaine, sa grandeur et sa décadence. « Il fut un militant modèle, un maquisard qui a gagné ses galons dans les djebels. Un homme de terrain, défendant bec et ongles ses convictions, même si cela a dû lui coûter de perdre beaucoup d’amis et de s’attirer l’animosité de certains de ses supérieurs. Il est comme ça têtu, dur comme les rocs qui peuplent le pays qui l’a vu naître », témoigne un de ses vieux amis. Puis après, bien après avoir accompli son devoir sacré, Ahmed s’est embourbé dans une cause perdue d’avance en faisant partie du réseau de l’affaire dite Cap Sigli.
    A l’évocation de ce burlesque épisode, Ahmed en rit, de ce rire profond qui tente d’exorciser les démons d’une supercherie dont il mesure aujourd’hui l’insignifiance. « Une énorme tromperie », reconnaît-il. Avant d’en parler et d’intervenir avec énergie sur cette péripétie qui a forcément marqué sa vie, Ahmed nous sort son répertoire fourni en exhibant de vieilles coupures de journaux et des écrits signés de sa main parus dans la presse ou encore des témoignages de certaines figures de la révolution qu’il s’honore d’avoir côtoyées au maquis. Ahmed est né le 9 avril 1920 à Ouled Sidi Brahim au cœur des Bibans. Il a fréquenté la zaouïa du cheikh Sidi Abderahmane El Illouli aux côtés de ses condisciples du village, tels Hadj Ali et Larbi Saâdouni, Cherif Benmira, Tachtache Salem, Dilmi Mohamed Ouahmed et d’autres élèves venus d’ailleurs, comme Ferhaoui Lakhal, Kseur Athmane et Hamza, Mohamed Salah Seddik, Tayeb Sediki…
    Responsable très jeune
    La Seconde Guerre mondiale a mis fin à ses études. Son père, Mohamed Benahmed, dont il était proche, décède, lui léguant la responsabilité de veiller sur toute la famille. On est en 1942 et les alliés débarquent en Algérie. Ahmed, qui aimait la culture livresque, s’était doté d’un bagage intellectuel appréciable. En 1944, Ahmed intègre la section de l’éducation et de l’enseignement des oulémas, dont il devient le secrétaire général au niveau local. Il est également secrétaire des Amis du Manifeste pour les libertés. En 1946, il participe, au cinéma Majestic d’Alger, au congrès des oulémas. Durant la même année, il enseigne à la medersa d’Ighil Ali et de Sidi Brahim. En 1948, il est désigné au même poste à Theniet Ennasr. En 1952, il est muté à Aït El Bachir à Michelet. Parallèlement à sa fonction d’enseignant, Ahmed fait de la politique dès 1946 au PPA. A Sidi Brahim, il est chef de section du MTLD. Lorsque la crise dite berbériste éclate « la surprise était grande, on ne s’y attendait pas. Elle était de nature à nous diviser beaucoup plus qu’à nous unir. Elle a causé une profonde fracture. Avec cheikh Rabie Bouchama, délégué des oulémas à Paris, j’ai tenté, tout en restant neutre, de mobiliser les énergies en vue d’un apaisement. Il faut dire qu’au sein même de l’Association des oulémas, des voix contestataires se faisaient jour. Je citerai le cas de cheikh Bachir El Ibrahimi, dont les positions étaient controversées vis-à-vis de l’administration française. Notre philosophie consistait à travailler avec la base dans le sens horizontal. On n’était pas obnubilé par le pouvoir. On disait à l’époque, celui qui vise trop le haut perd sa chechia », observe-t-il avec un ton moqueur. Des dissensions au sein du parti, Ahmed « les sentait venir suite au comportement dictatorial de Messali. La nécessité de passer à une autre étape était réclamée, tout comme une troisième voie, mue par l’action qui ferait fi des luttes politiciennes et des querelles stériles ». A Theniet El Khemis, où il est commerçant, Ahmed est contacté par Amirouche pour lancer et propager les mots d’ordre de la révolution dès le début de l’année 1955. Ahmed active à Bordj Bou Arréridj et sa région. Plusieurs missions lui sont confiées et il accède au grade de sergent chef en étant commissaire politique à Theniet El Khemis. Au congrès de la Soummam en 1956, dont il prend une part active dans l’organisation, il est promu aspirant. En octobre 1956, toute la section locale de Theniet est transférée à Melouza. « Ce village a été bombardé par l’armée française, il y a eu de nombreuses victimes innocentes. Contrairement à ce qui s’est dit, ce n’était pas le fief des messalistes. Les contre-révolutionnaires, supplétifs de l’ennemi, étaient à Beni Ilmène qu’on a d’ailleurs nettoyé, car ils présentaient un danger certain pour la révolution. C’était eux ou nous. J’ai le souvenir que c’est Abdelkader El Bariki et le capitaine Arab qui avaient dirigé cette opération. » En 1957, Ahmed est sous-lieutenant à Tamelaht (Bouira). En février 1958, il est muté à la Wilaya III comme membre représentant les awqafs, l’enseignement et l’éducation civique. Peu avant le recouvrement de l’indépendance, Ahmed est nommé lieutenant officier politique à la zone 4 de la Wilaya III, précisément à Bordj Ménaïel. En octobre 1962, il est élu coordinateur du FLN dans la daïra de Bordj Bou Arréridj, fonction qu’il occupera jusqu’à septembre 1964, où il démissionne après un différend avec Ben Bella « qui agissait comme un gangster avec sa milice et faisait ce qu’il voulait. » Avec Aït Ahmed et la fameuse crise du FFS, les relations étaient bonnes au départ pour s’envenimer ensuite. « Car Aït Ahmed montrait déjà ses convoitises de leadership en voulant supplanter Krim et Oulhadj. Cela, je ne l’ai pas accepté. »
    Contre le zaïmisme
    Ahmed a connu Boumediène lors du congrès des moudjahidine de 1965. « Avec Si Sadek Ferani de Sidi Aïch, Si Larbi Lahcène et moi-même, représentants de la Wilaya III, on a conversé longuement avec lui ! Il avait toujours des appréhensions quant au rôle de la Kabylie… » Mais Ahmed quittera définitivement la politique pour se consacrer à sa première vocation : la théologie et les lettres. Il se mettra à écrire et officiellement il est inspecteur régional des affaires religieuses à Tizi Ouzou (1965), à Alger (1968) à Béchar pour 3 ans jusqu’en 1973, après une mutation, sanction décidée par le défunt Mouloud Kacem, suite à un différend entre les deux hommes, issus presque du même patelin et qui se connaissaient et s’appréciaient parfaitement. Ahmed exercera à Mostaganem en (1974) et Béjaïa (1976). Et en 1978, Ahmed, qui formulait une brochette de griefs à l’encontre du pouvoir, est attiré pour participer à une opération de récupération d’armes au large de Cap Sigli.
    Un scénario à la dalton
    Une grosse couleuvre ? Ne dit-on pas qui avale trop de couleuvres finit toujours par cracher du venin. Cap Sigli ? Cette petite bourgade entre Azzefoune et Béjaïa a été le théâtre le 12 décembre 1978 d’une opération de largage par un avion cargo militaire, un C130, d’un lot d’armes, destinées à un groupe d’opposants. Quels étaient les commanditaires et leurs motivations politiques ? A une période où Boumediène agonisait et où la crise avec le Maroc enflait. « Mohamed Sadek Benyahia, ancien officier de l’ALN, cerveau de l’opération, m’avait chargé de réunir des hommes pour réceptionner l’armement à Cap Sigli. Ce Benyahia, je l’avais connu en tant qu’adjudant lorsqu’il a été arrêté par le FLN en 1960. Je l’avais sauvé, car il était impliqué dans le complot de la Bleuite. Il y avait beaucoup de zones d’ombres. Ferhat Abbas, qui était avec son médecin, le Dr Benbouali et un de ses proches Hakimi, auquel nous avons rendu visite à Kouba peu avant l’opération, était au courant et avait donné son aval. Un des membres du réseau, parent par alliance de Kaïd Ahmed, faisait en fait partie des services tout comme Benyahia. L’armement venait soi-disant du Maroc, alors que la suite des événements allait révéler que l’avion avait décollé de… Béjaïa ! C’était une énorme supercherie. Une opération fabriquée de toutes pièces. Sans que je le sache, j’ai été roulé et entraîné dans une drôle de galère. Une manipulation sordide. Benyahia m’avait trahi. » Un scénario digne des moments les plus risibles des déboires de la famille Dalton. Les conjurés ont été facilement arrêtés. « Moi, j’ai écopé de 7 ans. En prison, Benyahia avait toutes les faveurs. Le couffin toujours rempli se permettant même des libertés, ce qui n’était pas mon cas. Je suis sorti en avril 1984. On m’a confisqué ma 404 familiale que je n’ai plus revue, alors que l’arme, qui me servait au maquis et dont la valeur pour moi est inestimable, ne m’a jamais été restituée ! J’étais le seul à avoir perdu tous mes droits. » Pour confirmer ses dires, Ahmed appelle à la rescousse sa mémoire mais aussi sa documentation qu’il consulte pêle-mêle. Dans sa « quête », des écrits de la presse consacrés à « l’affaire », mais aussi ses propres réflexions consignées comme cette mise au point adressée à Ali Kafi. « Kafi a dit des contre-vérités dans ses mémoires, à propos de la ‘’Bleuite’’ en mettant en cause le colonel Amirouche qui serait à l’origine de la mort de centaines d’intellectuels engagés dans la révolution. Les circonstances ont voulu que je sois responsable à différents niveaux dans la région et membre du conseil de la Wilaya III de mars 1958 à 1962. J’ai vécu cette ‘’psychose’’ au même titre que mes camarades ‘’lettrés’’ comme le Dr Ahmed Benabid, Tayeb Sediki, Youcef Benabid, Hamimi, Firani, Mokrane Aït Mehdi, Abdelhafid Amokrane et bien d’autres. Ce que tente de faire admettre Ali Kafi n’est que pure affabulation. Je me demande pourquoi il veut salir la mémoire des chouhada, notamment Amirouche et Abane ?
    PARCOURS
    Né le 9 avril 1920 à Sidi Brahim (Bibans), Ahmed a appris à lire et à écrire à la mosquée du village. Il a appris le Coran très jeune. Il a poursuivi ses études à la zaouïa du cheikh Abderahamne El Illouli sous la direction de Mohamed Arezki Cherfaoui El Falaki El Azhari et le cheikh El Kadi Bencheikh. Il occupe la fonction de secrétaire à l’éducation en 1944 puis adhère à l’AML. Enseignant, membre du MTLD, militant du FLN et officier de l’ALN dès 1955 dans la région puis à la Wilaya III (1958-1962). Coordinateur de daïra (1962/1964). Enseignant à Bouzaréah (1964/1965). Rejoint le ministère des Affaires religieuses (1965/1978). Il est impliqué directement dans l’affaire de Cap Sigli en décembre 1978. Arrêté à cette date, il ne sortira de prison qu’en 1984. A son actif, plusieurs témoignages et contributions parus dans la presse. Ahmed est père de 6 enfants.
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  • Exclusif: La face cachée de Lakhdar Brahimi

    brahimi1.jpgMokdad KARAOUI pour « Algérie Politique »

    Vous ne connaissez qu’une des nombreuses facettes de notre Lakhdar Brahimi national. Ancien ambassadeur d’Algérie à Londres, ancien conseiller du président Chadli Bendjedid, ancien conciliateur des Libanais, ancien haut diplomate au Zaïre, ancien ministre des Affaires Etrangères, ancien haut fonctionnaire à la Ligue arabe, ancien envoyé spécial de Kofi Anane à Bagdad, proche de la famille Bush et de CNN où il plaça sa fille comme correspondante en Jordanie…. Permettez-moi de vous donner une autre facette de cet homme au fabuleux destin.

    Ce natif de Birghbalou dans la wilaya de Bouira, est de père Caïd, et dont la mère était aussi d’une famille des Caïds. Ces deux familles ont fait saigner à blanc, en toute impunité, la population de Birghbalou, Ain Bessem, Battam et Sedraya, régions où s’étendent encore aujourd’hui leurs biens terriens spoliés aux pauvres fellahs au temps de l’Algérie française. Féodaux jusqu’au bout de leurs burnous rouges, fidèles et loyaux à la France coloniale, ils ont exproprié des dizaines de familles de leurs terres avant de les transformer en Khammassine (1)

     

     Des études en France payées par la sueur de leur khamassine et la générosité de la France. De retour dans l’Algérie indépendante, en 1964, sur le conseil de la France, la nomenklatura algérienne d’alors, propulse Lakhdar au poste d’ambassadeur d’Algérie en Angleterre et son frère Miloud, avocat aux barreaux d’Alger.

    Lakhdar, diplomate ou hypocrite, opportuniste ou fin calculateur, a toujours su arracher les bons postes aux bons moments. Il faut dire que sa famille avait clairement choisi son camp, dès l’invasion de l’Algérie par la France.

    En bon père de famille, Monsieur Brahimi, a réussi à placer ses trois enfants dans les meilleures universités de Londres et de Paris. Les trois enfants n’ont jamais étudié en Algérie, pourtant, ils ont bénéficié de bourses d’Etat de plusieurs dizaines de milliers de francs français. Durant toutes leurs études, le franc coulant à flot, ils ont en profiter pour s’offrir chacun son propre appartement à Paris et à Londres.

    L’ancien envoyé spécial à Bagdad et ami des Bush, marie récemment sa fille Rym au frère du Roi Abdallah de Jordanie. Il place son fils ainé Salah dans une énorme société américaine de consulting pour blanchir l’argent du sérail en la faisant gagner des contrats juteux avec les sociétés algériennes du secteur public. Son fils cadet Salem, est propulsé à la tête d’une grande société de production audiovisuelle qui se taille la part du lion à l’ENTV pour produire des films et documentaires d’une qualité douteuse mais surtout pour revendre des séries américaines bas de gamme sous titrés.

    A la retraite, Lahdar Brahimi, en toute loyauté et fidélité, retrouve le pays de son enfance, la France, où il passe des jours heureux dans une très belle demeure dans le quartier le plus huppé de Paris.

    Un certain Mohamed chafik Mosbah, ancien officier supérieur du DRS, qui s’est autoproclamé journaliste, est un des amis de notre Lakhdar Brahimi National. Avez-vous sans doute pris connaissance de l’interview interminable donnée par Lakhdar Brahimi au «journaliste» MC Mosbah et qui a paru dans Le Soir d’Algérie ?

    Et quand vous aurez vu le film Hors la loi de Rachid Bouchard, vous comprendrez pourquoi, le septuagénaire Lakhdar Brahimi, en bon fils de CAID, s’était déplacé à l’institut du monde arabe pour voir par nostalgie, comment les CAIDS traitaient les indigènes. Dans le film, c’est Jamel Debbouz qui incarnait le cadet de ses deux frères combattants tombant en martyrs. Il se rend à la somptueuse maison d’un CAID, pour lui administrer le coup fatal: il l’éventra à l’arme blanche pour venger nos khamassine et nos vaillants martyrs….

    (1) Khamassines, pluriel de Khamas, appellation que l’on donnait à ceux qu’on a contraint à vendre leur terre au franc symbolique. Privé de sa terre, le khamas survivra en travaillant la terre des féodaux nommés Caïd s par l’administration française. Le khamas perçoit en blé le 1/5 de la récolte.

     
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  • A Draa Ben Khedda les anciens des domaines autogérés résistent depuis 20 ans à la restitution des terres, confisquées en 1963, aux descendants des collaborateurs du colonialisme

    mardi 13 novembre 2012 
    par  Alger républicain 

    Les bachagas et leurs maîtres au début du 20<sup class="typo_exposants">e</sup> siècleCinquante années après l’indépendance les enfants de collaborateurs sévissent. Comme leurs parents durant la période du colonialisme ils utilisent la force, la corruption, détournent la loi et arrivent à mettre l’administration à leur service.

    C’est ce qui se passe à Oued Fali localité à cheval sur trois communes, Tizi Ouzou, Draa Ben Khedda et Tirmitine. Localité où les Smaïl, trois caïds, un bachagha et un député ont exploité, sans partage jusqu’à la fin du colonialisme, un territoire de 2000 hectares. Tout juste au moment de l’indépendance, certains d’entre eux s’étaient sauvés en France, pour échapper à la vindicte populaire, assurent les citoyens. D’autres étaient restés.

    En 1963 leurs terres, c’est-à-dire, les 2000 hectares, furent nationalisées dans le cadre d’une loi spéciale qui mit sous l’autorité de l’État les terres de ceux qui ont collaboré avec le colonialisme. Cela a permis la création des domaines autogérés. Ainsi les 2000 hectares, devenus propriété de l’État, ont pris le nom de ‘’Domaine Hamdani Amar ‘’ jusqu’à 1987, date à laquelle les domaines autogérés agricoles ont connu une restructuration (opération ayant pour but véritable de désagréger les terres de l’État pour amoindrir la résistance des travailleurs agricoles au projet de privatisation), au même titre que les coopératives agricoles créées dans le cadre de la révolution agraire. Cette restructuration a morcelé leurs terres en petites parcelles exploitées de manière collective (EAC) ou individuelle (EAI). Les 2000 hectares du domaine ont été restructurés en 1988 en douze EAC sans compter les attributions individuelles en EAI.

    C’est le début des reformes qui ont conduit à la destruction de l’économie nationale. A son arrivée au gouvernement, Hamrouche a étendu ces réformes aux autres secteurs de l’économie en allant jusqu’à la restitution des terres nationalisées (loi foncière de novembre 1990) dans le cadre de la révolution agraire.

    L’histoire racontée par les fellahs des EAC et EAI issues de la restructuration du Domaine Hamdani Amar montre à quel point ces reformes ont conduit jusqu’au reniement des idéaux pour lesquels un million cinq cent mille (1 500 000) Algériens ont donné leur vie de 1954 à 1962, idéaux que d’autres millions d’Algériens se sont attelés à concrétiser, après l’Indépendance, au prix de grands sacrifices. 
    Nous sommes partis à leur rencontre suite à des informations de presse aussi lapidaires que vagues et imprécises. Mais l’intuition s’imposait qu’il s’agissait d’une affaire qui remettait en cause les principes de la révolution nationale algérienne. Après quelques recherches, la rencontre a pu se faire avec huit paysans de ces coopératives qui tiennent tête courageusement depuis maintenant 20 ans à l’alliance des autorités avec les descendants des collaborateurs nationalisés en 1963.

    Profitant du climat de peur instauré par le terrorisme, des pressions avaient été exercées pour restituer dans l’illégalité la plus totale les terres qui avaient été arrachées à l’emprise des collaborateurs de la colonisation. Le Wali de Tizi Ouzou prend en 1992 un arrêt de restitution alors qu’aucun texte ne l’autorisait à le faire.

    En plein terrorisme, en septembre 1995 plus exactement, pendant que les paysans cherchaient à se protéger des tueurs du FIS-GIA-AIS, Zeroual promulgue en catimini une Ordonnance qui autorise la restitution de ces terres sur l’ensemble du territoire national. La décision passe inaperçue, étant donné que la priorité était de faire face aux escadrons de la mort organisés sous la bannière de la religion, sauf pour ceux qui, du jour au lendemain, sont sommés d’évacuer les terres sur lesquelles ils ont grandi et qu’ils ont arrosées de leur sueur. A quelle logique obéissait la décision de Zeroual ? Obtenir les appuis des nostalgiques de la féodalité et de la collaboration ? Montrer aux gens du FIS que lui et ceux qui l’avaient placé à la tête de l’État étaient eux-aussi des partisans convaincus de la restitution de toutes les terres nationalisées après l’indépendance ?

    Le terrorisme camouflé sous l’étendard de l’Islam a bien assumé sa fonction de bras armé de la contre-révolution.

    L’arrêté du wali de Tizi Ouzou est en principe frappé de nullité. Aucune justice ne devrait condamner des citoyens qui ne reconnaissent pas un acte dont l’illégalité est aussi flagrante. Aucun tribunal ne devrait donner suite aux requêtes des descendants des caïds nationalisés en 1963. Pour donner un semblant de légalité à un arrêté scélérat, les autorités devraient en prendre un autre en application de l’Ordonnance de Zeroual . Mais aucun wali n’ose le faire parce qu’il ne veut pas prendre la responsabilité d’endosser un forfait devant l’histoire. Alors on fait comme si le droit n’était pas du côté des travailleurs ou des enfants des travailleurs qui ont exploité ces terres depuis 1963.

    On notera que les gros propriétaires fonciers avaient appuyé leurs pressions pour reprendre les terres qui leur avaient été confisquées par « l’engagement solennel » de mieux travailler la terre, qui auraient été « délaissées » par les attributaires, et de faire baisser les prix des produits agricoles. Ils avaient même promis la pomme de terre à 2 dinars ! Chacun peut constater de visu que les gens qui ont repris une partie des terres du domaine Hamdani Amar se sont dépêchés de les louer à des marchands de carrosserie d’occasion. Les terres restituées abritent aujourd’hui la plus grande casse de voitures d’Algérie, une casse qui s’étend sur des kilomètres, des deux côtés de la route !

    AR

     

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  • L'Algérie est un pays subjugué par le mythe de la nation arabe, car c'est au nom de l'arabisation que l'on réprime le tamazight. En Algérie, comme dans le monde entier, on croit que l'arabe est la langue des Algériens.

     

    Pourquoi je ne suis pas musulman (1989), ibn warraq, éd. age de l'homme, 1999, p. 264 Kateb Yacine

     

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  •  Aujourd’hui, les fervents adeptes du maraboutisme en Kabylie semblent saisis de stupeur, en proie à une terrible inquiétude d’être montré dans leur vraie nature de derniers héritiers d’une lignée esclavagiste séculaire ! De fervents légats auto missionnés pour une croisade musulmane contre de supposés apostats kabyles alors que leur inconscient les révèle comme les représentants nostalgiques d‘une secte, violement gagnés par un « Spleen et idéal », une sensation déchirante d’un paradis perdu, d’une grandeur passée ayant fait la gloire esclavagiste de leurs aïeuls !
     

    Une aisance matérielle de chefs, aujourd’hui sérieusement menacée, construite sur la manipulation maraboutique des Textes pour asservir de pauvres bougres kabyles auxquels leurs ancêtres n’ont jamais daigné apprendre les Écritures pour les maintenir dans l’ignorance, dans la peur absurde du sacré, faisant du pauvre vieux paysan kabyle leur serviteur obligé, privant ses enfants et toute sa famille des meilleures cerises, des figues fraîches et sèches charnues, des plus succulentes grappes de raisins blancs, rouges et noires qu’aucune abeille n’avait encore abîmé ou encore cette huile d‘olive dorée de la Haute et verte de la Basse Kabylie, seule remède à ses courbatures nocturnes,… et, tout cela, transporté à dos d’âne ou sur le sien, faute du luxe de posséder cette bête de somme, pour aller les offrir au cheikh Si Ahmed ou Si M’hand de leurs villages, avec prière d’attendre indéfiniment au seuil de la porte du « saint » homme pour prétendre récolter un peu de sa « baraka ».

    Faut-il rappeler que si leurs aïeuls, et même leur descendance aujourd’hui d’ailleurs, préservaient et gardaient jalousement tout le monopole sur la connaissances des Textes, c’était pour ne jamais prendre le risque d’ébranler leurs positions de maîtres devant l’éternel fidèle serviteur Kabyle, délibérément maintenu dans l’exclusion totale des connaissances qui l’auraient sans aucun doute conscientisé et lui permettant de se rendre compte de sa condition d’esclave. Et si le pauvre serf est frappé d’un quelconque malheur, par trop de peine et de labeur, il trouve toujours un « taleb » pour exorciser Satan de son corps possédé contre acquittement rarement en espèce, car étant le plus souvent pauvre, mais en nature.

    Aujourd’hui, l’on dégaine à tout bout de champs contre la descendance kabyle qui ose dire non ! les traitant de tous les qualificatifs du « Koufre » pour avoir osé remettre en cause l’ordre séculier superstitieux du maraboutisme en Kabylie ! S’ils prétendent défendre l’islam, leur inconscient, lui, les montre comme de farouches adeptes d’une secte en pleine désuétude !

    Faut-il, encore, que je rappelle par quels moyens leur tributs « saintes » (iderman) continuent à soutirer des milliards de dinars aux pauvres femmes kabyles par l’appât de la célébration annuelle des mausolées de « Akkal Avarkane, Si M’hand Ou l’Hadj, Sidi Moh d’Ouamar,… » ? Mais un gain pécuniaire se rétrécissant comme une peau de chagrin à mesure que nos femmes trouvent d’autres destinations plus scientifiquement thérapeutiques que la perte de leur argent dans celles, superstitieuses et inutiles, de leur tourisme religieux vers de faux lieux sacrés. Et à mesure qu’ils sentent leur héritage de maître menacé et, se prétendant comme musulmans, mais pris d’une folle panique « sectuelle » , ils tirent sur quiconque ose mettre sous ses pieds leur « laanaya », et qui ose leur crier aussi : « aujourd’hui, je n’ai plus de jougs aliénants. Je suis libre ! ».

    C’est aux Kabyles de leur demander des comptes pour avoir berné, pendant des siècles, leurs grands et arrières grands parents, par une interprétation irrationnelle du Texte, déphasant le vieux et la vieille kabyles en les transportant dans une vision exclusivement superstitieuse et pseudo fataliste de leur misérable vie de serviteurs paysans naïfs !

    Par Timecriwect

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  • La fontaine du roi, mythe ou réalité ?

    Qui n’a pas entendu parler au moins une seule fois de la fontaine du roi, la célèbre fontaine de Mechtras ? Voulant vérifier si vraiment il y’a eu un roi à Mechtras, nous avons décidé d’effectuer une simple virée du côte de cette localité où nous avons rencontré M. Halalel, un fin connaisseur de l’histoire de toute cette région et bien sûr de la célèbre fontaine du roi que les locaux appellent couramment “Tala Ouglid”. Notre interlocuteur nous révélera les secrets enfouis de celle-ci dans un langage simple mais révélateur : “Dans le temps, personne à mon sens ne connaissait la date exacte de cet événement mais l’on s’accorde à dire que l’histoire remonte à l’époque d’avant J.C. Il y’avait un roi à Boghni mais comme dans cette région le manque d’eau était de mise, on lui proposa alors d’élire domicile dans une localité avoisinante où ce précieux liquide existait en abondance. Cette contrée n’est autre que la petite vallée de Mechtras connue effectivement pour la disponibilité de cette précieuse denrée mais aussi pour la fertilité de son sol. Ce roi qui s’appelait “RAS” d’où l’appellation de cette localité “Mechtras” a donc définitivement opté pour habiter tout près de la dite fontaine où il décida d’édifier son château. En arrivant, le roi trouva une énorme roche en or massif où il sculpta le pied de sa fiole comme les Kabyles dans le temps ne connaissaient pas l’or et ne l’utilisaient même pas car la valeur est accordée surtout à l’argent, ce qui conforte aujourd’hui cette thèse, d’ailleurs, les Kabyles sont surtout connus pour le travail du bijou en argent”. En 1800, avec l’arrivée des Français et avec eux les Marocains, on découvrit l’énorme trésor “la fameuse roche d’or” de la fontaine du roi. Nous comprenons aisément l’empressement des Français à vouloir s’approprier cette roche et pour la transporter, ils firent venir des Marocains pour accomplir cette noble mission. L’étonnement des Marocains fut grand, alors, ils traitèrent les habitants de tête de vache en leur disant dans un arabe dialectal : “Entouma ya bni Mechras, ya rissan Lebgar taâfsou âla edheb, Hsebtouh Hdjar !”

    H. Taïb

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  • Veillée d'armes en Kabylie

     LE MONDE | 05.07.2004 à 12h13

    Un jour sec et froid se lève sur Ighil Imoula, un bourg de Kabylie accroché aux contreforts du Djurdjura, le 27 octobre 1954. Le garde champêtre, un des rares habitants du village à être "du côté des Français", n'entend pas la ronéo qui tourne à plein régime chez l'épicier Idir Rabah. C'est là qu'est tiré, à plusieurs centaines d'exemplaires, le texte de la proclamation du Front de libération nationale, daté du 1er novembre, appelant à l'insurrection contre la France. Le stencil a été apporté d'Alger et pris en charge à partir de Tizi Ouzou par des militants.

    Le dimanche suivant, 31 octobre 1954, il fait un temps gris sur la montagne kabyle, et Krim Belkacem pense à l'hiver qui s'annonce. Et à ce que les maquisards, ses hommes, vont devenir. A de rares exceptions près, aucun d'entre eux n'a jusqu'ici réellement vécu en clandestin. Vers 10 heures du matin, un messager emporte six petites lettres griffonnées de son écriture fine. Le même message, pour les six chefs de région : "Ordre de passer à l'exécution des plans arrêtés ensemble. Début des opérations : cette nuit à partir de 1 heure du matin. Respecter strictement les consignes : ne tirer sur aucun civil européen ou musulman. Tout dépassement sera sévèrement réprimé. Bonne chance et que Dieu vous aide. Fraternellement, Si Rabah." "Si Rabah" est le pseudonyme de Krim Belkacem, qui tient le maquis en Kabylie depuis de nombreuses années.

    Toute la région est acquise, massivement, aux idées du Parti du peuple algérien (PPA), la principale formation indépendantiste dirigée par Messali Hadj. La seconde guerre mondiale et l'interdiction du PPA en 1939, l'arrestation de ses principaux dirigeants, l'emprisonnement de Messali Hadj au bagne de Lambèse en 1941 n'ont pas entamé l'ardeur combative des montagnards de Kabylie, vieille terre de dissidence contre le pouvoir central.

    Depuis leurs bastions montagneux couverts de forêts, les habitants de la Grande et de la Petite Kabylie ont défié successivement Carthage, Rome, Byzance, les cavaliers arabes et la France. On les appelle les Berbères - "Barbares" de l'époque romaine -, eux s'appellent Imazighen, "hommes libres". Leur histoire remonte à plus de 4 000 ans av. J.-C., époque où les premiers combats entre "Libyens" et Egyptiens sont notés par les scribes. La Berbérie est alors une terre d'attraction pour tous les peuples occidentaux et orientaux. Le nom "hommes libres", à lui seul, traduit une mentalité, une volonté de refus et d'indépendance maintenue depuis des siècles.

    C'est là qu'a éclaté, en 1871, le dernier grand soulèvement contre la domination française. Située dans une position centrale et dominante, lui permettant de tenir sous le canon nombre de crêtes, Fort National (aujourd'hui Larbaa Naït Iraten), créée en 1857 sur le territoire de la puissante et guerrière tribu des Aït Iraten, avait tenu tête aux troupes françaises pendant deux mois. En 1950, avec 15 028 habitants, elle constitue la seconde grande ville kabyle après Tizi Ouzou et demeure l'âme de la résistance contre les Français.

    La géographie parle. Dans le Djurdjura, les villages de crêtes aux maisons entassées, difficiles d'accès, sont autant de forteresses. Les populations des plaines s'y sont repliées, ce qui explique des densités pouvant atteindre 150, voire 200 habitants au kilomètre carré. La vie en Grande Kabylie est difficile, les ressources rares. Outre les cultures traditionnelles - l'olivier et le figuier -, poussent sur les frênes, telle une "véritable prairie aérienne", les vignes grimpantes qui montent à l'assaut des troncs. Au pied des arbres s'étalent des cultures, céréales, légumes, ainsi que le tabac. En Petite Kabylie, c'est la forêt qui fournit le complément de ressources indispensable avec l'élevage du bétail, la farine de gland, le bois de chauffage.

    Des emplois réguliers existent avec l'exploitation du bois d'œuvre, de la bruyère et du liège. Mais l'envers de cette situation, c'est aussi la progression du dénuement, de la misère. Cette misère, Albert Camus en a rendu compte en 1939, dans une série d'articles parus dans Alger républicain. A cette époque, 40 % des familles kabyles vivent avec moins de 100 francs par mois. En 1945, cette fois dans Combat, il proteste à nouveau, car à la misère s'est ajouté le marché noir auquel se livrent "des colons inconscients et des féodaux indigènes". Dans cet univers marqué par l'enfermement social et par l'atteinte à la dignité humaine, les désirs d'exil sont grands.

    La Kabylie est un fief du mouvement nationaliste. La parole indépendantiste a été portée très tôt, dans la France de l'entre-deux-guerres, par les immigrés algériens - dont la plupart sont kabyles. Au nombre de 80 000 environ, la plupart travaillent dans les usines de la région parisienne, de la région lyonnaise ou du nord de la France, bassins industriels dévastés après la première guerre mondiale qui ont besoin d'une importante main-d'œuvre immigrée. Le recrutement des travailleurs algériens dans la France des années 1920-1930 s'est effectué brutalement, par déplacement de populations prélevées le plus souvent parmi les membres de collectivités tribales démantelées. Et la Kabylie, précisément, a été durement touchée par ce processus de dépossession des terres. Laissant femmes et enfants au pays, ce sont des hommes seuls, paysans déclassés, qui sont arrivés en France, ne vivant là que pour retourner un jour dans la ville, le douar, la campagne d'origine.

    Les Kabyles étant les plus nombreux en situation d'exilés, il n'est donc pas étonnant de les trouver en position de force dans la première organisation indépendantiste, l'Etoile nord-africaine (ENA). Fondée à Paris en 1926 avec le soutien actif du Parti communiste français (PCF), l'association affirme que "son but fondamental est la lutte pour l'indépendance totale de chacun des trois pays : Tunisie, Algérie et Maroc, et l'unité de l'Afrique du Nord". L'ENA, qui est alors le seul mouvement à réclamer ouvertement l'indépendance de l'Algérie, compte dans ses rangs de nombreux Kabyles. Le paradoxe veut qu'elle soit dirigée par un homme de Tlemcen, ville située dans l'ouest du pays, loin de la Kabylie : Messali Hadj, né en 1898 dans une famille d'artisans et de cultivateurs. Dissoute en novembre 1929 par le gouvernement français, l'Etoile nord-africaine est accusée de propagande subversive contre la France. Elle regroupe alors 3 600 militants.

    En juin 1933, l'ENA se reconstitue. Ses nouveaux statuts interdisent la double appartenance avec le PCF. Les immigrés algériens décident de construire leur propre route. Les principaux lieutenants de Messali Hadj sont originaires de Kabylie. Ils soutiennent le Front populaire, mais sont très vite déçus par son attitude à l'égard du problème colonial. L'ENA s'oppose au fameux projet Blum-Viollette qui vise à accorder l'égalité politique à une faible proportion de la population algérienne (environ 21 000 personnes, titulaires de certains diplômes, de certains grades ou distinctions militaires). Elle compte près de 5 000 adhérents - dont beaucoup de Kabyles - lorsqu'elle est dissoute une seconde fois, en 1937.

    Cette dissolution clôt une période et en ouvre une autre. Même si c'est encore en France que, le 11 mars 1937, Messali Hadj annonce devant 2 000 immigrés qu'il vient de déposer avec Abdallah Filali les statuts du nouveau Parti du peuple algérien (PPA), le centre de gravité de la lutte politique se déplace. Le transfert du siège de la nouvelle organisation à Alger, à l'été 1937, indique bien plus qu'un simple déplacement géographique. Désormais, priorité est donnée à l'action politique sur le sol algérien même ; les militants immigrés en France vont être progressivement relégués au rang de force d'appoint. Le poids politique des Kabyles s'amenuise, ce qui se verra pendant la crise qui va les opposer en 1948-1949 au reste de l'organisation, rebaptisée Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) après la seconde guerre mondiale.

    EN France, de nombreux dirigeants originaires de Kabylie sont éliminés de la direction du mouvement, mais il n'en est pas de même en Algérie. De prestigieux chefs du mouvement nationaliste algérien sont originaires de Kabylie, comme Hocine Aït Ahmed, le responsable de l'Organisation spéciale, la branche armée du MTLD en 1948, Amirouche, redoutable chef de guerre pendant la guerre d'Algérie, ou Abane Ramdane, âme du premier congrès du FLN en 1956.

    Mais, en 1954, le dirigeant le plus connu, le plus prestigieux, est Krim Belkacem. Né le 14 décembre 1922 au douar Aït Yahia Moussa, près de Draa El-Mizan, il est le fils d'un garde champêtre. Il fréquente l'école Sarrouy à Alger et y obtient son certificat d'études. Le 1er juillet 1943, il entre dans l'armée en devançant l'appel de sa classe. Nommé caporal-chef au 1er régiment de tirailleurs algériens, il est démobilisé le 4 octobre 1945 et revient vivre a Draa El-Mizan, où il occupe le poste de secrétaire auxiliaire de la commune. Ce jeune homme de 23 ans se découvre lui-même, en même temps qu'il appréhende la misère sociale. Plongé dans une réalité où les douleurs sont muettes, il adhère au PPA.

    Au début de l'année 1946, il implante des cellules clandestines dans douze douars autour de Draa El-Mizan qui comptent plusieurs centaines de militants et sympathisants. En mars 1947, accusé d'avoir tué un garde forestier, il est pourchassé et décide de passer dans la clandestinité. Il déterre une mitraillette (une Sten anglaise, qui deviendra vite célèbre en Kabylie) et prend le maquis, suivi par quelques fidèles.

    Un des premiers maquis d'Algérie vient de naître, créé par un jeune homme de bonne famille, à peine âgé de 25 ans. La légende de Krim Belkacem, maquisard insaisissable, futur "chef historique" du FLN, futur négociateur à Evian de l'indépendance de l'Algérie, commence. Avec son crâne dégarni parfois coiffé d'un béret, on le voit, trapu et courtaud, "inspectant" la Kabylie vêtu d'un treillis kaki. Il déploie une énergie impressionnante, se déplaçant sans cesse, donnant ses ordres avec son accent rocailleux, s'informant de tout.

    Deux fois condamné à mort par les tribunaux français, en 1947 et en 1950, il devient responsable du PPA-MTLD pour toute la Kabylie, et, à la tête des 22 maquisards qui composent son état-major, il multiplie les contacts directs avec les militants et la population. Son plus proche collaborateur est Omar Ouamrane.

    Dans la crise du MTLD, en 1948-1949, il a décidé les cadres de Kabylie à soutenir le point de vue de Messali Hadj contre le comité central, tout en prônant la lutte armée. Le 9 juin 1954, Krim rencontre, à Alger, Ben Boulaïd, puis Boudiaf et Didouche, qui parviennent à le convaincre de la nécessité d'une troisième force. Il rompt avec Messali Hadj en août 1954. Devenu le sixième membre de la direction intérieure du FLN, il est l'un des "six chefs historiques" qui décident le déclenchement de l'insurrection contre la France.

    Dans une ultime réunion à Alger, le 24 octobre 1954, avec les cinq autres responsables de l'insurrection, Mohamed Boudiaf, Mostefa Ben Boulaïd, Rabah Bitat et Larbi Ben M'hidi, Krim insiste pour que l'ordre de n'attaquer aucun civil européen sur tout le territoire soit respecté. Il y tient d'autant plus qu'il sait, après son attentat contre le garde forestier, combien une erreur de ce genre peut être catastrophique sur le plan de la propagande politique. Il recommande le "spectaculaire": attaquer des gendarmeries, des casernes, couper des routes, incendier et détruire des objectifs économiques.

    A la veille du 1er novembre 1954, le responsable de la zone de Kabylie, inquiet et nerveux, ne dort que trois ou quatre heures par nuit, par terre, à même le sol, sur un matelas recouvert d'une épaisse couverture artisanale. Il songe à un avenir digne pour l'Algérie...

    Sa vie, par la suite, résume les espoirs immenses, et les désillusions cruelles, que connaîtra l'Algérie des combats nationalistes. Krim, devenu ministre des forces armées, dominera un temps le FLN-ALN, en 1958-1959. Nommé ministre des affaires étrangères (1960) puis de l'intérieur (1961), son rôle militaire et politique est en fait déclinant lorsqu'il entame les négociations avec la France, à Evian. Dès l'indépendance de l'Algérie, en juillet 1962, il désapprouve la politique de Ben Bella et se retrouve écarté de la vie politique. Après le coup d'Etat du 19 juin 1965, il repasse dans l'opposition. Accusé d'avoir organisé un attentat contre le colonel Boumediène, il est condamné à mort par contumace. Krim Belkacem est découvert assassiné, en octobre 1970, dans une chambre d'hôtel à Francfort.

    Se brouille, puis disparaît de l'histoire officielle, l'image du maquisard. Réhabilité à titre posthume, Krim Belkacem a été enterré au "carré des Martyrs" d'Alger, le 24 octobre 1984.

    L'Histoire a ainsi placé la République au cœur des inévitables tensions entre les libertés individuelles et les libertés collectives, entre la recherche légitime du profit et la quête de l'intérêt général, entre la toute-puissance du marché et la nécessaire intervention de l'Etat.

    A cet égard, les dérèglements observés dans la gestion de grandes multinationales (scandales concernant la rémunération des dirigeants ou la falsification des comptes) ont créé dans l'opinion une nouvelle attente qu'il convient de combler sans complexe.

    L'Etat républicain n'est pas seulement chargé d'établir des règles et de veiller au respect d'une stricte déontologie. Il est aussi parfaitement légitime à intervenir pour favoriser la constitution de grands groupes de taille internationale, quoi qu'en pensent les idéologues du marché. La solution récemment apportée au dossier Alstom en constitue une illustration éclatante. Il se doit aussi, lorsque l'emploi est menacé et la cohésion sociale minée, de participer au sauvetage économique de certaines entreprises.

    Face, enfin, au défi des délocalisations, le rôle de l'Etat est de convaincre nos partenaires que l'Union européenne doit promouvoir au sein de l'Organisation mondiale du commerce une autre logique. Une logique qui renouerait avec l'inspiration des pères fondateurs qui avaient instauré un tarif extérieur commun comme corollaire d'un espace de libre marché.

    Il s'agit en effet aujourd'hui non pas seulement de libéraliser le commerce international, mais aussi de protéger nos 450 millions d'habitants contre le "dumping" social pratiqué au mépris des droits élémentaires de leurs peuples par trop de pays émergents.

    Deuxième pilier républicain, l'égalité. Nous nous sommes depuis trop longtemps écartés des principes fondateurs qui ont permis, jadis, de promouvoir de nouvelles élites par l'accès gratuit et obligatoire à un système d'enseignement exigeant et respecté, d'assimiler des vagues successives d'immigrants auxquels l'adhésion au pacte social a été clairement et généreusement proposée, d'assurer la cohésion de la société par la promotion d'une laïcité respectueuse de la liberté des consciences et garante de la neutralité de l'Etat.

    La République doit aujourd'hui relever le défi de l'intégration en assumant pleinement une politique de maîtrise des flux migratoires, en donnant un vrai contenu au principe d'égalité des chances par l'engagement de moyens accrus au bénéfice des populations les plus en difficulté, en s'assignant l'objectif d'en finir avec des discriminations insupportables, en accordant toute sa place à un islam respectueux de nos valeurs. Ce que le Parlement a commencé à entreprendre pour rétablir la laïcité à l'école en adoptant à une très large majorité une loi simple, fixant des principes clairs, montre la direction à suivre.

    Le dernier pilier républicain, celui de la solidarité entre générations, entre bien-portants et malades, entre chômeurs et salariés, celui des droits sociaux affirmés par le préambule de la Constitution de 1946, est aussi le plus menacé.

    Entre les corporatismes, la défense illusoire de privilèges condamnés par les réalités d'un côté, le désir de certains de transférer au marché des pans entiers de notre protection sociale de l'autre, la République doit se frayer un chemin, faire des choix, prendre en compte les formidables progrès de la médecine, définir de nouvelles solidarités entre les générations ou entre personnes valides et personnes dépendantes.

    La solidarité dans la République ne saurait se confondre avec l'assistance et l'irresponsabilité. La solidarité véritable suppose que l'effort nécessaire pour assurer à l'avenir l'égalité devant la protection sociale et, en particulier, devant l'accès à des soins médicaux toujours plus performants, mais aussi plus coûteux, soit réparti entre tous, à la mesure des possibilités de chacun, comme l'y invitent les conclusions de la mission d'information que j'ai présidée dernièrement sur cette question à l'Assemblée nationale.

    Etre républicain aujourd'hui, c'est résister aux tentations individualistes, corporatistes, communautaristes de notre société. C'est assumer une appartenance qui transcende tous les clivages, qu'ils soient sociaux, culturels, religieux ou ethniques. Ce n'est pas s'accrocher à des valeurs passéistes, mais, au contraire, approfondir des principes porteurs d'un projet politique moderne.

    C'est, enfin, agir conscients que la République n'est totalement elle-même que lorsqu'elle s'incarne à l'extérieur dans une politique indépendante. Le renoncement à faire valoir ses valeurs sur la scène internationale ne conduirait pas seulement la France à se trouver à la remorque d'une puissance économique, militaire ou démographique extérieure, mais aussi à se soumettre à un modèle de civilisation qui n'est pas le nôtre.

    La République ne saurait être suiviste par mollesse, atlantiste par principe, neutre par lâcheté. Elle ne peut nouer d'alliances que dans le partage de ses valeurs les plus élevées, et dans le but de les défendre, conformément à sa vocation universaliste.

    Benjamin Stora

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  •  LES SANCTIONS ( Extrait de l'insurrection de Kabylie  par J.Olivier le 14/08/2014)

    La Grande Kabylie perdit l'autonomie qu'elle avait conservée après la conquête; les assemblées municipales ou "Djemaa" furent dépouillées de leurs attributions politiques. Les villages qui avaient pris une part active à l'insurrection durent payer une contribution de guerre de 32 millions de francs ( Environ 81 millions d'euros ) . Les individus furent moins sévèrement traités que les collectivités. Quelques centaines seulement, choisis parmi les plus compromis, furent traduits en cours d'assises sous l'inculpation de crimes de droit commun. Cheikh Haddad fut condamné à 5 ans de prison, Bou Mezrag à la peine de mort, commuée en en celle de la déportation.  Le statut mal défini des indigènes algériens fit que les sanctions appliquées aux insurgés furent doubles : - en tant que belligérants, ils se virent infliger des amendes, les terres des plus coupables furent frappées de séquestre, - comme sujets français, ils furent traduits individuellement devant les tribunaux. La première sanction fut le paiement d’une indemnité de guerre, fixée par fusil, qui rapporta au total plus de 36 millions de francs dont le recouvrement s’étendit jusqu’en 1890. Les tribus insurgées durent ensuite indemniser les familles de leurs victimes. Ce principe de responsabilité collective est inscrit dans le droit musulman et dans les kanoun berbères où la personnalité morale de la tribu prime toute personnalité individuelle. Le séquestre des terres s’étendit sur 446 000 hectares qui furent mis à la disposition des colons notamment des Alsaciens-Lorrains réfractaires des territoires cédés à l’Allemagne. Les sanctions judiciaires frappèrent quelque 400 personnes, 213 devant la cour d’assises de Constantine, le reste devant la cour d’assises d’Alger ou les tribunaux militaires. Pour éviter de faire apparaître l’incohérence et les bourdes du pouvoir civil après la chute de l’Empire, on en vint bien souvent, sans trop de résultat, à charger les «bureaux arabes», accusés d’avoir favorisé l’insurrection, plus que les insurgés eux-mêmes. On oublia souvent les services rendus par les chefs indigènes « fidèles », notamment ceux qui réussirent à soustraire des dizaines d’Européens à des massacres. Des ténors du barreau parisien, tels Jule Favre, se déplacèrent en Algérie. Les acquittements furent nombreux. Les condamnations à mort furent exceptionnelles et furent le plus souvent suivies de commutations de peine. 23 des auteurs du massacre de Palestro passèrent en justice, il y eut huit condamnations à mort dont trois furent exécutées. Pour l’affaire de Bou Saada, le tribunal militaire de Blida prononça 23 condamnations à mort dont 5 furent exécutées. Pour le sac de Rebeval d’avril 1871, 3 condamnations à mort sur 6 furent exécutées. Boumezrag, Ahmed Bey, Aziz et le caïd Ali furent déportés en Nouvelle Calédonie avec une centaine d’autres insurgés. Ils furent graciés en 1882, mais beaucoup restèrent dans l’île où ils constituent encore aujourd’hui une petite communauté vivace. Chikh-el-Haddad mourut en prison en 1873. En avril 1872, une commission d’officiers des affaires indigènes s’occupa de rapatrier sur l’Algérie les nombreux otages détenus en France. Le reste des Ouled Moqrane trouva refuge en Tunisie. L’insurrection de 1871 fut, d’un côté comme de l’autre, une immense tragédie où s’investirent des trésors d’héroïsme même s’il faut admettre que les goums et les spahis qui marchaient avec les Français n’ont pas toujours montré beaucoup d’ardeur au combat. Face à l’irrédentisme des tribus berbères, traditionnellement rebelles à toute forme d’autorité imposée, la politique coloniale ne cessait de se chercher au gré des changements politiques que connaissait la Métropole. Sur place, les autorités civiles qu’animait une idéologie républicaine « laïque » incomprise des élites musulmanes s’accordaient mal avec les « bureaux arabes » qui tentaient en vain de calmer le jeu. Aux assassinats des insurgés répond la répression souvent excessive de l’armée et les bavures incontrô- lées des milices européennes et de la troupe. Parler de nationalisme serait anachronique à une époque où le colonialisme, notamment français, est en pleine expansion. Le mouvement est populaire, religieux dans ses motivations, mais essentiellement kabyle et n’entraîne en aucune façon la partie arabophone majoritaire de la population indigène. D’ailleurs les « arabes » ne s’y reconnaissent pas plus aujourd’hui qu’à l’époque.

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