• Décret 16-104 du 21 mars 2016 / voir page 7

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  • Un Jugurtha mal récompensé

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  • LE CAS D'UNE COOPÉRANTE DISPARUE EN ALGÉRIE EN 1963

    LE MONDE | 16.01.1967

     
    En août 1963, plusieurs Français et Françaises étaient arrêtés en Algérie pour avoir participé à un éphémère maquis d'opposants au régime Ben Bella dans la région de Dra-el-Mizan (Kabylie). Ils devaient êtrelibérés par la suite, à l'exception d'une seule, une coopérante de vingt-deux ans, Michèle Cleuziou ingénieur agronome, dont la trace, depuis lors, n'a pu être retrouvée. Bien que plus de trois ans aient passé, le père de la disparue n'a cessé de multiplier les démarches auprès des autorités algériennes pour connaître son sort et la retrouver vivante ou morte. Dans les messages qu'il a adressé récemment au ministre algérien des affaires étrangères et à son ambassadeur à Paris, M. Cleuziou indiquait que sa fille a été arrêtée, seule, le 6 août 1963, par la gendarmerie de Boghni et enlevée, peu après minuit, par le commandant Abderazak. En 1964, les autorités algériennes lui firent savoir que sa fille était décédée, mais qu'il n'y avait pas de corps.

     

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  • Veillée d'armes en Kabylie

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  • Adonis : "Sur le plan intellectuel, l’islam n’a plus rien à dire"

      Adonis.

    L’écrivain, poète et essayiste syrien Adonis s’est livré dans un ouvrage d’entretien à une analyse pertinente et sans concession sur l’islam et son emprise autoritaire. Ce livre d'entretien avec Houria Abdelouahed, "Violence et islam" est paru chez Stock.

     

    Renversant. L’analyse que propose le poète syrien sur la violence en islam est des plus percutantes. Rien ne trouve grâce aux yeux d’Adonis, ni les gouvernements qui se réclament arabo-musulmans, ni d’ailleurs le "printemps arabe". Adonis observe dans ce livre d’entretien que la violence est intrinsèque à la naissance de l'islam. "Il est né en tant que pouvoir, analyse-t-il. Et cette violence a accompagné le fondement du premier califat".

    L’intellectuel n’y va pas de main morte pour dénoncer les carcans de la religion. Le propos est au vitriol et l’argumentaire bien élaboré.

    Extrait de ses réponses.

    Révolution arabe. «Une révolution est censée refléter le niveau des révolutionnaires… Ce qui s’est passé au nom de la révolution dans les pays arabes prouve que la grande majorité de la société arabe est dominée par l’ignorance, l’analphabétisme et l’obscurantisme religieux. Une révolution qui bascule dans l’obscurantisme n’a rien d’une véritable révolution».

    L’islam tribu. "Pour ce qui est de l’histoire, les Arabes n’arrivent pas à penser objectivement le premier état dit arabo-musulman qui a été fondé sur le pouvoir et l’appartenance à la tribu. Qui dit tribu, dit absence de l’idée de pluralité. Quraysh, la tribu de Mahomet qui a exercé, après le décès de ce dernier, le califat, est une famille qui a fondé un Etat. Depuis Saqîfa (Lieu se trouvant au nord-ouest de la mosquée de Médiene où se réunirent les musulmans après le décès de Mohamet, afin de choisir le nouveau chef de la communauté musulmane, NDLR)… Le pouvoir est devenu une propriété de la tribu. Depuis, l’histoire est liée au pouvoir de la tribu".

    Daech. "Je vois en Daech la fin de l’islam. C’est un prolongement certes. Mais c’est également la fin. Actuellement, sur le plan intellectuel, l’islam n’a rien à dire. Ni élan, ni vision pour changer le monde, ni pensée, ni art, ni science. Cette répétition est le signe même de la fin".

    Régression. "La régression est générale. Et ceux qui essaient de trouver au sein de l’islam un autre islam n’y parviendront jamais. L’islam régnant ne reconnaît pas ce qui est en contradiction avec lui (...) L’islam refuse et bannit ce qui est en contradiction avec ses thèses ; ceci témoigne d’une grande intolérance. Il ne reconnaît pas l’égalité entre les individus ou les êtres humains."

    Le fiqh. "Le fiqh a anéanti les droits de l’individu par le recours à l’idée du licite et de l’illicite, délimitant l’idée même de liberté et traçant les conditions pour la connaissance. (…) La vie en elle-même est réduite à un monde de prohibition et d’interdits. Or on ne peut pas se libérer dans le monde arabe que si nous rompons avec le fiqh. Ce dernier a créé au sein de l’islam une vision extrêmement étroite et pauvre, liée historiquement à l’exercice du pouvoir. Le fiqh n’était ni une libération ni une exploration d’horizons philosophiques et scientifiques."

    Féminité. "La féminité est devenue un objet de licite et de l’illicite, à savoir un objet codifié. C’est le sommet de la déformation et de la négation du féminin, de la femme et du désir. La religion a déformé le désir. Elle a déformé la sexualité et l’amour. Je peux même dire qu’elle a annulé l’amour". Plus loin Adonis ajoute : "Quand nous disons : «la femme en islam», la pensée va automatiquement à son organe sexuel. La femme est un sexe. L’islam a tué la femme. Il n’y a plus de femme, seulement un sexe ou un fantôme qui s’appelle «la femme». Il en a fait un instrument pour le désir et le plaisir de l’homme."

    Les Arabes. "Daech extermine chiites, yazidites, sunnites… C’est une histoire de boue. Je n’ai pas envie de parler de ce que l’on appelle l’histoire arabe. Je n’arrive plus à parler des Arabes excepté dans le domaine de la poésie. Les Arabes n’ont pas réussi à créer un Etat ou à instaurer une citoyenneté."

    Après ce réquisitoire, le poète syrien en appelle à une nouvelle lecture du Coran, à reconsidérer la question des interdits notamment à la lumière moderne. En conclusion, Adonis estime que "la conception qui règne actuellement requiert une nouvelle lecture de l’islam et des cultures des peuples qui ont vécu sous l’égide du pouvoir islamique".

    Ce livre entretien apporte un témoignage rare, courageux et lumineux sur le monde dit arabo-musulman. Considéré comme l’un des plus illustres poètes vivants en langue arabe, Adonis veut sans nul doute que son analyse soit cathartique et ouvre la voie pour qu’enfin la société dite musulmane s’affranchisse de la camisole religieuse. A lire absolument.

    Kassia G.-A.

    "Adonis Violence et Islam, entretiens d’Adonis avec Houria Abdelouaheb", aux éditions Le Seuil.

     

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  • L’Académie berbère renaît de ses cendres

    Matoub Lounès avec Bessaoud Mohand Arab.
      Matoub Lounès avec Bessaoud Mohand Arab.

    1966, pour beaucoup n’est qu’une année calendaire comme tant d’autres. Elle est, en revanche, singulièrement importante pour les Amazighs.

     

    Par Madjid Boumekla

    Cette année à Paris, bravant les pressions politiques croisées qu’exerçaient les pouvoirs algérien, marocain et libyen contre toutes les velléités d’organisation des Amazighs, un groupe de jeunes Kabyles militants de la cause amazighe reprennent le flambeau de la lutte transmis par les berbéro-nationalistes algériens des années 1940, en fondant une organisation politico-culturelle qui sera ancrée dans la mémoire collective amazighe sous l’appellation de l’Académie Berbère.

    Les témoignages d’anciens adhérents et Bessaoud Mohand Arab, dans son écrit "De petites gens pour une grande cause", signalent que suite à plusieurs réunions de préparation dont une a eu lieu chez Taous Amrouche, la diva kabyle, une assemblée, regroupant environ 25 personnes, que l’on peut considérer constitutive s’est tenue à Levallois-Perret, dans la région parisienne. Lors de cette rencontre sont discutés et entérinés les statuts, la liste des personnes du conseil d’administration et celle du bureau. La future association sera parrainée par Jacques Bénet qui lui sera dévouée corps et âme.

    Les dirigeants déclarent à la Préfecture de Police, par arrêté ministériel du 3 février 1967 l’association dénommée Académie Berbère d’Echanges de Recherches culturels -A.B.E.R.C.- sous le numéro 10285 P. La parution au journal officiel se fait quelques mois plus tard, le 12 mars 1967. La domiciliation est fixée au 6, rue de la Paix 75002 Paris.

    La liste officielle des responsables accompagnant le dépôt des statuts fait défaut. Quant à celle constituant le premier bureau exécutif factuel elle se compose comme suit : président : Abdelkader Rahmani ; 1er vice-président : Amar Naroun ; 2e vice-président : Mohand Amokrane Khlifati ; 3e vice-président : Said Hanouz ; trésorier : Mohand Arab Bessaoud ; secrétaire : Djaffar Oulahbib.

    Dès sa naissance, l’association connaîtra, dans sa situation, bien des vicissitudes dues aux appréhensions des adhérents et des tensions internes entre les responsables. Pour certains, elle doit être une académie d’intellectuels et d’universitaires qui s’occupera que de la recherche et de la publication. En ce sens pour les adeptes de cette option, quelques adhérents suffisent. En revanche, pour d’autres elle doit être populaire, ouverte aux différentes couches sociales. Elle devra, avant tout, transmettre des messages politiques. Un parti politique sans dire sans nom. Cette divergence d’options va cristalliser pendant un temps les tensions internes des dirigeants.

    Au désordre interne viennent s’ajouter des intimidations et des pressions de tous genres, à l’égard des adhérents de la part du pouvoir algérien, par le biais de l’Amicale des Algériens en Europe, plutôt une institution policière. Comme un problème ne vient jamais seul, son siège social n’arrêtait pas de changer d’endroit.

    Elle se stabilisera enfin pour un long moment le jour où Hanouz Mohand Said met, gracieusement à sa disposition, un local situé au 5, rue d’Uzès à Paris 2e et la dote d’une machine à écrire et d’un duplicateur. Il règle tout autant les dépenses liées à l’impression des cartes d’adhésion et à toutes celles relevant des achats de fournitures administratives (papier-en-tête, enveloppes, etc.). Au demeurant, il subvient aux besoins financiers et matériels de Bessaoud Mohand Arab, membre fondateur et l’une des personnes qui activaient le plus sur le terrain. Le réflexe de solidarité et d’entraide fonctionnait à merveille en ce temps-là. Tiwizi (entraide) n’était pas un leurre malgré tout !

    Dans la foulée des réformes, des amendements aux statuts s’effectuent. Le nom de l’association devient "Académie – Agraw Imazighen". L’article.2 stipulait toujours que : "L’association a pour but de faire connaître au grand public l’histoire et la civilisation des Berbères dont elle entend également promouvoir la langue et la culture"

    En ce temps-là, aucune loi ni même celle du 1er juillet 1901 ne permettaient aux ressortissants étrangers d’être responsables d’une association officiellement créée. Pour des raisons donc administratives les responsables étaient désignés selon leur avantage d’être porteurs d’une carte d’identité française. Ainsi les membres du bureau exécutif officiel sont désignés selon le critère de leur appartenance à la nationalité française. La nouvelle déclaration intervient le 2 mai 1969 avec un bureau se composant donc ainsi :

    Président : Mohand Said Hanouz, professeur de pharmacologie et écrivain; Vice-président : Youssef Achour, ancien sénateur; Secrétaire général : Hamici Claude Chabane, speaker à l’O.R.T.F. sous son prénom kabyle Hamid, Il a été animateur de la chaîne de radio kabyle à Paris; Trésorière : Mme Minana Charlette, employée de bureau.

    Sous la houlette des deux responsables les plus actifs, en l’occurrence Bessaoud Mohand Arab et Hanouz Mohand Said, l’action cardinale de l’association se focalise essentiellement sur la cause politique amazighe. Elle se confine étroitement à dynamiser davantage le travail d’éveil et de conscientisation des peuples amazighs que les prédécesseurs des années 1940 ont entrepris.

    Pour fédérer ces peuples, l’académie se déploie, dans un premier temps, sur le front culturel. Parmi les initiatives prises, la plus fondamentale à laquelle a contribué de près Monsieur Mahdjoub Ahardane, berbériste marocain, est celle allant dans le sens de standardiser un alphabet sur la base des tifinagh qui suivaient leurs cours dans les contrées amazighes. Un bulletin mensuel ainsi que des tracts écrits en tifinagh et en français seront ses supports de vulgarisation et de sensibilisation autour de la langue et de l’histoire amazighes. La forte pratique de communication orale en sera aussi un moyen de rapprochement, à travers des discussions directes au sein des milieux berbérophones dans l’immigration (cafés, marchés et autres).

    Promptement l’académie verse dans le champ politique.

    En introduisant l’appellation "Agraw Imazighen" dans la dénomination de l’académie, la tendance adepte de la politisation de l’association influe sur son orientation. Une sorte de partage implicite des activités s’est faite, à Hanouz le domaine de la culture avec son invention d’une grammaire berbère et à Bessaoud celui de la politique.

    A l’instar de ses prédécesseurs des années 1940, le discours politique que l’organisation prône sera axé sur l’identité amazighe de l’Afrique du nord à contrecourant de celui avancé par les pouvoirs en place des Etats de la région, basé sur l’arabo islamisme. Il aura impacté fortement le milieu berbérophone, surtout en Kabylie. Il sera d’un grand apport à l’argumentaire de sensibilisation et de conscientisation de la militance du printemps berbère de 1980. Les discours ne suffisaient plus pour une sensibilisation massive. L’idée de créer des symboles forts qui marquent les esprits plane au-dessus des responsables et des militants de l’Académie.

    En 1971, Monsieur Hocine Zekri, chaudronnier de profession, confectionne la lettre «Z» de l’alphabet Tifinagh sous forme de badge métallique. Par sa forme elle symbolisera l’homme libre, la signification même du mot "Amazigh". Elle servira par ailleurs de logo dans les documents de l’académie pour devenir à jamais un référent identitaire pour la nation amazighe.

    L’idée du drapeau qui circulait dans l’association dès sa naissance refait surface. Elle se concrétise au courant de l’année 1970. A ses débuts, le drapeau était constitué de trois bandes horizontales de différentes couleurs qui rappellent les espaces géographiques formant la grande Berbérie (Tamazgha). Pour le bleu la mer Méditerranée et l’océan atlantique, pour le vert le tell avec ses montagnes verdoyantes et pour le jaune le désert (le Sahara). En 1972, Il fut estampillé en son milieu du symbole «Z». Définitivement formalisé sur papier, Bessaoud prenait discrètement le soin et la patience d’expliquer son sens aux anciens adhérents et à ceux qui venaient d’arriver.

    Les premiers drapeaux confectionnés artisanalement en tissu sont distribués sous le manteau pour éviter les retombées répressives et l’échec de l’opération. Il fallait prendre toutes les précautions afin qu’il ne tombe dans les mains des partisans de l’Amicale des Algériens en Europe. Depuis des années, il subira une vie clandestine.

    Suite aux événements du printemps berbère de 1980, le drapeau sort de son milieu confiné à certains initiés, pour prendre un essor populaire de dimension internationale. Avant qu’il occupe naturellement tout son espace qui lui revient de droit, on le voit apparaître, surtout dans la diaspora kabyle en France, au sein des manifestations culturelles associatives et lors de certaines rencontres festives dans les restaurants. En 1998, lors de son assemblée tenue Tafira (Las Palmas de Gran Canaria), dans les Îles Canaries, le C.M.A. (Congrès Mondial Amazigh) l’exhibe et depuis il en fait définitivement son étendard. Lors du soulèvement des libyens pour abattre Kaddafi, les Amazighs l’arborent massivement dans les rue de Tripoli qu’ils ont eux-mêmes libérée. Aujourd’hui, tous les Amazighs où ils se trouvent le montrent dignement et avec ostentation dans toutes leurs manifestations quelles qu’elles soient (rues, galas, stades, etc.). Il incarne l’identité de l’union des peuples amazighs qui transcendent les frontières géographiques des Etas officiels.

    En cette année 1972, précisément au mois d’octobre, au sein de l’université de Paris VIII à Vincennes, dans le département des «Sciences politiques» un cours sur l’enseignement de la civilisation berbère fut introduit. A peine commencé, il soulève le courroux des étudiants de l’organisation des travailleurs de la gauche arabe, sous la férule des Tunisiens.

    Cette initiative était à l’origine d’une rencontre des plus banales. Monsieur Edjekouane Belkacem, un militant acharné de l’Académie rencontre Monsieur Geoges Lapassat, Professeur de l’université populaire de Paris VIII, qui lui avait promis de s’occuper des démarches auprès de l’administration universitaire. Belkacem rejoint de Monsieur Bouneb Mustapha vont s’occuper de plus près de cette importante entreprise. Ils organisent un rendez-vous entre Monsieur Lapassat et Monsieur Bessaoud qui après réflexion souscrit à la proposition du groupe.

    Sur conseil de Lapassat, le groupe initiateur, rejoint par Mohand Said Hemiche, rencontre lors d’un colloque sur l’anniversaire de la République du Rif, à la cité universitaire de Paris 14e, Monsieur Jean Lacouture, journaliste au journal «Le Monde». Ce dernier tenant sa parole de faire connaître l’initiative, a publié un article dans son quotidien.

    Quelques temps plus tard, autour de ce cours assuré par Mebarek Redjal, s’aggloméraient des étudiants berbérisants pour former le Groupe d’Etude Berbère (G.E.B.)

    Quand la prise de conscience et la volonté sont là, tout va !

    Avec si peu de moyens en sa possession et en dépit des difficultés qu’elle endurait sans cesse, l’association a pu réaliser des actions dont les résultats étaient au-delà de ceux qu’elle escomptait. On peut l’affirmer sans aucun détour que la cause amazighe ne serait pas avancée à ce point si l’académie n’avait pas mené toutes les actions militantes qui étaient les siennes. Son impact politico-culturel auprès des peuples amazighs, surtout chez les kabyles, est tellement profond au point que le gouvernement algérien, sans cesse bousculé, exerçait des pressions sur les autorités françaises pour sa dissolution. Elles finiront par payer. Les retombées, non sans conséquences dramatiques, ont eu lieu. Mohand Arab Bessaoud et une de ses proches connaissances, Abdelaziz Saïbi, furent arrêtés le 22 mars 1978. Le lendemain, une perquisition du siège de l’association a suivi. Deux militants, Ali Louari et abdelwahab Slifi, assurant la permanence sont arrêtés.

    Ces actes sont probablement les retombées des pressions du pouvoir algérien sur les autorités françaises, suite à la manifestation des supporters kabyles de leur équipe, la J.S.K (Jeunesse Sportive de Kabylie), lors de la finale de football de la coupe d’Algérie en 1977, dans les tribunes du stade et son prolongement dans les rues d’Alger. Lors de cette rencontre sportive, les Kabyles scandaient des cris hostiles à Boumediene, présent ce jour-là dans la tribune officielle, et sa politique d’arabisation. C’était «la goutte qui fait déborder le vase» pour le pouvoir algérienne. La réaction de ce dernier devait être dure et devait s’amplifier tous azimuts pour endiguer l’ampleur que prenait la lutte amazighe à laquelle l’Académie contribuait largement.

    De nouveau, la spirale de l’instabilité s’installe tant au niveau des responsabilités que celui de la domiciliation.

    Le 31 mars 1979, sur décision du bureau, la domiciliation de l’association est transférée à l’adresse du domicile de Monsieur Hanouz Said, toujours Président, sise dans le boulevard Voltaire au numéro 124, dans le 11e arrondissement parisien. La déclaration à la préfecture de police est effectuée le 13 juin 1979. Quelques mois plus tard, probablement dans le but d’un travail de recherche, l’A.B.E.R.C. d’antan refait officiellement surface, derrière la tendance des intellectuels et universitaires. Une déclaration à la Préfecture de Police de Paris est enregistrée le 19 mars 1980. Elle est signée le 6 mars 1980 par Abdelkader Rahmani comme Président et Djaffar Oulhbib comme Secrétaire Général sortant. Cette décision est entérinée en réunion du 14 février 1980. Aucune action concrète n’a été signalée au crédit de cette association.

    Les arrestations des membres de l’"Académie – Agraw Imazighen" sème le doute chez les adhérents qui se dispersent. D’aucuns militent toujours en son nom sans aucune concertation.

    Aux moult pressions politiques exercées sur elle, l’ouverture en 1982 de la loi 1901 aux responsabilités des étrangers dans les associations vient l’éroder davantage. Des adhérents l’ont définitivement abandonnée. Pour certains ont préféré rejoindre les associations naissantes.

    En rangs dispersés, les plus fervents des militants continuent d’activer. C’est dans ce cadre qu’Amar Negadi, alias Amar Achaoui, a eu l’idée d’arrêter une date de référence au début d’un calendrier berbère. Celle choisie est l’année où le roi berbère Chachnaq, à la tête de la 22e dynastie qu’il avait lui-même fondée, prit le pouvoir en Egypte pharaonique en 947 avant J.C. Pour la question de commodité calendaire cette date est ramenée à 950 avant J.C. Au demeurant, Le début de l’année du calendrier berbère arrêté est celui du calendrier julien d’origine (45 avant J.C) au moment de la réforme grégorienne de 1582 qui a suivi celle du Concile de Nicée en l’an 325, à savoir environ 13 jours de décalage. Yennayer, premier mois d’un cycle dans le calendrier agraire berbère fut synchronisé avec le Janvier julien. Le diner de communion «Imensi n Yennayer» de ce mois festif dans la culture amazighe d’antan sort de sa sphère domestique, occupé depuis des siècles, pour investir le domaine commercial des restaurants parisiens. Il occupera bien plus tard une place prépondérante dans les activités culturelles du réseau associatif amazigh.

    Yennayer, aujourd’hui premier mois calendaire de l’année berbère devient un repère parmi les plus fondamentaux de l’identité amazighe. Ce mois dont le premier jour est fixé au 13 janvier dans le calendrier grégorien, se fête massivement dans tout l’univers amazigh, des Iles canaries à l’Ile de Siwa en passant par les régions subsahariennes.

    Des actions louables de relancer "l’Académie – Agraw Imazighen" sont tentées. Elles étaient restées, hélas, sans grand résultats, malgré la volonté et l’engouement de ses adhérents.

    Une assemblée générale tenue le 24 novembre 1999 décide de transférer le siège au 85, rue Buzenval 75020 Paris et nomme aux responsabilités, Monsieur Messaoudi Amar Président, Monsieur Haïfi Ramdane Vice-Président et Monsieur Berkouk Ahmed, trésorier. La déclaration à la préfecture interviendra le 28 janvier 2000.

    Une autre modification le 17 août 2006 intervient au terme d’une assemblée générale tenue le 30 juillet 2006. Les responsabilités sont limitées aux deux personnes, M.Haïfi Ramdane Président et M.Belkacem Mohand Amokrane vice-président. Le génie du peuple amazigh a conduit l’académie à mener des petites actions à impact considérable. Elle qui tenait, des années durant, le haut du pavé voyait ses activités déclinaient inexorablement jusqu’à son extinction.

    Le 21 novembre 2015 à Paris 12e dans la brasserie "Le Milord", pour rendre hommage à l’académie et reprendre le flambeau de la lutte qu’elle a transmis, un groupe de ses anciens militants fonde une association qu’ils dénomment "Les Ami(e)s de l’Académie Berbère". Hebib Youcef et Bounab Mustapha sont respectivement désignés président et trésorier.

    L’association s’attellera aux actions liées à l’objet suivant :

    • Réhabiliter la mémoire des militants de l’académie berbère (amazighe) ;

    • Préserver et vulgariser les œuvres de l’académie berbère (amazighe) ;

    • Célébrer et promouvoir tout ce qui est attrait à la culture berbère (amazighe) : dates symboliques, fêtes, rites, etc. ;

    • Agir pour l’introduction de la langue berbère (amazighe) dans l’enseignement en France et en Europe ;

    • Faire des actions de solidarité et de soutien en direction de la communauté berbère (amazighe) de par le monde ;

    • Accompagner l’immigration berbère (amazighe) dans son intégration en France et en Europe.

    Elle est déclarée à la Préfecture de police de Paris le 21 décembre 2015 et parue au journal officiel du 02 janvier 2016 dans l’annonce nN°874.

    Dans le but de glaner des informations sur l’académie berbère éteinte et pour tous autres renseignements, un appel est lancé aux personnes qui ont été adhérentes et celles qui l’ont approchée de près ou de loin d’écrire ou de prendre attache avec les responsables de l’association nouvellement créée dont les coordonnées sont ci-dessous citées.

    M. B.

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  • L’Etoile nord-africaine et le MAK : deux mouvements, un terreau militant !

    L’Etoile nord-africaine et le MAK : deux mouvements, un terreau militant !

    L’Étoile Nord-Africaine (ENA) a été créée par le PCF à Paris, en mars 1926.

     

    Au Congrès de La Ligue contre l’oppression coloniale à Bruxelles (10-15 février 1927), son secrétaire général, Messali Hadj prononce un discours qui est l’acte fondateur du nationalisme algérien. L’Étoile qui comprend environ 4 000 militants, surtout des travailleurs kabyles syndiqués à la CGTU, diffuse l’Ikdam en Algérie. À cette date, la revue coloniale L’Afrique française considère l’Étoile comme une organisation communiste manipulant l’islam.

    L’Étoile vit et combat

    En désaccord avec le discours de Bruxelles, le PCF supprime le poste de permanent de Messali et celui de secrétaire général de l’Étoile, mais sans l’exclure du Parti communiste. Après une période difficile, Messali soutenu par le Comité directeur redresse l’Étoile. Elle mène campagne contre les Fêtes du Centenaire, le Congrès Eucharistique international de Carthage, l’encadrement des Algériens par les services de police de la rue Lecomte, la construction d’une mosquée officielle à Paris et l’Hôpital franco-musulman de Bobigny. Messali s’emploie à structurer l’Étoile sur le modèle communiste et il s’inspire du " Que faire ?" de Lénine (1) pour lancer un journal d’information, de propagande et d’organisation, analogue à l’Iskra. (2) Malgré les difficultés, El Ouma parait en octobre 1930.(3) Largement diffusé, de façon militante, dans les cafés, hôtels et les usines de la région parisienne, il est aussi expédié à Tlemcen, Oran, Alger et Sidi-Bel-Abbès. El Ouma fournit des informations sur l’Algérie, stigmatise le colonialisme, reproduit les analyses anti-impérialistes des partis ouvriers et réclame ouvertement l’indépendance. Elle dénonce la pacification du Maroc et le Dahir berbère. (4) Il n’est pas indifférent que «le berbérisme» soit combattu par les nationalistes marocains et par l’Étoile, où la majorité des cadres étaient des Kabyles. La lutte contre le Dahir berbère a constitué un facteur important dans la remontée de l’Étoile, car le PCF et le parti socialiste soutenaient la politique musulmane de la France qui voulait promouvoir dans les écoles l’enseignement du français au lieu de l’arabe. (5)

    À son troisième numéro, El Ouma devient un cadre organisateur en regroupant les sympathisants dans des cercles, les Amis d’El Ouma chargés de soutenir financièrement le journal et d’assurer sa diffusion. Structure militante qui allège les tâches de la direction, fournit des revenus stables et permet d’échapper aux perquisitions et aux saisies. Le 28 mai 1933, l’Assemblée générale historique de l’Étoile adopte un programme en deux parties mais étroitement liées : les revendications immédiates (le programme démocratique) et les objectifs politiques (la Constituante et le Parlement algérien, l’abrogation du colonialisme, l’indépendance et l’unité des trois pays d’Afrique du Nord). L’Assemblée adopte de nouveaux statuts avec la suppression de la double appartenance communiste et étoiliste. Elle élit un comité central de 30 membres et un Bureau Directeur de cinq membres : Messali comme président et directeur de El Ouma, Amar Imache, secrétaire général et rédacteur en chef du journal, Radjef Belkacem, trésorier, Si Djilani et Banoune Akli.

    La fièvre de Février 1934

    L’année démarre avec un scandale financier : l’affaire Stavisky. Le 6 février, les ligues d’extrême droite et l’Union nationale des combattants décident de manifester devant la Chambre, le jour de l’investiture du radical Édouard Daladier. Place de la Concorde, elles se heurtent aux forces de l’ordre qui tirent : 15 morts, 900 blessés. Édouard Daladier, pourtant investi, préfère démissionner. Interprétant l’émeute comme un coup d’état fasciste, partis ouvriers et syndicats appellent à la grève générale, le 12 février. Mandaté par le Comité directeur pour suivre les évènements, Messali participe à la manifestation et il décrit, avec précision et chaleur, la rencontre des cortèges des partis communiste et socialiste et ceux de la CGT et CGTU ainsi que leur fusion aux cris de «Unité ! Unité !» et chants en commun de la Carmagnole et de l’Internationale. Comprenant l’importance de cette journée, il estime que : «notre place se trouvait aux côtés du peuple français et du socialisme démocratique. Certes, le socialisme français était loin de nos revendications nationales, à savoir l’indépendance de l’Afrique du Nord et de son unité, mais malgré cela, nous avons préféré être près du prolétariat, dans le combat pour les libertés démocratiques, le travail, le pain et la dignité.» (6) Le Comité directeur qui partage cette analyse est mobilisé en permanence jusqu’en avril pour tenir des réunions de formation de cadres à Paris et dans la banlieue parisienne. Pour déployer l’Étoile, il crée deux postes de permanents, l’un pour Messali, l’autre pour Imache.

    En juillet, pour éviter que la dissolution de l’organisation, prise par le Tribunal de la Seine, ne devienne effective, il modifie le sigle de l’organisation : l’Étoile devient la Glorieuse Étoile Nord-Africaine (GENA). Le siège social, le programme, les statuts et la direction restent inchangés. La discussion sur l’orientation de la GENA en direction des partis ouvriers, des intellectuels et des organisations démocratiques est débattue au Comité directeur, puis en Assemblée générale. Un large accord intervient sur les propositions faites par Messali, élu membre du présidium du Comité Amsterdam-Pleyel, officiellement baptisé Mouvement de lutte contre la guerre et le fascisme. À partir de mai, la liaison de la GENA avec Ferrat, membre du Bureau politique du PCF et responsable de la section coloniale du comité central devient plus étroite. Elle l’est davantage avec la gauche socialiste et révolutionnaire, jusqu’à l’adhésion de l’Étoile au Front populaire.

    Le témoignage de Daniel Guérin

    Membre de la gauche socialiste, il relate ainsi l’action de Messali et de l’Étoile contre le fascisme : «…Je fais la connaissance de Messali à l’occasion de l’émeute fasciste du 6 février 1934, au siège de la fédération socialiste de la Seine, rue Feydeau, dont les secrétaires sont mes amis : Jean Zyromski et Marceau Pivert. Messali est alors un homme encore jeune, élancé, un peu osseux, vêtu à l’européenne et portant un soupçon de moustache noire, marié au surplus à une Française. Il emprunte son allure aux communistes français avec lesquels il a fait un bout de chemin. […] Messali s’est rendu chez les socialistes, au lendemain de l’émeute factieuse, pour leur proposer d’empêcher le recrutement des travailleurs nord-africains par les «ligues» d’extrême droite. Pressentant l’évènement, il a tenu, à l’avant-veille, un meeting au 48 de la rue Duhesme, dans le 18e arrondissement de Paris. Il y a recommandé à ses frères de repousser toutes les sollicitations réactionnaires, de rester aux côtés de la démocratie laborieuse française et, si besoin était, de descendre avec elle dans la rue. De fait, l’Etoile nord-africaine sera présente à toutes les manifestations antifascistes, à la place de la Nation, le 12 février 1934, au mur des Fédérés en mai 1934 et 1935, à celle du 14 juillet 1935 qui donne naissance au Rassemblement populaire, en février 1936 au défilé de protestation consécutif à l’attentat perpétré contre Léon Blum, et encore mieux à l’immense cortège du 14 juillet 1936, où plus de 35 000 ouvriers algériens marchent en rangs serrés, aux acclamations d’une mer humaine qui ne connaît pas ou a oublié le racisme.»(7)

    Peut-on transposer les enseignements de cette mobilisation de l’Étoile, dont les militants et cadres étaient kabyles, à la situation politique actuelle ? Sans doute, à un moment où s’effectue la montée en puissance du MAK, au Canada, en Allemagne, en Suisse et aux USA, mettant en difficulté le pouvoir algérien. Ne peut-on pas souhaiter la formation d’une alliance étroite entre les démocrates français et les Kabyles pour engager un combat radical contre l’islamo-fascisme et la politique de Bouteflika, dont l’article 51 de la nouvelle Constitution exclut les bi-nationaux des hautes fonctions politiques, économiques et sécuritaires ?

    Jacques Simon

    Notes.

    (1) "C’est encore une fois de plus, le Que faire ? de Lénine qui s’imposait à nous". Messali, Mémoires, Cahier original n°8, p. 2139.

    (2) Lénine. Que faire ? (Ch.V- Plan d’un journal politique national : "le journal n’est pas seulement un propagandiste et un agitateur collectifs, mais aussi un organisateur collectif", p.221.

    (3) Mensuel en langue française, intitulé : «organe de la défense des intérêts des Musulmans algériens, marocains et tunisiens». Messali en était le directeur et Imache Amar le gérant. Le journal était imprimé, rue de Bretagne, dans le local de la coopérative du parti communiste "la famille nouvelle". Il était tiré à 5 000 exemplaires.

    (4) Le Pautremat Pascal. La politique musulmane de la France au XXe siècle, Maisonneuve et Larose, 2003 (p.263-266).

    (5) Les intellectuels français furent peu nombreux à critiquer le dahir berbère. Parmi eux, Robert-Jean Longuet, Daniel Guérin et Émile Dermenghem. Lafuente Gilles. La politique berbère de la France et le nationalisme marocain. L’Harmattan, 1999 (pp. 257-261).

    (6) Messali. Mémoires, Cahier original n°19, p. 3049.

    (7) Daniel Guérin. Quand l’Algérie s’insurgeait, 1954-1962, La pensée sauvage, 1979, pp.26-27.

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  • Saïd Belounès est né à Aït Imghour en Haute Kabylie.
      Saïd Belounès est né à Aït Imghour en Haute Kabylie.

    Toute révolution est un processus complexe de conjonction de périodes historiques et de contradictions où s'entremêlent dépassement et impondérables, d'événements qui construisent la destinée collective et l'intervention d'hommes, souvent méconnus, sans lesquels rien n'est possible.

     

    Quelquefois, la révolution, l'Histoire, ne sont que, comme l'a démontré Rachid Boudjedra dans son superbe roman Le Démantèlement, "une accumulation de futilités, de sensations et de surcharges dont l'axe essentiel s'articule autour de la subjectivité." Partant de ce point de vue, le mouvement nationaliste algérien n'échappe pas à la logique de l'historicité et il est, avant tout, un mouvement pensé et mené par des hommes. Aujourd'hui encore, le devoir de vérité nous interpelle de façon pressente pour déterminer certes les contours, à l'échelle nationale et internationale, de notre révolution ainsi que le rôle accélérateur et motivationnel que les messages qu'elle a portés peuvent encore susciter parmi les nouvelles générations intellectuelles, mais aussi le rôle de chaque homme durant cette glorieuse époque. N'est-ce pas que le moment de remettre les pendules à l'heure, de rendre à chacun ses mérites, a sonné ?

    L'homme qui nous a quittés un certain 28 août 2006 s'appelle Belounes Saïd. Heureux les hommes qui se sont sacrifiés pour l'Algérie, malheureux ceux qui, nés des dernières pluies de l'histoire, font régner l'hiver dans les mœurs des Algériens. Belounes Saïd, lui, né sur les hauteurs des Ait Imghour, dans la vallée du Djurdjura en 1922, est un enfant de marchand d'alphabets qui s'est vite distingué par son intelligence précoce. Sensible aux thèses indépendantistes dès son bas âge, tout au long de son parcours de militant et par la suite de premier responsable de la Kabylie (AML, PPA, MTLD), son souci le plus obsessionnel était, non pas de s'imposer comme chef, de gravir les échelons, d'accéder aux secrets des dieux, mais d'unir et de convaincre. Son courage politique, son attachement indéfectible à la vérité, font de lui un homme pour le moins exceptionnel. Sa vision et ses affirmations sur les évènements du 08 mai 1945, à titre d'exemple, semblent provocatrices tant par leur contenu peu orthodoxe, elles sont aux antipodes des thèses officielles et celle dominant l'opinion publique nationale. Ainsi, en présence de Bachir Boumaza et de deux autres anciens ministres, il dira que "les manifestations du 08 mai 1945 ont été décidées par de jeunes cadres qui avaient pris pour de l'argent comptant la déclaration de FD. Roosevelt sur la fin des empires coloniaux qui coïncidait avec la défaite de l'Allemagne lors de la seconde guerre mondiale". Et d'ajouter : "Messali et Ferhat Abbas n'y sont pour rien dans cette histoire qui a tourné au génocide. La rencontre de Eliot Roosevelt et de R. Murphy avec les dirigeants du mouvement national (Messali,Ferhat Abbas et les Oulemas) à Alger en 1945, a fait naître de nouvelles ambitions chez nombre de jeunes cadres. Ces derniers n'ont pas hésité à griller la politesse à la direction des AML."

    Sans chercher à incriminer quiconque ou à relancer de vieilles polémiques sur le rôle de chacun durant cette période, il sera à chaque fois soutenu par les deux vieux compagnons en l'occurrence docteur Messaoud Boukhadoum et docteur Lamine Debaghine dont il sera le fidele complice jusqu'à sa mort. Après sa sortie de prison en 1948, exténué par les imprudences de Krim Belkacem, mais également par le "niet" de Messali à la revendication identitaire portée par les militants de la Kabylie qui a fini par se transformer en "crise berbériste en 1949", décida de s'expatrier en France pour vivre en ménage avec une Américaine. C'est alors qu'il céda sa place à Ould Hamouda Amar et Benaï Ouali.

    "Au café de Flore où se regroupaient généralement artistes, journalistes et écrivains européens, j'ai oublié tout le monde", confiait-il à ses amis avec un sourire au bout des lèvres. Il resta donc en France jusqu'au début de l'année 1955 lorsque, une fois de plus, le "boulanger", le surnom donné au docteur Boukhadoum, Omar Boudaoud, Bouaziz et Bachir Boumaza firent appel à ses services à la demande de Krim Belkacem. Il déclina leur offre au départ. Cependant, son attachement profond à la cause indépendantiste, le contact avec "tamurt", et tout particulièrement avec docteur Lamine Debaghine, lui firent changer d'avis. "Ma première victime fut Amirouche. Un patriote qui nous agaçait avec sa doctrine et ses bagarres répétées. Son enthousiasme pouvait mettre à tout instant nos activités en danger. Alors, je l'ai renvoyé en Kabylie en 1955 avec une recommandation à Krim Belkacem".

    Au lendemain des accords d'Evian, libéré de prison en France, il sera associé à Ali Zammoum, un élément qu'il avait lui-même recruté, pour gérer à nouveau la Kabylie. La guerre des chefs, connue sous l'appellation de "guerre des régions", en 1962, l'indépendance qui tarde encore à produire le mieux-être promis, le poussèrent une autre fois à se retirer de la vie politique. Durant cette période, hormis Hocine Ait Ahmed et Sadek Hadjres, aucun dirigeant politique ne trouve grâce à ses yeux. Même Abane Ramdane, ami proche de Med Lamine Debaghine, dont tout le monde dit le plus grand bien, il le trouve orgueilleux, autoritaire. "Abane est un grand bâtisseur, un grand esprit, mais il est très faible en matière de communication politique. C'était son talon d'Achille. Pourtant, la communication pour la politique et comme les planches pour le théâtre."

    Mais la figure de "l'intellectuel", "du politicien aiguisé", qui se dégage du personnage d'Abane marquera toujours Belounes Saïd. En effet, cet homme dont le parcours de militant exceptionnel est intimement lié à l'histoire ordinaire du mouvement nationaliste, si discret et si peu bavard, vouait une amitié religieuse aux jeunes, notamment ceux de l'université avec qui il aimait discuter sur l'histoire, la sociologie, la littérature, le rôle "peu glorieux" des élites algériennes. Dans Mohammed Dib et Kateb Yacine, il voyait l'incarnation du rêve algérien.

    Radjef Saïd et Amar Ingrachen

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  • BERTRAND RUSSELL A DIT...

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  • Un collège sera baptisé au nom de Taos Amrouche à Paris

    Un collège sera baptisé au nom de Taos Amrouche à Paris

    PARIS (Tamurt) – Le nom de la célèbre chanteuse, écrivain et interprete de chants traditionnels berbère la  kabyle, Taos Amrouche, est portée à l’honneur en France. Un collège du département de Seine Saint Denis, en Ile de France, sera baptisé au nom de cette grande Dame de culture, bannie par le régime raciste algérien à cause de ses origines kabyles.

    L’information a été donnée par la chaine de la BRTV. En effet, le conseil municipal de la Seine Saint Denis a pris cette décision avant-hier. C’est une première en France, alors qu’en Algérie jamais une institution ne porte le nom de cette femme qui a marqué le siècle dernier et toute la culture amazighe. C’est grâce aux efforts de l’association culturelle Akal Umazigh que  les élus de cette municipalité en décidé enfin de baptiser cette structure éducative au nom de Taos Amrouche. Un combat qui a duré plus de dix ans pour les membres de cette association.

    Même le regretté Ould Amara était parmi les premiers à activer et à sensibiliser les autorités françaises à donner le nom de cette Femme kabyle à une place, une rue ou institution en France. Leur vœu est exaucé. Pour rappel Marie Louise Taos Amrouche, née le 04 mars 1913 à Tunis et morte le 02 avril. à l’âge de 63 ans, à Saint-Michel-l’Observatoire   (Alpes de Hautes-Provence). Elle la fille de Fadhma Ait Mansour Amrouche et la soeur de Jean Amrouche.

    Lounes B pour Tamurt

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